VERBRUGGEN : Catalogue de l’exposition Noël en Ardenne (Charleroi, 1996)

Hiver en Ardenne

Noël en Ardenne. Les formes fantomatiques de quelques bouleaux dénudés divisent l’espace. Des épicéas, rassemblés en une masse compacte et sombre, forment écran sur fond de collines. Des cordes de bois attendent le long d’un sentier enneigé. Quelques fermes cherchent frileusement à s’abriter autour d’une église. Un vaste champ étend sur toute sa surface enneigée la fragilité intense d’une blancheur immaculée. Un coupe-feu que le passage des débardeurs a rendu boueux est devenu impraticable : voilà quelques paysages d’hiver observés en leur isolement et transposés par des peintres de l’Ecole Liégeoise du Paysage.

Une exposition thématique est bien le moyen le plus adéquat pour illustrer clairement l’extrême diversité qui, à cause de la liberté d’expression et les subtilités des techniques employées, résulte nécessairement de toute création artistique.

Partant d’une source d’inspiration partagée, chaque artiste improvise, chacun usant à sa guise des moyens conformes à l’intention à réaliser. Comme dans un duel, chaque peintre se réserve jalousement le choix des armes. La plus large diversité est de mise.

De ces multiples variations sur le même thème ne peuvent résulter qu’une hétérogénéité éminemment disparate, ainsi qu’une pluralité surprenante de subjectivités diverses, toutes exprimées de manière plus ou moins exacerbées. Tel peintre se contentera de reproduire, avec une fidélité plus ou moins relative, un coin jugé particulièrement pittoresque. Un autre tentera, à travers la vision d’un refuge forestier, de transposer ses hantises ou ses besoins d’isolement. Pour tel autre encore, le paysage sera prétexte ou support.

Déterminons plus concrètement le sujet, ce paysage à transposer sur la toile. Evitons surtout de confondre les notions, d’amalgamer la fin et la manière, de mêler le résultat recherché aux moyens d’y parvenir. Il s’agit bien de se rendre compte que, même pour un peintre, simplement soucieux de reproduire avec minutie le charme inhérent d’un coin pittoresque (l’orée d’un bois, un étang, une falai-se, une vue panoramique), ce ne sont ni les arbres, ni les collines ou les berges d’un ruisseau qui, à eux seuls, constituent l’essence du paysage. Au-délà de ces éléments mélangés, il s’agit d’un espace à rendre : une étendue géographiquement limitée, un ensemble, hétéroclite certes mais cohérent et harmonieux, animé par les arbres et les collines et traversé, éventuellement, par un cours d’eau. Outre ces composantes-là, cet espace possède sa luminosité propre, son relief, sa profondeur, ses nuances vivifiantes, sa végétation caractéristique, bref une identité que, dans une succession de plans renforcés par les tonalités dominantes, des ombres et des valeurs, l’artiste devra réduire aux deux dimensions de son tableau. En y ajoutant, inévitablement, les acquis de sa propre subjectivité.

Sous le pinceau de Ferdinand Khnopff, maître symboliste renommé séjournant fréquemment à Fosset, au nord d’Amberloup, l’eau étale de l’étang du Ménil n’était nullement une eau morte. A travers la vision familière du domaine familial, le peintre rend perceptible le frimas matinal, projettant ainsi dans une oeuvre aux apparences réalistes, cette mélancolie accablante qui, renaissant sans cesse d’une égocentrique lassitude, ne le quitte jamais.

A l’opposé de celui-ci, Lucien Hock, dans ses paysages fagnards, transposa douloureusement la vacui-té des hauts plateaux qui bordent les tourbières. Il accentua à plaisir la noirceur des sapins, visiblement plus sombres qu’ailleurs, pour qu’ils forment écran et lui permettent ainsi de parachever une insolite et manifeste théâtralité.

Plus distant, comme s’il se contentait de rechercher uniquement l’objectivité du lieu, Paul Lepage peint le chemin creux que le charroi a défoncé. Au-delà d’un semblant de froideur, il exprime, presque malgré lui, une douce sentimentalité, qui, si elle demeure à fleur de peau, n’en est pas moins désarmante et bénéfique.

Originaire de Flandre, Evariste Carpentier se souviendra des leçons d’Heymans et Claus. Il côtoya longuement les impressionistes français, dont Monet, qui engendrèrent, chez lui, une nouvelle vision. Traitant le paysage dans une optique délibérément impressionniste, il sera, indéniablement, le pré-curseur belge de ce mouvement. Prônant les théories luministes et incitant ses élèves à se préoccuper davantage des phénomènes visuels et des problèmes de luminosité, il débarrasse, définitivement croit-il, la peinture liégeoise de la grisaille et des contours.

Ainsi, face au paysage choisi, tous établissent avec celui-ci des liens différents. Ne fut-ce que pour certains, tel Richard Heintz, dans le but avoué d’aller à l’extrême et de se dépasser toujours davantage. Bien avant que ne fut pratiqué véritablement [et presque exclusivement) cet art du paysage, né avec l’impressionnisme, les règles principales qui allaient le régir préexistaient déjà. Bruegel, en son temps, pressentait les possibilités multiples de l’environnement familier, visualisé en ses variations saison-nières bien connues. Sachant que ces moyens étaient susceptibles de participer à son art basé sur la narration et la communication, il avait, dans son célèbre tableau Le dénombrement de Bethléem, créé admirablement une singulière vision d’ensemble. Ayant transposé la Judée biblique en terre brabançonne, il avait magistralement concrétisé une étonnante impression de ferveur en marche sur fond de blancheur hivernale. Au-delà de cette transposition, il avait cherché à convaincre ses contempo-rains que la transhumance humaine provoquée par les vicissitudes juridiques d’un dénombrement imposé par une autorité étrangère, devait être considérée comme un bain de jouvence, prélude à une renaissance due à une ère nouvelle.

La présente exposition fut réalisée par la juxtaposition nécessairement arbitraire de deux notions aisément rapprochées : Noël [hiver, froidure, isolement) et Ardenne [la définition géographique englobant dans ce cas, outre la région située au sud de Liège, les solitudes fagnardes à l’est de cette ville).

Jacques Goijen, collectionneur, découvreur, organisateur infatigable d’expositions concernant la peinture dite de l’École Liégeoise du Paysage, n’en est certes pas à son premier essai en ce domaine. Usant des multiples possibilités que les expositions thématiques mettent à sa libre disposition, il rassemble judicieusement quantité d’oeuvres éminemment dissemblables et que seul un fil conducteur, fut-ce un lien ténu, relie entre elles. Procédant de la sorte, provoquant des voisinages insolites et des rencontres plus ou moins fortuites, il aiguise la curiosité, voire la complicité active du spectateur. Par ce truchement, il force ce dernier à prêter davantage attention aux différenciations, aux subtilités du langage pictural, aux techniques, aux nuances, aux différences d’interprétation ou de transposition, bref au style sinon à l’unicité des compositions mises en exergue.

Ce moyen lui permet surtout de faire partager avec d’autres amis, les joies enthousiasmantes, bien réelles et pourtant peu définissables, de la découverte. Un simple aveu de ma part explicitera peut-être plus concrètement ce propos que ne le feraient une argumentation spécieuse ou une dialectique rigoureuse : chaque nouvelle exposition mise en place par Jacques Goijen, m’a permis de découvrir des auteurs inconnus, des valeurs insoupçonnées. Toutes m’ont permis, au-delà du plaisir esthétique ressenti, de rendre justice à quelque peintre dont l’oeuvre fut, après sa mort, bien injustement mise sous le boisseau.

Dans ce contexte précis, je n’hésite pas à citer volontiers les noms de Ludovic Baues, Joseph Bonvoisin, Emmanuel Meuris, Robert Nibes, Louis Thérer ou Fernand Vetcour, me contentant d’énumérer ces quelques noms sans vouloir établir une quelconque gradation dans les talents ou les valeurs. Prétendre que cette liste n’est en rien limitative, relèverait seulement du pléonasme ! Il va également de soi que je ne concède nullement aux seules expositions précitées, l’admiration due aux oeuvres de Heintz, Jamar, Donnay, Mambour, Pasque ou Scauflaire, même s’il est hautement réjouissant de retrouver, de temps à autre, en si heureuse compagnie, des compositions plus ou moins inédites de ces maîtres, dont plus personne n’ignore encore l’importance.

Noël en Ardenne. Des tourbières fagnardes entourent de leurs solitudes une croix esseulée, indiquant ainsi l’endroit précis où disparurent des fiancés légendaires. Neiges en hiver sur fond de collines estompées par les bancs de brouillard qui traînent. Paysages captés en leur âpreté par des peintres désireux de transposer ainsi le reflet de leur propre désarroi. Entre l’arbre sans feuilles et l’autre rive de l’étang nocturne, les glaces de l’embâcle se disloquent. Une lumière étrangement diffuse accentue le côté tragique d’une vision hivernale. La saison d’hiver a de ces démesures.

Dans un livre auquel j’avais collaboré avec lui, Omer Marchal avait écrit : “Mon Ardenne à mot, l’Ardenne d’un Ardennais ordinaire : un petit pays immense où tout se passe en une vie. Dire l’Ardenne, c’est dire forêt. Un terroir noir, sans aménité.”

Il y a quelques jours, comme sur la pointe des pieds, Omer Marchal nous a quitté pour s’en aller au pays de son père où, d’après Verlaine, les bois sont sans nombre … Qu’il nous soit permis d’évoquer une franche amitié et de dédier ce texte à sa mémoire ardennaise.

Jo Verbruggen (10 novembre 1996)

Pour en voir plus…

Les artistes présentés

      • ABSIL Félicien
      • BONVOISIN Joseph
      • CAMBRESIER Jean
      • DELFOSSE Joseph
      • DELSAUX Jérémie
      • FABRY Lucy
      • FAISANT Luc
      • FAUFRA Roger
      • FRANCOIS Jean
      • HANSOTTE Gaston
      • HEINTZ Richard
      • HUQUE Ivan
      • IGOT Andrée
      • JACOBS Dieudonné
      • JAMAR Armand
      • LIARD Robert
      • MARTINET Milo
      • NIBES Robert
      • PASQUASY Emile
      • PRINCE Ferdinand
      • THEATRE Henri
      • THERER Louis
      • THEUNISSEN Paule
      • VETCOUR Fernand

Les fugueurs du livre : Salon de la petite édition, indépendante et alternative (2024)

Les Fugueurs du livre au B3 (Liège)

Le Comptoir du livre est heureux de vous accueillir au salon des Fugueurs du livre 2024, rendez-vous incontournable de l’édition indépendante et alternative à Liège. Pour sa onzième édition, c’est au B3, espace public dédié à la lecture et à la vie culturelle, que prend place l’événement. Ce nouveau partenariat avec le centre de ressources et de créativité provincial permet d’articuler les traditionnelles activités du salon (éditeurs sur stands, dédicaces, rencontres et tables rondes) avec de nouvelles propositions : ateliers liés aux métiers du livre, visites guidées, accès inédit aux réserves.

Les Fugueurs du livre proposent cette année encore une programmation riche et variée, laissant la part belle à la prise de parole d’éditeurs émergents ou confirmés. Ils ont l’occasion par ailleurs de se déployer dans un lieu exceptionnel qui abrite les livres et les lecteurs : on ne pouvait rêver mieux pour célébrer le travail de celles et ceux que l’ASBL représente au quotidien !

Le Comptoir du livre ASBL.
Qui sommes-nous ?

Vitrine incontournable de l’édition alternative depuis 2001, le Comptoir des petits éditeurs et des métiers du livre (pour déplier son intitulé complet) est un lieu qui soutient les propositions des éditeurs indépendants, tous domaines confondus : littérature, livre d’artiste, revues, bande dessinée, albums illustrés, jeunesse et autres inclassables.

Soucieux de valoriser les démarches éditoriales dans une perspective double, à la fois contemporaine et patrimoniale, le Comptoir du livre met un point d’honneur à présenter ces ouvrages par maison d’édition, de manière aussi exhaustive que possible. À côté de ses activités de librairie, le Comptoir du livre organise tout au long de l’année des expositions en lien direct avec les publications qu’il propose au public. La vie du Comptoir est également ponctuée de rencontres avec une grande diversité d’acteurs du livre : auteurs et éditeurs, artistes et relieurs. L’ASBL est aussi à l’initiative d’événements de plus grande ampleur tels que le salon des fugueurs du livre et des événements thématiques (poésie sonore, écopoétique…) ainsi que d’une résidence annuelle, Ma Nuit au Comptoir.

Chacun de ces événements proposé par Le Comptoir vise à stimuler la création littéraire et artistique en lien avec la chaine du livre, tout en générant des dialogues avec des ouvrages plus anciens qui figurent dans nos stocks. C’est que le temps offert à un livre sur les tables de la librairie est lent ; il en va d’une certaine éthique dans notre mission de service au secteur éditorial indépendant. Nombre de chemins de lecture sont des autoroutes balisées. D’autres sont des sentiers de traverse où règne l’imprévu. Le Comptoir du livre aime à se perdre dans les terrains en friche, broussailleux et luxuriants, de l’édition, mais sans jamais perdre celles et ceux qui font le choix d’y entrer. Bastion, repaire, refuge, cabinet de curiosités, le Comptoir du livre est peut-être d’abord et avant tout le guide, non dogmatique, d’un voyage dont on ne connaît pas toujours la destination.

Le Comptoir
106 rue Féronstrée
B-4000 Liège
Tél. +32 (0) 493 995 335
comptoirdulivre.asbl@gmail.com
www.comptoirdulivre.be
Heures d’ouverture :
Du mercredi au samedi de 13h à 18h
Fermé dimanche, lundi et mardi.
Possibilité de visite sur rdv les lundi et mardi.

Cliquez ci-dessous pour retrouver les fiches signalétiques des exposants et des partenaires des Fugueurs : Actes Nord, éditions Antoine Degive, Antonio Jiménez Saiz, Archidoc, Artgo, Bandes détournées, Boustro, Bozon2x, Burn-août, Cactus inébranlable, le Caïd, CFC, le Chat polaire, David Cauwe, Daronnes, Dérivation, éditions des Instants, E2 Sterput, ESAC – Cambrai, Exemplaire, Fifi, Fourre-tout, la Gazette du rock, les Grands Champs, Hélène Jean bon, Hématome, la Grange Batelière, la Lettre volée, l’Âne qui butine, l’Arbre à paroles, l’Arbre de Diane, le Mulet, le Sabot, le Taillis pré, Les Carnets du Dessert de Lune, Les Éditeurs singuliers, Maelstrom, Mayak, Météores, Midis poésie, Murmure des soirs, Maxime Gillot (Hyper Studio], Ni Fait Ni à Faire, Panthère première, Papier machine, Partis pour, rétine, Riso des bois, Rotolux, Territoires de la mémoire, Vanloo, Volumen, VROUM, Yellow Now…

LIEGE : L’ancien palais des princes-évêques et des états du pays de Liège (1980)

Avant de devenir le siège du Gouvernement provincial et d’abriter quelques-uns des hauts magistrats du Royaume, le Palais des Princes-Evêques a connu de nombreux avatars dus à l’action d’hommes qui furent illustres ou anonymes, inspirés par le désir de réaliser un ouvrage prestigieux ou contraints par les vicissitudes d’une histoire principautaire aussi riche que tourmentée.

Aujourd’hui, cette étonnante création architecturale constitue sans doute le plus éclatant témoignage de la pérennité liégeoise.

J’ose espérer que la diffusion de la présente brochure, réalisée grâce à l’active collaboration du Ministère des Travaux publics et de la Province de Liège, contribuera un tant soit peu à rendre moins fugace l’inévitable envoûtement que ce vénérable monument exercera sur tous ceux qui, dès 1980 et grâce au Millénaire de la Principauté, auront enfin la chance de le visiter plus systématiquement.

Gilbert MOTTARD, Gouverneur de la Province de Liège

Cliquez ici…

Pour en savoir plus, lisez des extraits de la brochure dans notre TOPOGUIDE ou découvrez ses différentes illustrations, ici…

 

PROPAGANDE RELIGIEUSE : Le film de votre vie…

[CNRTL.FR] PROSÉLYTISME, subst. masc. RELIG. Zèle déployé pour répandre la foi, pour faire des adeptes, des prosélytes ; p.ext., souvent péj., zèle déployé pour convertir autrui à ses idées, pour tenter d’imposer ses convictions. Esprit de prosélytisme.

C’est seulement quand il persistait dans sa résolution que le rabbin, à condition d’être convaincu que l’impétrant n’avait que des mobiles purs et désintéressés, pouvait l’admettre dans le giron de la synagogue. Cette réserve, en matière de prosélytisme, provient du caractère même du judaïsme.

Weill, Judaïsme, 1931, p.204

Mais les philosophes sont justement des hommes qui font du prosélytisme. Il n’est pas besoin d’être membre d’un club pour répandre une propagande

Nizan, Chiens garde, 1932, p.79

Rien ne me choque plus que le prosélytisme et ses moyens, toujours impurs.

Valéry, Variété V, 1944, p.89


[CHICK.COM traduit par IA] “LE DESSINATEUR DE DIEU. Fraîchement sorti de l’armée américaine en 1948, un jeune dessinateur de bandes dessinées, fumeur invétéré et au langage coloré, nommé Jack Chick, devint chrétien après avoir entendu un message évangélique à la radio pendant sa lune de miel. Désormais, il voulait en parler au monde entier, mais comment ? Il savait qu’il ne pouvait pas le faire en personne avec tout le monde.

Les tracts dessinés CHICK ratissent manifestement large : faites votre choix… © chick.com

LA NAISSANCE DU PREMIER TRACT CHICK. Jack Chick se sentit interpellé en voyant un groupe d’adolescents traîner sur un trottoir. Bouleversé, il arrêta sa voiture. Ce qu’il voulait leur dire se forma dans son esprit, et en quelques minutes, il s’assit et écrivit son premier tract destiné à sauver des âmes : Le Cauchemar d’un Démon. C’est ainsi qu’est née la VISION des Publications Chick : partager avec le plus grand nombre possible la merveilleuse bonne nouvelle que Jésus sauve du péché. Dieu avait aligné tous les facteurs : l’amour de Jack pour le dessin de bandes dessinées, son sens dramatique pour raconter une bonne histoire, sa gratitude pour avoir été sauvé du péché, sa connaissance croissante de la Bible, un environnement favorable aux affaires et une technologie d’impression efficace. Cinquante ans plus tard, des gagneurs d’âmes en première ligne, partageant cette vision, ont semé la planète avec des centaines de millions d’exemplaires des tracts évangéliques directs et percutants de Chick. Les Publications Chick ont reçu des témoignages du monde entier. Des suicides ont été évités de justesse. Des pères rebelles sont retournés auprès de leurs familles. Des vies sans but sont devenues celles de pasteurs dévoués. Des prisonniers amers et en colère ont été brisés par l’amour. La liste est infinie…”

Les Publications Chick sont surtout connues pour leurs tracts illustrés. Des tracts évangéliques que les gens aiment vraiment lire ! Ces tracts évangéliques sous forme de bandes dessinées sont disponibles en plus de 100 langues et rencontrent un immense succès, avec plus d’UN MILLIARD d’exemplaires vendus !

chick.com


Découvrez une de ces brochures dessinées que les missionnaires évangélistes n’ont pas encore eu le temps de déposer dans votre boîte aux lettres. Philosophes et linguistes, étudiants en communication ou en marketing vous ne manquerez pas d’y trouver votre bon plaisir :

CLERDENT : Cheminement belge du TGV européen (1990)

“Il aura fallu plus de cinq ans à nos Gouvernements pour arrêter officiellement, à la fin du mois de janvier [1990], l’itinéraire du TGV-Nord dans notre pays. La décision est sans surprise ; elle se dissimulait déjà entre les lignes de l’accord du 10 mai 1988 ; de nombreux signes l’annonçaient de plus loin encore. Pendant cinq ans, l’IRI [Innovation et Reconversion Industrielle, asbl] s’est employée sans relâche à faire triompher la solution digne de l’Europe et conforme aux intérêts nationaux. Le plan gouvernemental en est parfois loin quoique des points essentiels soient acquis. La situation qui en résulte, vaut d’être examinée d’autant plus qu’un dossier, même clôturé, n’est jamais achevé.

Ces pages ne sont pas un manifeste, encore que l’IRI qui a lutté au nom des forces économiques liégeoises pour que le TGV passe par Liège et s’arrête à la gare des Guillemins, puisse se réjouir d’avoir, sur ce point, obtenu gain de
cause.

Ce n’est pas, non plus, une contribution – qu’il eût fallu détailler considérablement – à l’histoire du dossier, bien que des faits singuliers, l’éclairant d’un jour très caractéristique, aient été relevés au hasard des circonstances.

Ce n’est pas, enfin, une radioscopie de l’exercice du pouvoir dans notre Etat
fédéral quoiqu’on ne puisse ignorer combien la décision finale du Gouvernement durcit les horizons régionaux et accuse son impuissance à les dépasser, à dégager les besoins d’une grande idée et à y répondre.

Non, ces quelques pages n’ont rien de polémique ni d’aussi ambitieux. Elles sont une réflexion sur un fait important de notre temps et un ultime appel au bon sens pour le mieux comprendre.”

Pierre Clerdent, Président de l’I.R.I.

Pour tout savoir :


[d’après CONNAITRELAWALLONIE.WALLONIE.BE] Pierre CLERDENT 5Liège 29/04/1909, Chaudfontaine 11/06/2006). Docteur en Droit de l’Université de Liège (1934), collaborateur de Paul Tschoffen et avocat près de la Cour d’Appel de Liège (1934-1945), il devient le secrétaire particulier du ministre Antoine Delfosse (1939). Délégué du ministre à l’INR et directeur du Comité permanent de la radio belge (1940), réfugié en France, il rentre au pays (été 1940) et fonde l’Armée de Libération dont il devient le chef national.

“Max” © cegesoma

Colonel de Résistance, président de l’Union nationale et du Conseil national de la Résistance, résistant de premier plan, Pierre Clerdent alias « Max » est désigné en 1943 par le gouvernement belge à Londres, comme administrateur de la Radiodiffusion nationale belge en territoire occupé. Le 4 septembre 1944, il lui revient l’honneur d’inaugurer les ondes libérées.

Présent au Congrès national wallon d’octobre 1945, P. Clerdent est sensible aux problèmes économiques de la Wallonie, participe à l’expérience politique de l’UDB et contribue à la naissance et au développement du Conseil économique luxembourgeois au moment où il est nommé gouverneur du Luxembourg (1946-1953), avant de devenir le gouverneur de la province de Liège (1953-1971). Durant plus de 25 ans, il anime le Comité européen pour l’aménagement de la Meuse et des liaisons Meuse-Rhin. Il contribue à la fondation de la SPI (Société provinciale d’Industrialisation) et prend la responsabilité d’organiser une consultation populaire auprès des habitants des six communes de Fourons (28 octobre 1962).

En 1971, Pierre Clerdent démissionne de son poste de gouverneur pour des raisons de santé. Après plusieurs mois de convalescence, il devient le président du conseil d’administration de la SA Cockerill (1971-1981) et celui de l’Union minière et industrielle (1973-1990). Alors que viennent d’être votées les lois d’août 1980, Pierre Clerdent se présente à 72 ans sur les listes du PRL au Sénat, où il est directement élu (1981-1987). Il siège également au Conseil régional wallon où son parti est l’une des composantes de la majorité (1981-1987). En décembre 1981 comme en novembre 1985, Pierre Clerdent préside l’assemblée wallonne en tant que doyen d’âge.

Sénateur coopté (1988-1991), il ne siège plus dans les assemblées fédérées. Parmi les nombreux dossiers dont il eut à s’occuper ressort sa volonté de désenclaver la Wallonie et de l’inscrire dans les grands réseaux de communication européens. Sa défense passionnée en faveur du passage et de l’arrêt du TGV à Liège en témoigne.

Paul Delforge, Institut Jules Destrée

JOURNAL DES PROCÈS de Philippe Toussaint (index)

Philippe TOUSSAINT a créé en 1982 Le Journal des procès. Plus qu’un grand chroniqueur judiciaire, c’était un humaniste à l’éthique rigoureuse, soucieux de rapprocher le citoyen de la justice. Le Journal des procès bimensuel était à son image…

La reconnaissance de ses pairs était à la hauteur de la qualité des propos tenus. Parmi les chroniqueurs, on retrouve d’ailleurs des profils ‘lourds’ comme : Claude Javeau, Robert Henrion, JM Dermagne, RM Legros… Que du beau monde !

La bibliothèque de wallonica.org contient la quasi totalité des numéros de la revue (1982-2005) et les archives du Journal des procès ne sont pas publiées en ligne (à l’exception des copies disponibles à la bibliothèque Graulisch de l’ULiège et à la bibliothèque de Droit de la KULeuven) : que voilà une belle mission pour nous ! Ci-dessous, la liste des numéros que nous avons déjà dématérialisés avec, en primeur pour chaque numéro scanné, l’éditorial de Philippe Toussaint

MELAGE : L’âme belge, Poèmes pour le centenaire (1930)

MÉLAGE (F.). L’âme belge. Poèmes pour le centenaire. Carlsbourg, Édition de la revue belge de pédagogie, 1930; in-4, 60 pp., broché, couverture rempliée. Avec les illustrations de F. Mabin-Joseph.

Nous avons transcrit l’intégralité du texte dans la POETICA…

Curieux ? Téléchargez le document complet ici…

Open System Project – Musiques diverses (1983-1985)

Ouais… ‘y a mieux, comme titre… Mais on n’imagine pas combien l’acronyme perfide recèle de peu glorieuses mutations. Une fois qu’on sait qu’il s’agit d’Open System Project, le doute n’est plus permis…

Lisez la suite de la transcription complète du dossier de présentation de l’Open System Project dans wallonica.org (dossier rédigé… en 2024, par Alain Croibien) ou téléchargez-le ici (avec un index complet des artistes qui sont commentés dans les 15 numéros de la revue)…

Les quinze numéros du magazine sont téléchargeables via les liens ci-dessous : servez-vous !

Mama Roma Show (Liège, 1978-2012)

Avez-vous remarqué comme il est difficile parfois de déterminer avec précision le début d’un événement ou le départ d’une aventure? L’histoire de l’aviation ou du cinéma n’a pas débuté un jour X à une heure X parce que, subitement, un avion a volé 15 mètres ou que 3 spectateurs ont vu des images animées tressauter devant leur yeux apeurés. Non, bien sûr. Avant d’en arriver là, il aura fallu une somme de hasards, de recherches, de désespoirs, de signes avant-coureurs difficiles parfois à déceler pour dire : Enfin, la grande aventure commence !

Il en est de même pour le Mama Roma Show (dans des proportions bien réduites, restons les pieds sur terre !). Dire que tout a commencé en 1978 est un peu simpliste. Il y avait déjà 15 ans que Louis faisait tordre de rire des salles entières dans des scènes comiques. Henri faisait déjà du théâtre (savez-vous qu’il est diplômé du Conservatoire d’Art Dramatique ?) et il réalisait déjà — mal ! — des petits costumes à 5 sous…

Pour lire la transcription complète de la brochure, jetez un coup sur wallonica.org ; sinon, vous pouvez télécharger le programme du spectacle de 1986 au Trocadero de Liège, ici…

Revue de psychologie de la motivation (index, 1986-)

Cercle d’études Paul Diel
revue de psychologie de la motivation


Pour une science du psychisme
(n°1 – janvier 1986)

Raison d’être. La parution d’une revue de Psychologie de la Motivation a pour première raison d’être, la demande des amis et lecteurs de l’oeuvre de Paul Diel de pouvoir disposer des nombreux inédits qu’il a laissés ( cours, conférences, manuscrits divers, articles publiés jadis en diverses revues et aujourd’hui introuvables) ainsi que des cours et travaux de ses élèves.

La demande s’est avérée assez importante pour nous faire prendre le risque et la charge d’une réalisation. Nous avons voulu, au départ, nous limiter à deux parutions annuelles – janvier et juin – pour laisser un temps de rodage aux rédacteurs comme aux lecteurs. De l’intérêt et du soutien actif de nos abonnés dépendront la durée et le développement de la revue. Les suggestions et les critiques seront attentivement étudiées.

Il va de soi qu’une revue constituée, par nature, d’approches fragmentaires, ne saurait en aucune manière rendre compte de toute la cohérence – rigueur de l’analyse, ampleur de la synthèse – d’une pensée qu’il faut étudier et approfondir dans les oeuvres mêmes de son auteur.

Une raison d’être plus générale et plus profonde vient de l’intérêt croissant suscité par une étude psychologique qui rappelle à l’homme la responsabilité individuelle qui est la sienne : d’avoir, comme le disait Diel, “à penser authentiquement sa vie pour en être authentiquement satisfait.

Cette exigence de lucidité n’est pas une imposition ethique spéculative, mais la nécessité pour l’animal pensant de trouver la réponse évolutive à la quête de satisfaction qui est le sens de toute vie.

Le texte de l’entretien qui ouvre notre revue et le texte de Diel qui suit présentent les hypothèses de base de la psychologie de la motivation ; on sait que leur fécondité découle de l’axiome qu’il ne peut exister de science du psychisme, de l’intimement vécu, qu’à partir d’une méthode introspective.

C’est à celle-ci que Diel doit d’avoir pu dégager les lois du psychisme humain. Et, par élargissements successifs, d’avoir découvert ce que ces lois ont de commun avec celles qui président à toute forme de vie ; et ce qu’elles ont de spëcifique à l’homme : loi d’ambivalence, notamment, qui couvre et explique tout le champ de déformation individuelle et sociale.

C’est par l’introspection méthodique que Diel a établi une théorie nouvelle des instances psychiques – surconscient, conscient, subconscient – dont il a étudié avec précision les productions les plus énigmatiques : la vision sur-consciente des mythes, fondateurs de culture, (mythologie grecque, mythologie biblique) ; les symptômes symboliques de la psycho-pathologie subconsciente (névroses, psychoses) ; et les rêves nocturnes, produits complexes et symboliques des instances surconsciente et subconsciente (de notre lucidité et de notre duplicité intimes).

C’est à la méthode introspective qu’il doit d’avoir défini la psychopathologie
quotidienne individuelle et sociale, trop facilement tenue pour la norme : nervosité (mal de l’individu) et banalisation (mal de la société) ; et d’avoir défini à quelles conditions elles peuvent être assainies et dépassées.

Diel a abouti, comme le soulignait Einstein, à “une conception unifiante du sens de la vie” et de son évolution, entraînant une compréhension dynamique du problème des valeurs, qui sont valeurs de vie : valeurs en satisfaction vitale des désirs matériels, sexuels et spirituels sainement déployés.

Par la redéfinition – rendue possible grâce· à l’approfondissement introspectif – des notions fondamentales d’esprit et de matière, de leur interrelation, la dispute séculaire entre matérialisme et spiritualisme se voit proposer une solution harmonisante (cfr. article de J. Solotareff).

Il faut insister sur le fait qu’il ne s’agit pas, dans toute cette découverte, de résultats dus au seul génie intuitif d’un homme, mais à la force d’une méthode appropriée à l’objet de sa recherche. Méthode enseignable et transmissible, comme il est de règle pour toute science. “Ce n’est pas l’homme, c’est la méthode qui sait !” rappelait souvent Diel.

Dans le désarroi spirituel et social ressenti dans sa dimension planétaire, il est devenu commun de dire que, face aux sciences du monde physique, l’humanité a vitalement besoin d’une science du monde psychique. Or le psychique, c’est-à-dire, avant tout, le qualitatif, ne peut se mesurer comme la physique, le quantitatif. Parce que la méthode que se sont données les sciences du monde extérieur leur ont permis de se constituer en sciences exactes, les sciences humaines, y compris la psychologie, se sont enfermées dans des méthodes quantitatives et extérieures, au lieu de se donner une méthode d’auto-observation qui puisse orienter et contrôler leur recherche.

En ce qui concerne la compréhension des motivations humaines, l’erreur de la psychologie expérimentale et des théories qui en dérivent, ce n’est pas d’exister, mais de se vouloir fondamentales alors qu’elles ne sauraient être que complémentaires. Leur fécondité se verrait très amplifiée par l’intégration d’une méthode introspective.

Diel qui a donné au terme motivation la fortune qu’on lui connait écrivait dans son premier livre en 1947: “Si méthodique que soit l’introspection, ce qu’elle ne trouvera jamais c’est la multitude des manifestations psychopathiques, leur codétermination physiologique, leur description et leur classification. Ce que l’observation extérieure, si expérimentale soit-elle, ne trouvera jamais c’est la détermination vécue, la motivation vivante, la compréhension intime, l’explication vitalement féconde.”

Par ailleurs, s’il est évident que les grands novateurs de la psychologie des profondeurs – Freud, Adler, Yung, et tous les chercheurs qui se sont inscrits dans leur sillage – n’ont pu obtenir beaucoup de leurs résultats que par voie introspective, tous ont évité de sy engager ouvertement. L’absence ou l’insuffisance d’une méthode introspective d’auto-contrôle explique la querelle des écoles.

Aussi la Psychologie de la Motivation se trouve-t’elle dans une situation paradoxale : car sa méthode qui lui confère son caractère scientifique est ce qui lui crée les plus sourdes résistances dans la communauté des sciences humaines. L’oeuvre de Die/ est cependant suffisamment lue et connue pour influencer de nombreux auteurs, souvent de façon inconsciente ou inavouée.

Il est vrai qu’en science, l’histoire le montre, c’est finalement l’innovation véritable qui l’emporte, même si longtemps elle apparait marginale. En ce sens, cette revue est aussi un pari sur l’avenir. n reste que sa raison d’être principale est de témoigner d’une science qui existe maintenant depuis quarante ans, et qui est proposée à l’étude et à l’expérience de qui veut s’en donner sincèrement la peine.

Chacun de nous, disait Diel, porte en lui-même le laboratoire – son propre psychisme – où vérifier les hypothèses !” Laboratoire où, à partir de nos désirs, s’élaborent sans cesse, dans une activité mentale mi-consciente, nos motivations les plus sensées comme les plus trompeuses.

Motivations qui déterminent notre pensée comme toute notre activité, nos réactions individuelles et les interréactions sociales : de leur connaissance et de leur harmonisation dépend, essentiellement, l’équilibre psychique – et psycho-somatique – de l’individu, et par voie de conséquence, l’équité sociale.

Diel nous propose l’outil – le calcul psychologique – par lequel nous pouvons les déceler et les contrôler à travers une expérience appelée à devenir naturelle et quotidienne.

A.T.

Pour lire la revue :


L’individu et la société
(n° 2 – juin 1986)

Il est évident qu’en réunissant en une même publication plusieurs textes d’articles ou de conférences consacrés, à partir de la psychologie de la motivation, au thème Individu et Société, on ne pouvait éviter l’inconvénient de certaines répétitions. Il nous a semblé pourtant que les différences et la complémentarité des points de vue exposés l’emportaient assez fortement sur leurs aspects récurrents, et justifiaient la publication d’ensemble.

Nous avons, de plus, pris en considération qu’une revue ne se lit pas forcément comme un livre, un chapitre après l’autre, et qu’il peut être souhaitable que chaque article se suffise à lui-même. Aussi le rappel de certaines définitions nous a paru non seulement inévitable mais souvent indispensable. En fait notre crainte de répétition concerne davantage ceux qui connaissent bien la pensée de Diel que ceux qui la connaissent à peine, ou même la découvrent.

En tout état de cause, nos lecteurs pourront en juger librement et nous faire part de leurs réactions.

Pour lire la revue :