Le texte qui suit est un inédit, retrouvé par M. Philippe Léonard parmi des documents de son père, M. Jean Léonard (1920-2015). Jean Léonard est né à Liège, rue des Hirondelles, il a habité route sa jeunesse rue du Batty et a fréquenté l’école primaire communale du boulevard Kleyer. Son fils a pensé que ce manuscrit pourrait intéresser la CHiCC, puisqu’il concerne Cointe, et son partenaire wallonica.org pour la publication. De fait, il constitue un témoignage intéressant de la période d’entre-deux-guerres, complémentaire de celui de M. Georges Fransis. On y trouve, notamment, beaucoup de détails techniques concernant le fonctionnement des carrousels de l’époque ainsi que des anecdotes au sujet du… tram.
“Ce spectacle somptueux (que l’on peut, je vous le rappelle, voir actuellement au Théâtre de l’Odéon à Paris jusqu’au 7 février) comporte un certain nombre de trucages extrêmement sophistiqués à côté desquels Douglas Trumbull peut carrément aller se rhabiller. Il est impossible de passer en revue ici tous ces effets spéciaux car ça n’arrête pratiquement pas et il faudrait y consacrer tout le journal. Je me contenterai donc d’en décrire quelques-uns, parmi les plus spectaculaires.
Le vol de Superdupont
C’était ce qu’il y avait de plus important et de plus délicat à réaliser. Il était en effet impensable de ne pas voir voler le Super-Héros. Au cinéma, on s’en tire généralement par des procédés primitifs (utilisation des “matte paintings, incrustations vidéo, mouvements réglés par ordinateurs et autres bricolages). Sur une scène de théâtre, pas question de tomber dans ce genre de naïvetés. Bruno Raffaëlli, titulaire du rôle – une véritable performance – a donc dû se plier à cette obligation. Pour cela, il a fait appel au Mâhârâschesch Rhâmâschesch lndhirâh Gaston Boudiflard, Maître Yoga et Zen installé 45, rue Clignancourt à Paris 18e, qui lui a enseigné durant six mois de cours du soir l’Art de la lévitation. De sorte qu’il suffit au comédien de se concentrer au moment voulu afin d’entrer en méditation transcendantale. Le résultat est hallucinant : on voit Superdupont quitter sa colonne Morris et s’élever majestueusement vers les cintres. Le câble de marine de 15 cm de diamètre accroché à un harnais de 30 kg dissimulé sous son costume n’est là que pour pallier une défaillance (un soir de fatigue, s’il
n’arrivait pas à se concentrer, par exemple). Cet appareillage ne sert A RIEN
D’AUTRE. Bien qu’il soit parfaitement visible du poulailler. Superdupont/Raffaëlli VOLE RÉELLEMENT, mettez-vous bien ça dans la tête. Savary y tenait. Il avait coutume de dire au comédien, avec toute sa tendresse habituelle : “Ou tu te démerdes pour voler, ou t’es viré.”
Superdupont atterrissant en brisant des vitres
ll faut dire que notre Super-Héros prend toujours trop d’élan, de sorte qu’il casse plusieurs vitres par représentation. Comment réaliser cet habile trucage ? C’est très simple mais il fallait y penser : Superdupont a UNE DOUBLURE qui traverse une fenêtre chaque fois que c’est dramaturgiquement nécessaire… Astucieux non ? Bien sûr la doublure est hospitalisée aussitôt après sa prestation, et remplacée par une autre doublure. Il arrive qu’une de ces doublures refuse de foncer dans la vitre pour des raisons stupides du genre “ça fait un peu mal” ou autre prétexte idiot. Dans ce cas, Savary vire cette doublure et la remplace par une doublure.
Les seins de Madame le Premier Ministre Alice Sapritch
Apparemment, ils sont hypertrophiés mais… APPAREMMENT SEULEMENT. En effet, c’est la VRAIE poitrine d’Alice Sapritch qu’on voit. Pour la première fois de sa carrière, la grande comédienne a accepté de l’exhiber réellement dans ce spectacle. En fait, c’est dans Vipère au poing qu’elle portait des faux seins.”
Début 1975 paraît le dixième numéro de L’Écho des savanes, le dernier auquel Gotlib contribue. Avec son ami Jacques Diament et le dessinateur Alexis, il lance alors un nouveau magazine satirique, Fluide glacial. Le premier numéro paraît le 1er mai 1975. Initialement conçu comme un trimestriel, Fluide glacial devient mensuel dès 1976. À la fois auteur et rédacteur en chef, Gotlib rassemble autour de lui une équipe d’artistes dont il se sent proche : Alexis, Forest, Masse, Solé, bientôt suivis par Binet, Edika, Goossens, Gimenez, Franquin, Moebius, Bretécher, Dister, Fred, Loup, Pétillon, auxquels s’ajouteront de nombreux jeunes auteurs, dessinateurs ou écrivains, dont Léandri, Frémion ou Jean-Pierre Jeunet.
Plutôt que de les livrer aux souris, nous publions dans la documenta les bonnes feuilles des numéros que nous avons pu sauver. Ici, le numéro 93, paru en mars 1984. Voici donc :
Les trois premières pages du numéro, avec le sommaire…
Avis aux bricoleurs et aux amateurs de trains électriques : parmi les merveilles qui composent notre Fonds PRIMO (un ensemble impressionnant de ressources téléchargeables qui nous a été confié par son propriétaire, Daniel Baise, en vue de sa diffusion dans notre DOCUMENTA), se trouvent également des choses aussi inattendues que les plans de la gare de Watermael-Boitsfort (Bruxelles), prêts à être imprimés, découpés et montés.
Fanzine d’étudiants de l’Athénée royal de Liège I (années 1975), à une époque où les textes étaient tapés à la machine à écrire, corrigés au Tipp-Ex liquide, les dessins ajoutés ensuite, le tout composé collectivement et photocopié en série puis agrafés à la main. Pour en savoir plus, il faut visiter la wallonica…
JOLIET Charles (1832-1910), Mille jeux d’esprit (Paris : Hachette, 1886, 3ème éd.) : texte intégral de la troisième édition de l’ouvrage de Charles Joliet, scanné et océrisé par Daniel Baise (Fonds Primo).