Revue de psychologie de la motivation (index, 1986-)

Cercle d’études Paul Diel
revue de psychologie de la motivation


Pour une science du psychisme
(n°1 – janvier 1986)

Raison d’être. La parution d’une revue de Psychologie de la Motivation a pour première raison d’être, la demande des amis et lecteurs de l’oeuvre de Paul Diel de pouvoir disposer des nombreux inédits qu’il a laissés ( cours, conférences, manuscrits divers, articles publiés jadis en diverses revues et aujourd’hui introuvables) ainsi que des cours et travaux de ses élèves.

La demande s’est avérée assez importante pour nous faire prendre le risque et la charge d’une réalisation. Nous avons voulu, au départ, nous limiter à deux parutions annuelles – janvier et juin – pour laisser un temps de rodage aux rédacteurs comme aux lecteurs. De l’intérêt et du soutien actif de nos abonnés dépendront la durée et le développement de la revue. Les suggestions et les critiques seront attentivement étudiées.

Il va de soi qu’une revue constituée, par nature, d’approches fragmentaires, ne saurait en aucune manière rendre compte de toute la cohérence – rigueur de l’analyse, ampleur de la synthèse – d’une pensée qu’il faut étudier et approfondir dans les oeuvres mêmes de son auteur.

Une raison d’être plus générale et plus profonde vient de l’intérêt croissant suscité par une étude psychologique qui rappelle à l’homme la responsabilité individuelle qui est la sienne : d’avoir, comme le disait Diel, “à penser authentiquement sa vie pour en être authentiquement satisfait.

Cette exigence de lucidité n’est pas une imposition ethique spéculative, mais la nécessité pour l’animal pensant de trouver la réponse évolutive à la quête de satisfaction qui est le sens de toute vie.

Le texte de l’entretien qui ouvre notre revue et le texte de Diel qui suit présentent les hypothèses de base de la psychologie de la motivation ; on sait que leur fécondité découle de l’axiome qu’il ne peut exister de science du psychisme, de l’intimement vécu, qu’à partir d’une méthode introspective.

C’est à celle-ci que Diel doit d’avoir pu dégager les lois du psychisme humain. Et, par élargissements successifs, d’avoir découvert ce que ces lois ont de commun avec celles qui président à toute forme de vie ; et ce qu’elles ont de spëcifique à l’homme : loi d’ambivalence, notamment, qui couvre et explique tout le champ de déformation individuelle et sociale.

C’est par l’introspection méthodique que Diel a établi une théorie nouvelle des instances psychiques – surconscient, conscient, subconscient – dont il a étudié avec précision les productions les plus énigmatiques : la vision sur-consciente des mythes, fondateurs de culture, (mythologie grecque, mythologie biblique) ; les symptômes symboliques de la psycho-pathologie subconsciente (névroses, psychoses) ; et les rêves nocturnes, produits complexes et symboliques des instances surconsciente et subconsciente (de notre lucidité et de notre duplicité intimes).

C’est à la méthode introspective qu’il doit d’avoir défini la psychopathologie
quotidienne individuelle et sociale, trop facilement tenue pour la norme : nervosité (mal de l’individu) et banalisation (mal de la société) ; et d’avoir défini à quelles conditions elles peuvent être assainies et dépassées.

Diel a abouti, comme le soulignait Einstein, à “une conception unifiante du sens de la vie” et de son évolution, entraînant une compréhension dynamique du problème des valeurs, qui sont valeurs de vie : valeurs en satisfaction vitale des désirs matériels, sexuels et spirituels sainement déployés.

Par la redéfinition – rendue possible grâce· à l’approfondissement introspectif – des notions fondamentales d’esprit et de matière, de leur interrelation, la dispute séculaire entre matérialisme et spiritualisme se voit proposer une solution harmonisante (cfr. article de J. Solotareff).

Il faut insister sur le fait qu’il ne s’agit pas, dans toute cette découverte, de résultats dus au seul génie intuitif d’un homme, mais à la force d’une méthode appropriée à l’objet de sa recherche. Méthode enseignable et transmissible, comme il est de règle pour toute science. “Ce n’est pas l’homme, c’est la méthode qui sait !” rappelait souvent Diel.

Dans le désarroi spirituel et social ressenti dans sa dimension planétaire, il est devenu commun de dire que, face aux sciences du monde physique, l’humanité a vitalement besoin d’une science du monde psychique. Or le psychique, c’est-à-dire, avant tout, le qualitatif, ne peut se mesurer comme la physique, le quantitatif. Parce que la méthode que se sont données les sciences du monde extérieur leur ont permis de se constituer en sciences exactes, les sciences humaines, y compris la psychologie, se sont enfermées dans des méthodes quantitatives et extérieures, au lieu de se donner une méthode d’auto-observation qui puisse orienter et contrôler leur recherche.

En ce qui concerne la compréhension des motivations humaines, l’erreur de la psychologie expérimentale et des théories qui en dérivent, ce n’est pas d’exister, mais de se vouloir fondamentales alors qu’elles ne sauraient être que complémentaires. Leur fécondité se verrait très amplifiée par l’intégration d’une méthode introspective.

Diel qui a donné au terme motivation la fortune qu’on lui connait écrivait dans son premier livre en 1947: “Si méthodique que soit l’introspection, ce qu’elle ne trouvera jamais c’est la multitude des manifestations psychopathiques, leur codétermination physiologique, leur description et leur classification. Ce que l’observation extérieure, si expérimentale soit-elle, ne trouvera jamais c’est la détermination vécue, la motivation vivante, la compréhension intime, l’explication vitalement féconde.”

Par ailleurs, s’il est évident que les grands novateurs de la psychologie des profondeurs – Freud, Adler, Yung, et tous les chercheurs qui se sont inscrits dans leur sillage – n’ont pu obtenir beaucoup de leurs résultats que par voie introspective, tous ont évité de sy engager ouvertement. L’absence ou l’insuffisance d’une méthode introspective d’auto-contrôle explique la querelle des écoles.

Aussi la Psychologie de la Motivation se trouve-t’elle dans une situation paradoxale : car sa méthode qui lui confère son caractère scientifique est ce qui lui crée les plus sourdes résistances dans la communauté des sciences humaines. L’oeuvre de Die/ est cependant suffisamment lue et connue pour influencer de nombreux auteurs, souvent de façon inconsciente ou inavouée.

Il est vrai qu’en science, l’histoire le montre, c’est finalement l’innovation véritable qui l’emporte, même si longtemps elle apparait marginale. En ce sens, cette revue est aussi un pari sur l’avenir. n reste que sa raison d’être principale est de témoigner d’une science qui existe maintenant depuis quarante ans, et qui est proposée à l’étude et à l’expérience de qui veut s’en donner sincèrement la peine.

Chacun de nous, disait Diel, porte en lui-même le laboratoire – son propre psychisme – où vérifier les hypothèses !” Laboratoire où, à partir de nos désirs, s’élaborent sans cesse, dans une activité mentale mi-consciente, nos motivations les plus sensées comme les plus trompeuses.

Motivations qui déterminent notre pensée comme toute notre activité, nos réactions individuelles et les interréactions sociales : de leur connaissance et de leur harmonisation dépend, essentiellement, l’équilibre psychique – et psycho-somatique – de l’individu, et par voie de conséquence, l’équité sociale.

Diel nous propose l’outil – le calcul psychologique – par lequel nous pouvons les déceler et les contrôler à travers une expérience appelée à devenir naturelle et quotidienne.

A.T.

Pour lire la revue :


L’individu et la société
(n° 2 – juin 1986)

Il est évident qu’en réunissant en une même publication plusieurs textes d’articles ou de conférences consacrés, à partir de la psychologie de la motivation, au thème Individu et Société, on ne pouvait éviter l’inconvénient de certaines répétitions. Il nous a semblé pourtant que les différences et la complémentarité des points de vue exposés l’emportaient assez fortement sur leurs aspects récurrents, et justifiaient la publication d’ensemble.

Nous avons, de plus, pris en considération qu’une revue ne se lit pas forcément comme un livre, un chapitre après l’autre, et qu’il peut être souhaitable que chaque article se suffise à lui-même. Aussi le rappel de certaines définitions nous a paru non seulement inévitable mais souvent indispensable. En fait notre crainte de répétition concerne davantage ceux qui connaissent bien la pensée de Diel que ceux qui la connaissent à peine, ou même la découvrent.

En tout état de cause, nos lecteurs pourront en juger librement et nous faire part de leurs réactions.

Pour lire la revue :

LES BRINDILLES ET LES RAYONS : projet ARBRES AU CENTRE (2024)

As-tu déjà pensé à regarder les arbres de ta rue ?

Arbres au Centre est un projet qui met en lumière l’arbre urbain. Il invite à prendre le temps d’observer et de ressentir les arbres – personnalités multiples, uniques et non interchangeables – qui font le visage de la ville. Renouer avec nos propres histoires d’arbres, c’est entrer dans le temps long, dans nos profondeurs.

La période électorale étant concomitante avec notre action, nous interrogeons aussi les pouvoirs publics. Nous souhaitons que l’attention soit portée à persévérer dans la dynamique de plantation, en accordant de vrais espaces pour que les arbres d’envergure puissent se déployer en sous-sol comme au grand air ; mais aussi à préserver et soigner scrupuleusement le patrimoine inestimable constitué par les arbres anciens. L’action de ces doyens pour capturer du carbone et rafraîchir la cité reste sans commune mesure avec celle de très jeunes arbres encore frêles et fragiles.

Le présent recueil rassemble une sélection d’images et de textes dédiés à l’arbre urbain faisant suite à notre appel à participation au printemps 2024. L’ensemble des propositions réunies sera mis à l’honneur durant les mois d’été 2024 par le biais d’un affichage massif aux fenêtres d’habitations privées, de vitrines commerciales, dans les lieux culturels et sur des espaces d’affichage public souvent délaissés (plus particulièrement les colonnes Morris). Cette action poursuit l’idée de créer des petits coins de forêts inattendus et plantations surprenantes dans toute la ville. Notre ultime volonté est de susciter le débat public. […] Merci à Art au Centre, qui soutient activement le projet et nous permet de nous infiltrer dans sa dynamique de revitalisation du centre-ville de Liège…”

Les brindilles et les rayons

Parmi les contributeurs : Véronique Alain, AnSo Arnould, Marianne Baibay, Aurélie Bastin, Brigitte Ber, Delphine Bouhy, Boumboum James, Christiane Bours, Jean-Paul Brohez, Damien Bulthuis, Vincent Cornerotte, Olivier Cornil, Joao Costa Leal, Catherine Daele, Caroline Dallons, Laurent Danloy, Morgane Dawans, Cora Debain, Thomas Defourny, Corinne Donnay, Sandrine Dryvers, Daniel Dutrieux, Florence Evrard, Camille Feldmann, Fifi, Lyse Fouarge, Raymond François, Christophe Gilot, Sophie Goblet, Pierre Gonda, Jean-Marie Graas, Stéphanie Grisard, Emilie Hennen, Benjamin Hollebeke, Alain Janssens, José Kehl, Ray Kervan, Manu Kodeck, Marie Lechat, Jean-Luc Lepiece, Karel Logist, Lilly Lulay, Denis Maessen, Yves Mahiels, Paul Mahoux, Thomas Mailleux, Marine Mako Koenig, Simon Médard, Seeta Muller, Philippe Musch, Annick Neuberg, Miranda Pastor, Julian Perelman, Fabienne Petitjean et Louis le Chat, Charline Pichault, Esméralda Plateaux, Lisbeth Renardy et Molly, Laurence Renders, Jean Renouprez, Muriel Tihange, Sophie Ubaghs, Eric Van Den Berg, Antoine Van Impe, Athanasia Vidali, Vol au Vent, Stefan Wasser, Pascale Werres, Bénédicte Wesel, Gabrielle Wilmotte, Jhézabel Winkin, Lilou Woimant-Vanderbiste

Eaux et forêts (1975)

Toutes les analyses sociales actuelles montrent que l’homme attache de plus en plus d’importance à la qualité de la vie. Ce nouveau concept d’appréciation apparaît alors que les facteurs d’agression du milieu de vie de l’homme se multiplient inconsidérément.

C’est donc en dehors des grands centres urbains et industriels que l’homme doit rechercher un équilibre plus “naturel”. Parmi les milieux naturels, les forêts constituent des îlots de désintoxication, de repos et de détente.

Plus que jamais, la forêt exerce sur l’homme un incontestable attrait : des milliers de gens envahissent nos bois pour y chercher le calme, l’air pur, le délassement, loin des soucis quotidiens.

Pour répondre à ce besoin, l’Administration des eaux et forêts s’efforce de rendre la forêt publique plus accessible par la réalisation d’équipements touristiques appropriés.

Une action en profondeur est entamée au cours de cette année 1975 pour mieux faire connaître la forêt-et les fonctions qu’elle remplit: protection des équilibres naturels, production de matière ligneuse, rôle social et récréatif.

La forêt ne pousse pas toute seule, elle constitue un ensemble vivant et fragile. Elle a été façonnée par les sylviculteurs et aménagée en fonction des besoins de la collectivité tout en visant à assurer sa pérennité.

La forêt mérite non seulement d’être appréciée mais davantage respectée. C’est dans le but de la faire connaître, d’apprendre à l’aimer et à la respecter, que la présente plaquette est conçue.

Cette forêt si belle et si multiple qui vous accueille vous demande en revanche votre intelligente attention : éviter tout ce qui pourrait l’enlaidir ou la détruire. Bienvenue en forêt !

E. CLICHEROUX, Directeur général des eaux et forêts

L’année du tilleul (1985)

Planter un arbre … Renouveler la vie

…est une action de sensibilisation du Ministère de la Région wallonne pour l’Eau, l’Environnement et la Vie rurale menée conjointement avec la R. T.B.F. et le Crédit Communal, avec la collaboration des horticulteurs de Wallonie (U.P.A.H.).

“Quand éclatent, entre le printemps finissant et l’été naissant, les rayons d’un soleil au comble de ses effets, un seul arbre semble rendre à l’astre de lumière les hommages rituels : le tilleul. Cent mille fieurs et davantage se livrent sans compter. S’approcher de la couronne, c’est entrer dans une ivresse d’odeurs. Le parfum prodigue ses huiles essentielles aux abeilles et bourdons quis’ abreuvent de nectar, en libations sans fin.
Si le vent léger fait bruire lestement le dôme feuillu l’atmosphère magique dissipera avec volupté cette évanescente ambiance. C’est un repos de l’âme et du corps qui capté par d’agiles cueilleurs, va séjourner au-delà du temps, en des sachets au pouvoir miraculeux. Est-ce pour ce climat inimitable que les tilleuls ont été plantés en point d’orgue aux paysages ?
Tantôt seuls, gardiens de lieux de culte. Tantôt alignés pour souligner la majesté des plus belles allées du monde.
S’ils sont encore le souvenir de siècles de croissance, c’est peut-être que l’on pressentit au moment de les élire leur exceptionnelle longévité.
Un tilleul, c’est un univers, tellement les images quis’ allument dans l’esprit peuvent varier. Du point ponctuant les pâturages, à l’atmosphère des beaux jours, tout est souvenir lorsque, fumante, l’infusion vient réchauffer, apporter la sérénité, réconforter avec le miel de tilleul, des vicissitudes du temps mauvais.
Fleurs et bractées recroquevillées dans leur emballage de cellophane, réminiscences, à l’image des plus belles lignes que l’on écrivit sur le tilleul, celles de Marcel Proust au rituel de la madeleine trempée dans une tisane de. . . tilleul.”

J.-P. Lebailly

FRECHKOP S., Animaux protégés au Congo Belge (Institut des parcs nationaux du Congo belge, Bruxelles, 1953)

ANIMAUX PROTEGES AU CONGO BELGE ET DANS LE TERRITOIRE SOUS MANDAT DU RUANDA-URUNDI AINSI QUE LES ESPÈCES DONT LA PROTECTION EST ASSURÉE EN AFRIQUE (y compris MADAGASCAR) PAR LA CONVENTION INTERNATIONALE DE LONDRES DU 8 NOVEMBRE 1933 POUR LA PROTECTION DE LA FAUNE ET DE LA FLORE AFRICAINES AVEC LA LÉGISLATION CONCERNANT la Chasse, la Pêche, la Protection de la Nature et les Parcs Nationaux au Congo Belge et dans le Territoire sous mandat du Ruanda-Urundi, PAR S. FRECHKOP, Directeur de Laboratoire à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, et al. (Bruxelles, 1953)

Au cours de la dernière décade, les tentatives de développement économique des vastes territoires africains ont pris de telles proportions que rares sont les régions où leurs tentacules n’ont pas pénétré. Certes, on doit se féliciter d’un essor agricole et industriel dont les conditions d’existence de la communauté humaine ne peuvent que bénéficier. Mais, fasciné par les réalisations spectaculaires de l’industrie, par le mirage des gains immédiats, de l’aisance, du luxe, des facilités, ne perd-t-on pas le sens réel des choses, la notion exacte des mesures?

On ne voit plus guère dans la Nature qu’une source de profits, quelle que soit la forme de ceux-ci. Peut-être, passagèrement, s’extasie-t-on encore devant quelques-unes de ses beautés, mais rapidement l’âpreté des besoins matériels étouffe les émotions qu’elles procurent. Leur disparition est consacrée sans remords, souvent sans réflexion aussi. La Nature est, cependant, une vaste machine dont les rouages dépendent les uns des autres. Si l’on en supprime un, les autres perdent leurs fonctions et sont appelés à disparaître à plus ou moins brève échéance. On ne trouble pas impunément les équilibres naturels, auxquels toute atteinte est lourde de conséquences…

V. van Straelen (1953)

La transcription de l’introduction est disponible dans notre ENCYCLOPEDIE…

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LEFEVERE S., La crevette grise (IRSN, 1960)

L’IRSN : les curieux connaissent en général plutôt bien son avatar moderne, le Muséum des Sciences naturelles, mais pas forcément l’institut de recherche dont il est la vitrine. Pour en savoir plus : Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ou NATURALSCIENCES.BE.

Nous parlons d’un temps que les moins de vingt ans… En 1960, le Patrimoine de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique publiait ses Carnets du Service Educatif. Le numéro 11 était consacré à… la crevette grise. Son auteur, Sylvain LEFEVERE, était assistant à l’IRSN et a déployé des trésors de pédagogie pour donner goût aux savoirs contenus dans l’opuscule. Profitez-en en cliquant ci-dessous…

LEFEVERE S., Le hareng (IRSN, 1960)

L’IRSN : les curieux connaissent en général plutôt bien son avatar moderne, le Muséum des Sciences naturelles, mais pas forcément l’institut de recherche dont il est la vitrine. Pour en savoir plus : Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ou NATURALSCIENCES.BE.

Nous parlons d’un temps que les moins de vingt ans… En 1960, le Patrimoine de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique publiait ses Carnets du Service Educatif. Le numéro 9 était consacré au… hareng. Son auteur, Sylvain LEFEVERE, était assistant à l’IRSN et a déployé des trésors de pédagogie pour donner goût aux savoirs contenus dans l’opuscule. Profitez-en en cliquant ci-dessous…

IRSN : Mésange bleue (Parus caeruleus caeruleus, planche 13)

Le Fonds PRIMO contient des merveilles dont, entre autres, ces planches de l’ancien Musée Royal d’Histoire naturelle de Belgique que Daniel Baise a scanné au fil des années.

Les curieux connaissent en général plutôt bien son avatar moderne, le Muséum des Sciences naturelles, mais pas forcément l’institut de recherche dont il est la vitrine, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.

Pour en savoir plus,
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Planchons encore…

COMANNE : La chapelle Saint-Maur à Liège (1979)

[Extrait du n° 8 du Bulletin de la Commission Royale des Monuments et des Sites (1979)] “Au n°64 de la rue Saint-Maur, à Liège, sur le plateau de Cointe, s’ouvre une petite chapelle aujourd’hui bien méconnue des Liégeois. Ce modeste édifice du XVIIe siècle fit partie, jusqu’à la Révolution, de l’ermitage de Fragnée, et connut, jusqu’à une date récente, un pèlerinage fort fréquenté.

En 1402, un premier oratoire est élevé à cet endroit par Henri de Neuss, évêque de Sidon et auxiliaire de Liège; il est consacré, selon Gobert, à la Vierge et à saint Mathieu. Il se dressait sur des terrains appartenant à l’abbaye de Saint-Laurent.

En 1466, les moines de I’abbaye, chassés par la guerre, sont réfugiés à Huy. L’un d’eux, Gérard de Gingelom, est le premier à recueillir une légende locale sur la vie d’un ermite nommé Mort, décédé en 613. Ce curieux prénom avait pour origine le miracle opéré par Notre-Dame de la Vignette à Huy, qui ressuscita l’enfant mort-né que ses parents présentaient à son autel. Le nom aurait été ultérieurement orthographié Maur, dans certaines régions, par confusion avec le saint abbé angevin. Dans la région hutoise, cependant, la graphie d’origine prévaut.

De cette légende, Gérard de Gingelom nous a donc conservé la version écrite la plus ancienne, au demeurant succincte.

La légende hutoise et le culte dont I’ermite était l’objet dans la région semblent avoir frappé les bons moines de Saint-Laurent. Quoi qu’il en soit, dès le XVIe siècle, l’ermitage de Fragnée, relevant de leur abbaye, est couramment placé sous le vocable de saint Maur.

Au XVIIe siècle, l’ermite, désigné par le Chapitre de Saint-Lambert, dispensait l’instruction aux enfants du voisinage, et les pèlerinages s’étaient multipliés. L’oratoire de l’évêque de Neuss fut remplacé par l’édifice actuel, grâce aux largesses de deux grands personnages. Pierre (de) Rosen, prévôt de Saint-Jean I’Evangéliste, archidiacre de Campine et chancelier du prince-évêque, possédait à Fragnée, au bord de la route de Cointe et au pied même de la colline, une belle demeure de campagne, encore debout et connue sous le nom de tour Rosen. Ce grand personnage intervint donc à titre de voisin dans les frais de reconstruction. L’autre bienfaiteur fut l’abbé de Saint-Laurent un des premiers personnages de l’Etat, Guillaume Natalis (l’ermitage, ne l’oublions pas, dépendait de cette abbaye). Deux vitraux du chœur rappelaient leur souvenir.

En l’absence d’autres documents, nous devons nous fier, pour la date de construction de la chapelle, aux inscriptions du bâtiment lui-même. La façade de la rue Saint-Maur porte, encastrés, une série de blocs de tuffeau, dont I’un donne la date de 1673. Sur la même façade, le claveau axial de la porte, avec un blason martelé, donne la date de 1674. La façade arrière, au nord, présente, elle aussi, un bloc de tuffeau inscrit, avec la date de 1673. Le vitrail commémoratif subsistant dans le chœur, et le vitrail aujourd’hui disparu, donnent également 1673. Le premier porte en outre une date amputée des deux derniers chiffres. Ce pourrait être la date du début des travaux, puisque le verbe employé est posuit.

Le verbe utilisé après est renovatur : il indique très certainement la date de l’achèvement des travaux de reconstruction ; il ne peut s’agir d’une restauration, l’édifice étant alors tout neuf. On peut donc admettre la date de 1673 pour l’achèvement des travaux, avec pose des vitraux du chœur. La porte d’entrée aurait été achevée l’année suivante.

Le problème posé par le vitrail de Pierre de Rosen est complexe. En effet, le prévôt est mort en 1666 ; la chapelle a donc été terminée assez longtemps après son décès. La première date aurait alors commémoré son intervention matérielle, la seconde rappelant l’achèvement. Signalons que le testament de Pierre de Rosen, conservé aux Archives, ne fait aucune mention de la chapelle…”

La suite en téléchargeant la plaquette, ici…