RENAN, Ernest (1823-1892) : Vie de Jésus (1863)

Ernest RENAN (1823-1892)

[ACADEMIE-FRANCAISE.FR] Élu en 1878 à l’Académie française, au fauteuil 29, Grand officier de la Légion d’honneur, Professeur au Collège de France, Philologue. Né à Tréguier (Bretagne), le 27 février 1823. Mort le 2 octobre 1892.

EAN 9782702188477

Philologue très versé dans les langues sémitiques, après avoir abandonné l’état ecclésiastique, il fut deux fois lauréat de l’Institut ; professeur d’hébreu au Collège de France en 1862, il fit paraître en 1863 la Vie de Jésus, qui est son œuvre capitale, et qui souleva d’extraordinaires polémiques ; des quantités incroyables d’attaques ou de défenses de cette œuvre parurent en France et à l’étranger ; le pape l’appela le blasphémateur européen, des manifestations hostiles se produisirent au Collège de France, qui amenèrent la suspension de son cours. Le gouvernement impérial lui offrit comme compensation l’administration de la Bibliothèque nationale qu’il refusa. Son nom fut prononcé pour un fauteuil à l’Académie, mais l’évêque Dupanloup associa le nom d’Ernest Renan et de Taine à celui de Littré qu’il combattait avec passion. Après la guerre de 1870, les idées du monde gouvernemental s’étaient modifiées, Ernest Renan fut réintégré dans sa chaire en 1870 et nommé par l’élection administrateur du Collège de France en 1883 où il fut réélu tous les trois ans. Membre de l’Académie des Inscriptions depuis 1856, il fut élu à l’Académie française le 13 juin 1878 en remplacement de Claude Bernard, et reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières.

Son discours de réception produisit en Allemagne une vive émotion qu’Ernest Renan dut calmer en publiant une lettre soi-disant adressée à un ami d’Allemagne. La haine du parti religieux contre Renan n’a jamais désarmé ; le maréchal de Mac-Mahon refusa de le nommer officier de la Légion d’honneur ; Renan obtint ce grade seulement en 1880, il est mort Grand-officier de la Légion d’honneur, au Collège de France, le 2 octobre 1892 ; ses funérailles eurent lieu aux frais de l’État. Onze ans après sa mort, on lui éleva une statue à Tréguier, son pays natal ; l’inauguration donna lieu à de telles manifestations que le gouvernement qui les avait prévues, dut prendre de grandes mesures de police pour éviter des émeutes (13 septembre 1903).

Ernest Renan a laissé l’Histoire des origines du Christianisme, 8 volumes, l’Histoire du peuple d’Israël, 5 volumes, des Études d’Histoire religieuse, des Drames philosophiques, des traductions et divers autres ouvrages. L’Histoire comparée des langues sémitiques. Il reçut Claretie et fit partie de la Commission du Dictionnaire

LUBAC H. de, S.J., Le caractère social du dogme chrétien (1936)

“Dans un article récent sur Le sentiment religieux et l’école libératrice, M. Marcel Giron, faisant le procès de l’éducation chrétienne, écrivait : “Il s’agit de savoir si l’éducation doit préparer l’individu à négliger tout ce qui existe dans ce monde ? Si oui, on aboutira au développement d’un égoïsme forcené. L’homme n’aura plus qu’un souci, son salut individuel ; tant pis si les autres souffrent et si des misères sans nombre nous entourent. Et si tous les êtres adoptaient ce point de vue, le monde et les hommes n’auraient plus de raison d’exister, ‘nous n’aurions plus qu’à retourner aux déserts, à nous enfermer tous dans des cloîtres, à nous meurtrir jour et nuit…’, pour fuir I’enfer et gagner le ciel. Mais tout cela, c’est la négation même de I’humanité, de la vie en société…”. L’objection est très répandue. On la trouve longuement exposée par Gabriel Séailles dans un ouvrage qui connut un grand succès, il y a quelque trente ans, et qui est encore assez lu. Énonçant ce qu’il appelle, non sans emphase, les affirmations de la conscience moderne, Séailles oppose au chrétien ‘qui se retire de la cité des hommes, uniquement préoccupé de son salut qui est affaire entre lui et Dieu’, ‘l‘homme moderne, qui accepte le monde et ses lois avec la résolution d’en faire sortir tout le bien qu’ils comportent’. Cet homme moderne ‘ne peut se détacher des autres hommes ; conscient de la solidarité qui l’unit à ses semblables, qui l’en fait en un sens dépendant, il sait qu’il ne peut faire son salut tout seul’.
Séailles était un militant de la libre-pensée. Mais un philosophe aussi serein qu’Hamelin s’accorde ici avec lui. Au cours d’une étude sur La philosophie analytique de l’histoire de M. Renouvier, Hamelin déclare en effet que, le christianisme ayant promis le salut non aux collectivités mais aux individus, le point de vue tout individualiste où le chrétien se place en conséquence entraîne trop souvent chez lui le mépris de la justice. Car, ajoute-t-il, “il est impossible d’être juste sans accorder d’intérêt à l’ensemble actuel et à I’avenir du groupe social dont on fait partie. La justice repousse donc le pur et le strict individualisme, à la différence des doctrines de lutte pour la vie ou du détachement chrétien’.
En face de ces assertions, mettons ce simple témoignage : ‘Il y a au fond de l’Évangile la vue obsédante de l’unité de la communauté humaine‘…”

Henri de Lubac, S.J.

La suite de l’argumentation – prête à l’examen critique – est intégralement lisible dans le fichier (PDF OCR) à télécharger ici…

SPAHR C., Frankophone Identität im Info-Dschungel – Jacques Dufresne une l’Agora als Kultur- und Kommunikationsprojekt in Québec (2001)

Vertragen sich die Identitäten frankophoner Minderheiten mit dem englisch dominierten Internet? Wie sollen es die Québecer halten mit kulturellen Traditionen und dem World Wide Web? Die vorliegende Seminararbeit geht auf Fragen dieser Art ein und stellt einige Positionen von Québecer Autoren vor. Im Mittelpunkt steht die Arbeit des Philosophen und Publizisten Jacques Dufresne, der sich aus einer technikkritischen Position heraus mit dem Internet befaßt und gleichzeitig Orientierungen gibt, welche Art von Umgang mit dem Datennetz auch Kulturen und Nationen nutzt, die sich mit dem American way of life schwer tun.

Vor einer detaillierten Betrachtung der Standpunkte und Projekte Dufresnes steht eine kulturwissenschaftlich geprägte Einführung in das Verhältnis Québecs zur modernen Informations- und Kommunikationstechnik. Sie reflektiert das Internet-Engagement des frankokanadischen Bundesstaats im Hinbllck auf das Mutterland Frankreich, die anglophone Umgebung und Québecer Indentitätskonzepte.

Teil 3 der Arbeit ist einer Übersichtsdarstellung der Tätigkeitsschwerpunkte von Jacques Dufresne gewidmet. Dabei werden seine Forschungs- und Kommunikationsgesellschaft Agora und die gleichnamige Zeitschrift vorgestellt. Außerdem kommen einige Themen zur Sprache, die auch die InternetPräsenz von L’Agora geprägt haben.

Das Herzstück dieses Online-Angebots, die Encyclopédie de L’Agora, soll in Teil 4 eingehend untersucht werden. Wichtig scheint hier vor allem die Frage, auf welche Weise die Enzyklopädie einen Beitrag zur Kultur und Außendarstellung Québecs leisten kann.

Dresden, 23. April 2001
Christian Spahr

HALKIN Joseph, Atlas d’histoire de la Belgique avec tableaux résumés (Namur, Wesmael-Charlier, 1929)

DISCOURS PRONONCÉ A LA CÉRÉMONIE SOLENNELLE DES FUNÉRAILLES DU PROFESSEUR Joseph HALKIN, le 8 avril 1937, à la salle académique de l’Université de Liège

“Mes chers Collègues,
Mesdames,
Messieurs,
Pour la seconde fois cette année, notre Faculté des Sciences et notre Université sont cruellement éprouvées. Il y a trois mois, nous rendions hommage ici même à la mémoire du vénérable Professeur Gravis. Aujourd’hui c’est à notre collègue Joseph Halkin que nous apportons un dernier témoignage de notre estime et de notre affection. Jacques-Joseph-Marie Halkin, qui vient d’être enlevé brusquement à sa famille et à ses collègues, était né à Liège en 1870. Il fit ses études moyennes à l’Athénée Royal de notre ville, ses études supérieures dans notre Université, où il obtenait en 1894 le grade de docteur en histoire avec grande distinction. L’année suivante, il se présentait au Concours des Bourses de voyage. Le succès qu’il y remporta lui permit de se rendre à l’étranger, où il fit un séjour de trois années. Il partit d’abord pour Paris, où il fréquenta l’Ecole des Chartes, la Sorbonne et le Collège de France. Puis il se rendit en Allemagne, où nous le trouvons inscrit successivement dans les Universités de Berlin, de Leipzig, de Halle et de Göttingen. Historien de formation, il semble que ce séjour en Allemagne ait eu une influence décisive sur l’orientation de sa carrière. S’il consacre encore la dernière partie de son voyage d’études dans ce pays au dépouillement des archives de l’ Abbaye de Stavelot-Malmedy déposées à Düsseldorf, il s’est cependant déjà tourné vers la géographie, ainsi qu’en témoigne la fréquentation assidue, l’année précédente, des séminaires de géographie et d’ethnographie des Universités de Berlin et de Leipzig. Et peu de temps après son retour en Belgique, il publie, dans la Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres, en 1900, son premier travail relatif à la science à laquelle il allait désormais consacrer son activité, un mémoire intitulé : « L’enseignement de la géographie en Allemagne et la réforme de l’enseignement géographique dans les Universités belges ». A la vérité, un enseignement coordonné de la géographie· n’existait pas dans nos Universités avant cette époque. L’arrêté créant les grades scientifiques de candidat, licencié et docteur en géographie est daté du 20 février 1900 et les épreuves de la licence figurent pour la première fois au programme de notre Université en 1902-1903. C’est à l’occasion de l’institution de cette licence que Joseph Halkin devint membre de notre corps professoral. Le 16 novembre 1901, il fut chargé, à la Faculté des Sciences, de l’enseignement de la géographie ethnographique, de la méthodologie de la géographie et de la géographie coloniale, cours qui
n’avaient pas encore figuré dans nos programmes. En 1903, il recueillit une partie de la succession du Professeur Lequarré, admis à l’éméritat : les cours de géographie politique générale, de géographie politique spéciale, d’histoire de la géographie et des .découvertes géographiques et les exercices de géographie politique à la Faculté des Sciences, le cours de géographie politique à l’Ecole de Commerce annexée à la Faculté de Droit. Trois ans plus tard, il créait dans cette même école le cours d’Ethnographie. En 1928, lors de l’institution du grade scientifique de Docteur en Sciences anthropologiques, il assuma dans cette section la charge de l’enseignement de l’Ethnographie, de l’Ethnologie et de la Géographie humaine, y compris les éléments de l’histoire de ces sciences. La mise en vigueur de la nouvelle loi sur la collation des grades académiques a dû lui causer une joie profonde, car elle consacrait une réforme dont notre collègue souhaitait depuis longtemps la réalisation : la transformation du grade scientifique de géographie en grade légal. Enfin, en 1932, il était chargé du cours de méthodologie spéciale des sciences géographiques, destiné notamment aux futurs agrégés de l’enseignement moyen du degré supérieur, c’est-à-dire aux futurs professeurs de l’enseignement moyen.

Joseph Halkin est entré dans notre corps professoral en 1901, en qualité de chargé de cours. Il fut promu professeur extraordinaire en 1906 et professeur ordinaire en 1911. Ses collègues de la Faculté des Sciences l’élirent au Décanat en 1913. En 1931, l’Université l’élevait aux fonctions de Secrétaire académique. Ce que fut sa carrière scientifique, une voix plus autorisée que la mienne, celle de notre collègue M. Tulippe, va vous le dire. Qu’il me soit permis cependant de signaler que la liste de ses publications est longue et témoigne d’un labeur assidu. A partir de 1900, ses travaux portent presque exclusivement sur des questions de géographie, et notamment sur l’enseignement de cette science. Joseph Halkin ne s’est d’ailleurs pas borné à donner des conseils, il a prêché d’exemple, en publiant ses manuels et ses atlas qui sont dans toutes les mains. Par intervalles on voit cependant la formation première reprendre le dessus : notre collègue revenait aux recherches historiques. Ses mérites furent reconnus par de nombreuses distinctions scientifiques, belges et étrangères
et par de nombreuses distinctions honorifiques, dont les principales sont les suivantes : Officier de l’Ordre de Léopold, Commandeur de l’Ordre de la Couronne, Médaille civique de première classe, Officier d’académie de France, Commandeur de l’Ordre de Saint-Sava de Yougoslavie.

Quant à son enseignement, je ne veux aussi en dire que quelques mots, puisque M. Kraentzel a bien voulu accepter de prendre la parole. Je tiens cependant à signaler que notre collègue a tout de suite compris l’importance d’un enseignement mutuel, de rapports constants entre professeur et étudiants, car, dès 1902, il fondait le Séminaire de Géographie et, un peu plus tard, le Cercle des Géographes liégeois. Et je dois ajouter qu’ayant assisté à la manifestation organisée en son honneur, le 29 décembre 192 7, par ses élèves et anciens élèves, j’ai pu me rendre compte des liens étroits qui unissaient le professeur et les étudiants et j’ai été profondément touché par les marques de gratitude et d’estime qui lui furent prodiguées à cette occasion par ceux qu’il avait formés. Pendant trente-quatre ans, Joseph Halkin a assumé une tâche d’enseignement écrasante. Ce n’est qu’en 1935 qu’il a songé à se décharger d’une partie de ses cours, lorsqu’il fut certain de les remettre en bonnes mains, et il eut la joie de les voir attribuer à celui sur lequel il comptait pour lui succéder. Malheureusement, il allait bientôt ressentir les premières atteintes du mal qui devait l’emporter. Il lutta courageusement, continuant à fréquenter son séminaire jusque dans ces tout derniers mois. Pour nous comme pour ses proches, c’est une grande consolation de songer que sa confiance et son optimisme n’ont jamais été ébranlés. De ce collègue toujours courtois et aimable qui fut à Liège le pionnier de l’enseignement des sciences géographiques, notre Université conservera pieusement le souvenir. Elle s’associe au deuil qui frappe Madame Halkin, ses enfants, notre cher collègue Léon Halkin et leur famille et les prie d’agréer l’expression de ses sincères condoléances.”

M. J. Duesberg, Recteur de l’Université de Liège

…ses manuels et ses atlas qui sont dans toutes les mains“, notamment dans celles de mon grand-père Maximiliaan Ignatus Hustinx, dont vous trouverez la copie annotée via ce lien :

GAUTRIN H.F. : Vers un Québec branché pour ses citoyens rapport sur le gouvernement en ligne (2004)

Présenté en 2004 par le Henri-François Gautrin, adjoint parlementaire au premier ministre libéral nouvellement élu, le dénommé “Rapport Gautrin” a sonné le glas de multiples aides gouvernementales accordées au secteur de la culture. D’aucuns ne s’en sont jamais relevés. La courtoisie politique du rapport a néanmoins voulu que l’auteur y rende un hommage à l’Encyclopédie de l’Agora, jusque là généreusement soutenue par le premier ministre sortant, Bernard Landry, qui comptait en faire, disait-on, l’encyclopédie officielle du Québec (le parallèle avec la Wallonie n’est pas dénué d’intérêt…). Ainsi, Gautrin :

LES CONDITIONS NÉCESSAIRES AU SUCCÈS – (Page 151) Vers un Québec branché pour ses citoyens

Des initiatives qui visent à mettre du contenu sur l’Internet

Plusieurs initiatives québécoises visant à mettre du contenu en ligne méritent d’être soulignées. Parmi celles-ci, citons le site de l’Encyclopédie de l’Agora (www.agora.qc.ca), “première encyclopédie virtuelle, évolutive et participative en langue française“. Cette encyclopédie, qui permet aux utilisateurs de faire une recherche sur plus de 6 000 documents, est aussi la première qui a été conçue entièrement en fonction d’Internet. Toute personne peut soumettre un texte à l’encyclopédie afin d’en bonifier le contenu : “chaque élément qui s’ajoute au noyau original de l’oeuvre fait l’objet d’un jugement personnel respectant les principes exposés dans la Charte de L’Encyclopédie.” Le site propose ainsi des textes originaux, tout en regroupant des liens qui mènent à d’autres sites Internet reliés au sujet. C’est ainsi que des collections entières de livres peuvent être téléchargées à l’écran! “Cette année, 6 000 000 personnes, dont 1 200 000 Canadiens francophones et 4 500 000 Européens, auront consulté l’encyclopédie et ses documents, répartis en 12 catégories. Cette fréquentation continue de doubler d’une année à l’autre. Un vieux rêve se réalise ainsi : la diffusion de la pensée québécoise dans l’ensemble de la francophonie en synergie avec une technologie moderne. À titre d’exemple, 48 500 personnes ont lu les écrits du politologue Marc Chevrier au cours des 24 derniers mois, chose impensable avec le simple support papier…”

 

PIMBE : Nietzsche (1997)

PIMBE Daniel, Nietzsche (1997)

Si Nietzsche est un philosophe majeur, son utilisation des aphorismes rend plus difficile une compréhension synthétique de sa pensée. Pimbe apporte ici une description plus systématique des éléments de la pensée nietzschéenne. Plus d’infos dans l’article correspondant de la wallonica

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Friedrich Nietzsche (1844-1900) ...

Fonds des conférences

Si les savoirs se lisent, voire se contemplent, ils s’écoutent également. L’étonnante mode des livres audio doit attirer notre attention sur les amateurs qui, avides de savoirs, entendent plus volontiers qu’ils ne voient. C’est à leur intention que nous regroupons ici des fichiers sonores à télécharger, propres à régaler leur curiosité et à … susciter le débat, comme le veut notre vocation.  Il s’agira de curiosa comme d’enregistrements historiques à préserver, de conférences de Paul Diel datant des années 50, comme de textes lus aujourd’hui (ex. Philippe Vienne a été amené à lire ses nouvelles à l’intention de “lecteurs” aveugles). Qui sait, peut-être un jour des conférences de notre liégeoise Vinciane Pirenne-Delforge (illustration), données au Collège de France où elle enseigne désormais…
Le résultat de nos collectes est listé ci-dessous :


    Les fonds qui manquent le moins…