JOURNAL DES PROCÈS de Philippe Toussaint (index)

Philippe TOUSSAINT a créé en 1982 Le Journal des procès. Plus qu’un grand chroniqueur judiciaire, c’était un humaniste à l’éthique rigoureuse, soucieux de rapprocher le citoyen de la justice. Le Journal des procès bimensuel était à son image…

La reconnaissance de ses pairs était à la hauteur de la qualité des propos tenus. Parmi les chroniqueurs, on retrouve d’ailleurs des profils ‘lourds’ comme : Claude Javeau, Robert Henrion, JM Dermagne, RM Legros… Que du beau monde !

La bibliothèque de wallonica.org contient la quasi totalité des numéros de la revue (1982-2005) et les archives du Journal des procès ne sont pas publiées en ligne (à l’exception des copies disponibles à la bibliothèque Graulisch de l’ULiège et à la bibliothèque de Droit de la KULeuven) : que voilà une belle mission pour nous ! Ci-dessous, la liste des numéros que nous avons déjà dématérialisés avec, en primeur pour chaque numéro scanné, l’éditorial de Philippe Toussaint

PROPAGANDE RELIGIEUSE : Le film de votre vie…

[CNRTL.FR] PROSÉLYTISME, subst. masc. RELIG. Zèle déployé pour répandre la foi, pour faire des adeptes, des prosélytes ; p.ext., souvent péj., zèle déployé pour convertir autrui à ses idées, pour tenter d’imposer ses convictions. Esprit de prosélytisme.

C’est seulement quand il persistait dans sa résolution que le rabbin, à condition d’être convaincu que l’impétrant n’avait que des mobiles purs et désintéressés, pouvait l’admettre dans le giron de la synagogue. Cette réserve, en matière de prosélytisme, provient du caractère même du judaïsme.

Weill, Judaïsme, 1931, p.204

Mais les philosophes sont justement des hommes qui font du prosélytisme. Il n’est pas besoin d’être membre d’un club pour répandre une propagande

Nizan, Chiens garde, 1932, p.79

Rien ne me choque plus que le prosélytisme et ses moyens, toujours impurs.

Valéry, Variété V, 1944, p.89


[CHICK.COM traduit par IA] “LE DESSINATEUR DE DIEU. Fraîchement sorti de l’armée américaine en 1948, un jeune dessinateur de bandes dessinées, fumeur invétéré et au langage coloré, nommé Jack Chick, devint chrétien après avoir entendu un message évangélique à la radio pendant sa lune de miel. Désormais, il voulait en parler au monde entier, mais comment ? Il savait qu’il ne pouvait pas le faire en personne avec tout le monde.

Les tracts dessinés CHICK ratissent manifestement large : faites votre choix… © chick.com

LA NAISSANCE DU PREMIER TRACT CHICK. Jack Chick se sentit interpellé en voyant un groupe d’adolescents traîner sur un trottoir. Bouleversé, il arrêta sa voiture. Ce qu’il voulait leur dire se forma dans son esprit, et en quelques minutes, il s’assit et écrivit son premier tract destiné à sauver des âmes : Le Cauchemar d’un Démon. C’est ainsi qu’est née la VISION des Publications Chick : partager avec le plus grand nombre possible la merveilleuse bonne nouvelle que Jésus sauve du péché. Dieu avait aligné tous les facteurs : l’amour de Jack pour le dessin de bandes dessinées, son sens dramatique pour raconter une bonne histoire, sa gratitude pour avoir été sauvé du péché, sa connaissance croissante de la Bible, un environnement favorable aux affaires et une technologie d’impression efficace. Cinquante ans plus tard, des gagneurs d’âmes en première ligne, partageant cette vision, ont semé la planète avec des centaines de millions d’exemplaires des tracts évangéliques directs et percutants de Chick. Les Publications Chick ont reçu des témoignages du monde entier. Des suicides ont été évités de justesse. Des pères rebelles sont retournés auprès de leurs familles. Des vies sans but sont devenues celles de pasteurs dévoués. Des prisonniers amers et en colère ont été brisés par l’amour. La liste est infinie…”

Les Publications Chick sont surtout connues pour leurs tracts illustrés. Des tracts évangéliques que les gens aiment vraiment lire ! Ces tracts évangéliques sous forme de bandes dessinées sont disponibles en plus de 100 langues et rencontrent un immense succès, avec plus d’UN MILLIARD d’exemplaires vendus !

chick.com


Découvrez une de ces brochures dessinées que les missionnaires évangélistes n’ont pas encore eu le temps de déposer dans votre boîte aux lettres. Philosophes et linguistes, étudiants en communication ou en marketing vous ne manquerez pas d’y trouver votre bon plaisir :

CLERDENT : Cheminement belge du TGV européen (1990)

“Il aura fallu plus de cinq ans à nos Gouvernements pour arrêter officiellement, à la fin du mois de janvier [1990], l’itinéraire du TGV-Nord dans notre pays. La décision est sans surprise ; elle se dissimulait déjà entre les lignes de l’accord du 10 mai 1988 ; de nombreux signes l’annonçaient de plus loin encore. Pendant cinq ans, l’IRI [Innovation et Reconversion Industrielle, asbl] s’est employée sans relâche à faire triompher la solution digne de l’Europe et conforme aux intérêts nationaux. Le plan gouvernemental en est parfois loin quoique des points essentiels soient acquis. La situation qui en résulte, vaut d’être examinée d’autant plus qu’un dossier, même clôturé, n’est jamais achevé.

Ces pages ne sont pas un manifeste, encore que l’IRI qui a lutté au nom des forces économiques liégeoises pour que le TGV passe par Liège et s’arrête à la gare des Guillemins, puisse se réjouir d’avoir, sur ce point, obtenu gain de
cause.

Ce n’est pas, non plus, une contribution – qu’il eût fallu détailler considérablement – à l’histoire du dossier, bien que des faits singuliers, l’éclairant d’un jour très caractéristique, aient été relevés au hasard des circonstances.

Ce n’est pas, enfin, une radioscopie de l’exercice du pouvoir dans notre Etat
fédéral quoiqu’on ne puisse ignorer combien la décision finale du Gouvernement durcit les horizons régionaux et accuse son impuissance à les dépasser, à dégager les besoins d’une grande idée et à y répondre.

Non, ces quelques pages n’ont rien de polémique ni d’aussi ambitieux. Elles sont une réflexion sur un fait important de notre temps et un ultime appel au bon sens pour le mieux comprendre.”

Pierre Clerdent, Président de l’I.R.I.

Pour tout savoir :


[d’après CONNAITRELAWALLONIE.WALLONIE.BE] Pierre CLERDENT 5Liège 29/04/1909, Chaudfontaine 11/06/2006). Docteur en Droit de l’Université de Liège (1934), collaborateur de Paul Tschoffen et avocat près de la Cour d’Appel de Liège (1934-1945), il devient le secrétaire particulier du ministre Antoine Delfosse (1939). Délégué du ministre à l’INR et directeur du Comité permanent de la radio belge (1940), réfugié en France, il rentre au pays (été 1940) et fonde l’Armée de Libération dont il devient le chef national.

“Max” © cegesoma

Colonel de Résistance, président de l’Union nationale et du Conseil national de la Résistance, résistant de premier plan, Pierre Clerdent alias « Max » est désigné en 1943 par le gouvernement belge à Londres, comme administrateur de la Radiodiffusion nationale belge en territoire occupé. Le 4 septembre 1944, il lui revient l’honneur d’inaugurer les ondes libérées.

Présent au Congrès national wallon d’octobre 1945, P. Clerdent est sensible aux problèmes économiques de la Wallonie, participe à l’expérience politique de l’UDB et contribue à la naissance et au développement du Conseil économique luxembourgeois au moment où il est nommé gouverneur du Luxembourg (1946-1953), avant de devenir le gouverneur de la province de Liège (1953-1971). Durant plus de 25 ans, il anime le Comité européen pour l’aménagement de la Meuse et des liaisons Meuse-Rhin. Il contribue à la fondation de la SPI (Société provinciale d’Industrialisation) et prend la responsabilité d’organiser une consultation populaire auprès des habitants des six communes de Fourons (28 octobre 1962).

En 1971, Pierre Clerdent démissionne de son poste de gouverneur pour des raisons de santé. Après plusieurs mois de convalescence, il devient le président du conseil d’administration de la SA Cockerill (1971-1981) et celui de l’Union minière et industrielle (1973-1990). Alors que viennent d’être votées les lois d’août 1980, Pierre Clerdent se présente à 72 ans sur les listes du PRL au Sénat, où il est directement élu (1981-1987). Il siège également au Conseil régional wallon où son parti est l’une des composantes de la majorité (1981-1987). En décembre 1981 comme en novembre 1985, Pierre Clerdent préside l’assemblée wallonne en tant que doyen d’âge.

Sénateur coopté (1988-1991), il ne siège plus dans les assemblées fédérées. Parmi les nombreux dossiers dont il eut à s’occuper ressort sa volonté de désenclaver la Wallonie et de l’inscrire dans les grands réseaux de communication européens. Sa défense passionnée en faveur du passage et de l’arrêt du TGV à Liège en témoigne.

Paul Delforge, Institut Jules Destrée

MELAGE : L’âme belge, Poèmes pour le centenaire (1930)

MÉLAGE (F.). L’âme belge. Poèmes pour le centenaire. Carlsbourg, Édition de la revue belge de pédagogie, 1930; in-4, 60 pp., broché, couverture rempliée. Avec les illustrations de F. Mabin-Joseph.

Nous avons transcrit l’intégralité du texte dans la POETICA…

Curieux ? Téléchargez le document complet ici…

Open System Project – Musiques diverses (1983-1985)

Ouais… ‘y a mieux, comme titre… Mais on n’imagine pas combien l’acronyme perfide recèle de peu glorieuses mutations. Une fois qu’on sait qu’il s’agit d’Open System Project, le doute n’est plus permis…

Lisez la suite de la transcription complète du dossier de présentation de l’Open System Project dans wallonica.org (dossier rédigé… en 2024, par Alain Croibien) ou téléchargez-le ici (avec un index complet des artistes qui sont commentés dans les 15 numéros de la revue)…

Les quinze numéros du magazine sont téléchargeables via les liens ci-dessous : servez-vous !

Mama Roma Show (Liège, 1978-2012)

Avez-vous remarqué comme il est difficile parfois de déterminer avec précision le début d’un événement ou le départ d’une aventure? L’histoire de l’aviation ou du cinéma n’a pas débuté un jour X à une heure X parce que, subitement, un avion a volé 15 mètres ou que 3 spectateurs ont vu des images animées tressauter devant leur yeux apeurés. Non, bien sûr. Avant d’en arriver là, il aura fallu une somme de hasards, de recherches, de désespoirs, de signes avant-coureurs difficiles parfois à déceler pour dire : Enfin, la grande aventure commence !

Il en est de même pour le Mama Roma Show (dans des proportions bien réduites, restons les pieds sur terre !). Dire que tout a commencé en 1978 est un peu simpliste. Il y avait déjà 15 ans que Louis faisait tordre de rire des salles entières dans des scènes comiques. Henri faisait déjà du théâtre (savez-vous qu’il est diplômé du Conservatoire d’Art Dramatique ?) et il réalisait déjà — mal ! — des petits costumes à 5 sous…

Pour lire la transcription complète de la brochure, jetez un coup sur wallonica.org ; sinon, vous pouvez télécharger le programme du spectacle de 1986 au Trocadero de Liège, ici…

Revue de psychologie de la motivation (index, 1986-)

Cercle d’études Paul Diel
revue de psychologie de la motivation


Pour une science du psychisme
(n°1 – janvier 1986)

Raison d’être. La parution d’une revue de Psychologie de la Motivation a pour première raison d’être, la demande des amis et lecteurs de l’oeuvre de Paul Diel de pouvoir disposer des nombreux inédits qu’il a laissés ( cours, conférences, manuscrits divers, articles publiés jadis en diverses revues et aujourd’hui introuvables) ainsi que des cours et travaux de ses élèves.

La demande s’est avérée assez importante pour nous faire prendre le risque et la charge d’une réalisation. Nous avons voulu, au départ, nous limiter à deux parutions annuelles – janvier et juin – pour laisser un temps de rodage aux rédacteurs comme aux lecteurs. De l’intérêt et du soutien actif de nos abonnés dépendront la durée et le développement de la revue. Les suggestions et les critiques seront attentivement étudiées.

Il va de soi qu’une revue constituée, par nature, d’approches fragmentaires, ne saurait en aucune manière rendre compte de toute la cohérence – rigueur de l’analyse, ampleur de la synthèse – d’une pensée qu’il faut étudier et approfondir dans les oeuvres mêmes de son auteur.

Une raison d’être plus générale et plus profonde vient de l’intérêt croissant suscité par une étude psychologique qui rappelle à l’homme la responsabilité individuelle qui est la sienne : d’avoir, comme le disait Diel, “à penser authentiquement sa vie pour en être authentiquement satisfait.

Cette exigence de lucidité n’est pas une imposition ethique spéculative, mais la nécessité pour l’animal pensant de trouver la réponse évolutive à la quête de satisfaction qui est le sens de toute vie.

Le texte de l’entretien qui ouvre notre revue et le texte de Diel qui suit présentent les hypothèses de base de la psychologie de la motivation ; on sait que leur fécondité découle de l’axiome qu’il ne peut exister de science du psychisme, de l’intimement vécu, qu’à partir d’une méthode introspective.

C’est à celle-ci que Diel doit d’avoir pu dégager les lois du psychisme humain. Et, par élargissements successifs, d’avoir découvert ce que ces lois ont de commun avec celles qui président à toute forme de vie ; et ce qu’elles ont de spëcifique à l’homme : loi d’ambivalence, notamment, qui couvre et explique tout le champ de déformation individuelle et sociale.

C’est par l’introspection méthodique que Diel a établi une théorie nouvelle des instances psychiques – surconscient, conscient, subconscient – dont il a étudié avec précision les productions les plus énigmatiques : la vision sur-consciente des mythes, fondateurs de culture, (mythologie grecque, mythologie biblique) ; les symptômes symboliques de la psycho-pathologie subconsciente (névroses, psychoses) ; et les rêves nocturnes, produits complexes et symboliques des instances surconsciente et subconsciente (de notre lucidité et de notre duplicité intimes).

C’est à la méthode introspective qu’il doit d’avoir défini la psychopathologie
quotidienne individuelle et sociale, trop facilement tenue pour la norme : nervosité (mal de l’individu) et banalisation (mal de la société) ; et d’avoir défini à quelles conditions elles peuvent être assainies et dépassées.

Diel a abouti, comme le soulignait Einstein, à “une conception unifiante du sens de la vie” et de son évolution, entraînant une compréhension dynamique du problème des valeurs, qui sont valeurs de vie : valeurs en satisfaction vitale des désirs matériels, sexuels et spirituels sainement déployés.

Par la redéfinition – rendue possible grâce· à l’approfondissement introspectif – des notions fondamentales d’esprit et de matière, de leur interrelation, la dispute séculaire entre matérialisme et spiritualisme se voit proposer une solution harmonisante (cfr. article de J. Solotareff).

Il faut insister sur le fait qu’il ne s’agit pas, dans toute cette découverte, de résultats dus au seul génie intuitif d’un homme, mais à la force d’une méthode appropriée à l’objet de sa recherche. Méthode enseignable et transmissible, comme il est de règle pour toute science. “Ce n’est pas l’homme, c’est la méthode qui sait !” rappelait souvent Diel.

Dans le désarroi spirituel et social ressenti dans sa dimension planétaire, il est devenu commun de dire que, face aux sciences du monde physique, l’humanité a vitalement besoin d’une science du monde psychique. Or le psychique, c’est-à-dire, avant tout, le qualitatif, ne peut se mesurer comme la physique, le quantitatif. Parce que la méthode que se sont données les sciences du monde extérieur leur ont permis de se constituer en sciences exactes, les sciences humaines, y compris la psychologie, se sont enfermées dans des méthodes quantitatives et extérieures, au lieu de se donner une méthode d’auto-observation qui puisse orienter et contrôler leur recherche.

En ce qui concerne la compréhension des motivations humaines, l’erreur de la psychologie expérimentale et des théories qui en dérivent, ce n’est pas d’exister, mais de se vouloir fondamentales alors qu’elles ne sauraient être que complémentaires. Leur fécondité se verrait très amplifiée par l’intégration d’une méthode introspective.

Diel qui a donné au terme motivation la fortune qu’on lui connait écrivait dans son premier livre en 1947: “Si méthodique que soit l’introspection, ce qu’elle ne trouvera jamais c’est la multitude des manifestations psychopathiques, leur codétermination physiologique, leur description et leur classification. Ce que l’observation extérieure, si expérimentale soit-elle, ne trouvera jamais c’est la détermination vécue, la motivation vivante, la compréhension intime, l’explication vitalement féconde.”

Par ailleurs, s’il est évident que les grands novateurs de la psychologie des profondeurs – Freud, Adler, Yung, et tous les chercheurs qui se sont inscrits dans leur sillage – n’ont pu obtenir beaucoup de leurs résultats que par voie introspective, tous ont évité de sy engager ouvertement. L’absence ou l’insuffisance d’une méthode introspective d’auto-contrôle explique la querelle des écoles.

Aussi la Psychologie de la Motivation se trouve-t’elle dans une situation paradoxale : car sa méthode qui lui confère son caractère scientifique est ce qui lui crée les plus sourdes résistances dans la communauté des sciences humaines. L’oeuvre de Die/ est cependant suffisamment lue et connue pour influencer de nombreux auteurs, souvent de façon inconsciente ou inavouée.

Il est vrai qu’en science, l’histoire le montre, c’est finalement l’innovation véritable qui l’emporte, même si longtemps elle apparait marginale. En ce sens, cette revue est aussi un pari sur l’avenir. n reste que sa raison d’être principale est de témoigner d’une science qui existe maintenant depuis quarante ans, et qui est proposée à l’étude et à l’expérience de qui veut s’en donner sincèrement la peine.

Chacun de nous, disait Diel, porte en lui-même le laboratoire – son propre psychisme – où vérifier les hypothèses !” Laboratoire où, à partir de nos désirs, s’élaborent sans cesse, dans une activité mentale mi-consciente, nos motivations les plus sensées comme les plus trompeuses.

Motivations qui déterminent notre pensée comme toute notre activité, nos réactions individuelles et les interréactions sociales : de leur connaissance et de leur harmonisation dépend, essentiellement, l’équilibre psychique – et psycho-somatique – de l’individu, et par voie de conséquence, l’équité sociale.

Diel nous propose l’outil – le calcul psychologique – par lequel nous pouvons les déceler et les contrôler à travers une expérience appelée à devenir naturelle et quotidienne.

A.T.

Pour lire la revue :


L’individu et la société
(n° 2 – juin 1986)

Il est évident qu’en réunissant en une même publication plusieurs textes d’articles ou de conférences consacrés, à partir de la psychologie de la motivation, au thème Individu et Société, on ne pouvait éviter l’inconvénient de certaines répétitions. Il nous a semblé pourtant que les différences et la complémentarité des points de vue exposés l’emportaient assez fortement sur leurs aspects récurrents, et justifiaient la publication d’ensemble.

Nous avons, de plus, pris en considération qu’une revue ne se lit pas forcément comme un livre, un chapitre après l’autre, et qu’il peut être souhaitable que chaque article se suffise à lui-même. Aussi le rappel de certaines définitions nous a paru non seulement inévitable mais souvent indispensable. En fait notre crainte de répétition concerne davantage ceux qui connaissent bien la pensée de Diel que ceux qui la connaissent à peine, ou même la découvrent.

En tout état de cause, nos lecteurs pourront en juger librement et nous faire part de leurs réactions.

Pour lire la revue :

HAUTES FAGNES (revue trimestrielle n°2, 1951)

Pour la Défense et l’illustration du Haut Plateau

Hautes Fagnes : organe trimestriel de Défense et Illustration du Haut Plateau, publié par l’Association sans but lucratif “Les amis de la Fagne” (17ème année, n°2, 1951, fascicule XLII), sous la Présidence de M. Antoine Freyens, à Polleur, imprimé chez Jules Plumhans sprl à Verviers (près de l’école St-Antoine)…

Que le printemps l’éveille en de vertes poussées,
Ou que l’été la grille au soleil rutilant ;
Que l’automne l’émaille en des ocres foncées,
Ou que l’hiver l’endorme en son grand manteau blanc
LA FAGNE EST TOUJOURS BELLE !

Elisée HARROY, un des premiers chantres de la Fagne

Dans ce numéro : HOLLANGE Louis, La fagne aux sortilèges (pièce en 3 actes et en vers, création au Grand-Théâtre de Verviers le samedi 8 décembre 1945) :

En 1885, le postillon Wilhelm Steinberg, en service à la malle-poste Eupen-Malmédy, fait relais à chaque voyage à l’Auberge du Mont Rigi. C’est là qu’il rencontre Pauline Jentgès, jeune fille habitant Mont-Xhoffrais avec sa grand-mère. Pauvre et orpheline, Pauline s’est louée pour les travaux de l’auberge ; elle regagne chaque soir sa chaumière de Mont. Les jeunes gens ne tardent pas à s’aimer et à former des projets d’avenir.

A la même époque, Gilles Manfeld, un vieux herdier superstitieux et contrefait, fait paître son troupeau dans les fagnes du Haut Plateau. Gilles a remarqué Pauline ; peu à peu, il sent grandir en lui une passion insensée qu’avivent encore certains signes favorables qu’il croit avoir observés en Fagne. Chaque soir, il rôde aux abords de la route pour y voir passer Pauline ; celle-ci se sent vaguement surveillée ; elle a peur ; elle s’ouvre de ses craintes à Wilhelm qui la réconforte.

Cependant, Gilles Manfeld a surpris l’idylle des jeunes gens et il en éprouve une douleur profonde. Sous le coup de ses sentiments exacerbés, le herdier aborde la jeune fille, lui avoue son penchant et l’implore. Pauline, effrayée à la vue de ce vieillard disgracié, le repousse avec horreur ; tandis qu’elle s’enfuit, Gilles lui crie qu’il se vengera.

En août 1885, alors que des manoeuvres militaires amènent à l’auberge une foule bruyante, Gilles Manfeld se glisse inaperçu dans la grange et il se pend au brancard d’une charrette.

Peu de temps après sa mort, on constate des choses étranges : dans l’étable de l’auberge, les bêtes, paisibles d’habitude, s’inquiètent et s’affolent ; Blanc-Pi, le chien du berger mort, paraissant obéir à des ordres secrets, tente de ramener le calme parmi le bétail effrayé. Pauline devient triste et songeuse ; des visions la poursuivent. N’a-telle pas cru voir le spectre de Manfeld l’accompagner le soir, sur la grand’route ? Enfin, pour comble d’angoisse, des paysans entendent d’une hiette fantômale, la galopade nocturne : des piétinements, des cris, des bruits de sonnailles, des abois de chien ! C’est la vengeance de Gilles Manfeld, dont l’âme en peine hante les lieux de sa folie, avec un troupeau de cauchemar !

Et la légende prend corps : la hiette reviendra aussi longtemps que Pauline ne sera pas mariée et celui qui, en l’épousant, conjurera le mauvais sort, s’exposera à dépérir dans l’année.

Wilhelm Steinberg, qui apprend la fatale prédiction, espace ses visites à Pauline. Vers la fin de 1885, on ne le revoit plus sur le Haut Plateau. C’est pourquoi, d’après les vieux, la Fagne restera hantée ; c’est pourquoi Pauline restera fille dans l’attente vaine de son fiancé…

D’après Le Secret du Pendu d’Albert BONJEAN (Légendes et Profils des Hautes Fagnes).

Pour vivre le drame :

STALINE J., Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique (1938, Moscou, 1954)

NOTE DE L’EDITEUR

La présente traduction de l’ouvrage de J. Staline Le matérialisme dialectique et le matérialisme historique est conforme à la dernière édition russe (Editions politiques d’Etat, Moscou, 1953).


Le matérialisme dialectique est la théorie générale du parti marxiste-léniniste. Le matérialisme dialectique est ainsi nommé parce que sa façon de considérer les phénomènes de la nature, sa méthode d’investigation et de connaissance est dialectique, et son interprétation, sa conception des phénomènes de la mature, sa théorie est matérialiste.

Le matérialisme historique étend les principes du matérialisme dialectique à l’étude de la vie sociale ; il applique ces principes aux phénomènes de la vie sociale, à l’étude de la société, à l’étude de l’histoire de la société.

En définissant leur méthode dialectique, Marx et Engels se réfèrent habituellement à Hegel, comme au philosophe qui a énoncé les traits fondamentaux de la dialectique. Cela ne signifie pas, cependant, que la dialectique de Marx et d’Engels soit identique à celle de Hegel. Car Marx et Engels n’ont emprunté à la dialectique de Hegel que son « noyau rationnel » ; ils en ont rejeté l’écorce idéaliste et ont développé la dialectique en lui imprimant un caractère scientifique moderne.

« Ma méthode dialectique, dit Marx, non seulement diffère par la base de la méthode hégélienne ; mais elle en est même l’exact opposé. Pour Hegel, le mouvement de la pensée, qu’il personnifie sous le nom de l’Idée, est le démiurge de la réalité, laquelle n’est que la forme phénoménale de l’Idée. Pour moi, au contraire, le mouvement de la pensée n’est que la réflexion du mouvement réel, transporté et transposé dans le cerveau de l’homme.» (K. Marx : Le Capital, t. I, postface à la deuxième éd. allemande.)

J. Staline

La suite ici…

LENINE V., Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme (1913, Moscou, 1954)

NOTE DE L’EDITEUR

La présente traduction de l’ouvrage Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme est conforme au texte du tome 19 de la 4e édition des Oeuvres de V. Lénine, préparée par l’Institut Marx-Engels-Lénine-Staline près le Comité Central du P.C.U.S.


La doctrine de Marx suscite, dans l’ensemble du monde civilisé, la plus grande hostilité et la haine de toute la science bourgeoise (officielle comme libérale), qui voit dans le marxisme quelque chose comme une « secte malfaisante ». On ne peut pas s’attendre à une autre attitude, car dans une société fondée sur la lutte des classes, il ne saurait y avoir de science sociale « impartiale ». Toute la science officielle et libérale défend, d’une façon ou de l’autre, l’esclavage salarié, cependant que le marxisme a déclaré une guerre implacable à cet esclavage. Demander une science impartiale dans une société fondée sur l’esclavage salarié, est d’une naïveté aussi puérile que de demander aux fabricants de se montrer impartiaux dans la question de savoir s’il convient de diminuer les profits du Capital pour augmenter le salaire des ouvriers.

Mais ce n’est pas tout. L’histoire de la philosophie et l’histoire de la science sociale montrent en toute clarté que le marxisme n’a rien qui ressemble à du « sectarisme » dans le sens d’une doctrine repliée sur elle-même et ossifiée, surgie à l’écart de la grande route du développement de la civilisation universelle. Au contraire, Marx a ceci de génial qu’il a répondu aux questions que l’humanité avancée avait déjà soulevées. Sa doctrine naquit comme la continuation directe et immédiate des doctrines des représentants les plus éminents de la philosophie, de l’économie politique et du socialisme.

La doctrine de Marx est toute-puissante, parce qu’elle est juste. Elle est harmonieuse et complète…

V. Lenine

La suite ici…