JOURNAL DES PROCÈS de Philippe Toussaint (index)

Philippe TOUSSAINT a créé en 1982 Le Journal des procès. Plus qu’un grand chroniqueur judiciaire, c’était un humaniste à l’éthique rigoureuse, soucieux de rapprocher le citoyen de la justice. Le Journal des procès bimensuel était à son image…

La reconnaissance de ses pairs était à la hauteur de la qualité des propos tenus. Parmi les chroniqueurs, on retrouve d’ailleurs des profils ‘lourds’ comme : Claude Javeau, Robert Henrion, JM Dermagne, RM Legros… Que du beau monde !

La bibliothèque de wallonica.org contient la quasi totalité des numéros de la revue (1982-2005) et les archives du Journal des procès ne sont pas publiées en ligne (à l’exception des copies disponibles à la bibliothèque Graulisch de l’ULiège et à la bibliothèque de Droit de la KULeuven) : que voilà une belle mission pour nous ! Ci-dessous, la liste des numéros que nous avons déjà dématérialisés avec, en primeur pour chaque numéro scanné, l’éditorial de Philippe Toussaint

Les collégiales liégeoises (n° 5 – Liège : Histoire d’une église, 1991)

      • AUTEUR : Marylène LAFFINEUR-CREPIN, Animation Chrétienne et Tourisme,
      • EQUIPE DE REDACTION : Abbé Jean-Pierre DELVILLE, Abbé Alain HENRY de HASSONVILLE, Marylène LAFFINEUR-CREPIN,
      • MAQUETTE : Studio Bernadette BAYLE – Strasbourg,
      • EDITEUR : Editions du Signe -4 rue Ettore Bugatti – BP 94 – 67038 ECKBOLSHEIM STRASBOURG – FRANCE – Téléphone : 88 77 27 65,
      • EDITIONS DU SIGNE © 1991 – ISBN 2-87718-063-8

VISITEUR,
Tu vas pénétrer dans le porche de Saint-Jacques. Lève les yeux vers Jacob. Vois, dans le médaillon buriné, l’homme qui s’éveille. Il a vu en songe l’échelle joignant terre et ciel, où montent et descendent les anges de Dieu. Distingue l’inscription presque effacée sur le linteau de la porte. Ecoute le cri de Jacob : Quoi d’autre ici, sinon la maison de Dieu et la porte du ciel ! Franchiras-tu la porte ? Jacob te guide. Connaîtrait-il l’hôte de ces lieux ? Une nuit, il s’est battu avec Dieu (Gen 32). Toi aussi, peut-être ? L’autre nuit, il s’est émerveillé, à l’union de la terre et du ciel. Avec lui, laisse-toi émerveiller, toi aussi !

Jean-Pierre Delville

Extraits…

Liège, cité de dieu en bord de Meuse

Esquisser le paysage urbain de Liège, c’est -jusqu’à la Révolution- tracer les bras du fleuve dans une forêt d’édifices religieux. On en compte alors pas loin de cent, d’ampleur très diverse. Les souches principales, celles qui pendant huit siècles domineront la Cité, on les doit presque toutes à Notger (972-1008), premier des princes-évêques -le plus grand aussi- de la principauté. Comme d’autres évêques de son temps, Notger a voulu faire de Liège une nouvelle Jérusalem, une Cité de Dieu. Il a orné la cathédrale Sainte-Marie-et-Saint-Lambert, qu’il a superbement reconstruite, “d’une couronne de collégiales et d’abbayes qui formèrent un rempart spirituel appelé à doubler et à consolider les murailles de pierre dont il avait entouré sa ville” (J.-L. Kupper).

Sept, un nombre sacré

Sept occupe une place privilégiée dans la symbolique des nombres. Les jours de la semaine, les sages de la Grèce antique, les merveilles du monde, les paroles du Christ sur la croix, les sacrements, les vertus, les péchés même vont par sept. Sept, c’était aussi le nombre des collégiales liégeoises : Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Paul, Sainte-Croix, Saint-Jean l’Evangéliste, Saint-Denis et Saint-Barthélemy…

Saint-Jacques, collégiale de la dernière heure

En 1785, après quinze ans de procès, les moines bénédictins de Saint-Jacques obtiennent la sécularisation de leur abbaye. Les moines deviennent des chanoines. Une huitième collégiale est née. Son existence sera éphémère.

Chapitres de chanoines

La collégiale se distingue des autres églises par le chapitre (ou collège) de chanoines qu’elle abrite. Cette communauté d’hommes (il existe aussi des communautés de femmes) est tenue de chanter au choeur les sept offices canoniques (ou heures canoniales : matines-laudes, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies). Ces chanoines séculiers (vivant dans le siècle) sont soumis à une règle (canon). Ils ne prononcent pas de voeux, mais sont astreints au célibat. Sauf pour l’exercice de certaines charges, la prêtrise ne leur est pas imposée : ils font partie des religieux laïcs. Dans un premier temps, les chanoines mènent une vie commune : un dortoir et un réfectoire bordent, avec d’autres locaux, le cloître annexé à la collégiale. A partir du XIIe siècle, ils s’installent dans des maisons individuelles. L’assemblée capitulaire, qui réunit les chanoines (30 pour chaque chapitre liégeois), est présidée par le doyen (chef spirituel). Nanti d’abord d’une ferme autorité sur l’administration des biens et la nomination des bénéfices vacants, le prévôt voit bientôt son rôle réduit à celui de protecteur. Les autres charges importantes dans l’administration de la collégiale incombent à l’écolâtre (enseignement), le coste (garde du trésor) et le chantre (musique). Les revenus importants du chapitre (bois, terres, maisons, rentes, dîmes) servent à couvrir les énormes dépenses de l’institution : notamment les frais du culte, l’entretien des bâtiments et la rétribution d’un personnel considérable. Quelque cent personnes gravitent dans l’orbite d’une collégiale : outre les 30 chanoines, il faut compter de nombreux chapelains (prêtres attachés aux autels), les enfants de choeur, les musiciens…

La collégiale, une église particulière

La collégiale n’est pas une église paroissiale. Elle est l’église d’un clergé appelé à Liège secondaire (par opposition au clergé primaire, titre porté par le chapitre de la cathédrale Saint-Lambert). Elle se présente comme une église conventuelle, avec une zone exclusivement réservée aux religieux. Cet espace clos englobe le sanctuaire -occupé par le maître-autel et les célébrants- et le choeur -où prennent place les chanoines, chapelains, chantres et enfants de choeur qui chantent les offices et assistent à la messe. Dans la plupart des collégiales liégeoises, le choeur s’étend dans la croisée du transept. Entre le monde religieux et les nefs accessibles aux laïcs se dresse une haute clôture, véritable écran de maçonnerie : le jubé. Lieu des lectures et des proclamations, support éventuel des orgues, le jubé abrite -côté nefs- deux autels latéraux. Le Christ triomphal le surmonte. Un changement dans la mentalité religieuse met fin à l’existence des jubés : désormais, on ne contrariera plus la vue du maître-autel. Les jubés disparaissent en France dès la fin du XVIIe siècle. A Liège, le chapitre de Saint-Paul donne l’exemple en remplaçant, en 1712, son jubé par une clôture nettement plus basse. Il est suivi par tous les autres, à l’exception du chapitre de la cathédrale qui conserve le sien jusqu’à la fin parce qu’il sert de socle monumental pour la châsse de saint Lambert. Cette ambonoclastie (destruction systématique des jubés) n’est pas synonyme de gaspillage : dans la plupart des collégiales, les jubés -coûteux ouvrages d’architecture habillés de marbres rares reprennent du service sous forme de tribunes pour les orgues placées au fond des vaisseaux.

La collégiale transformée

Embellir et moderniser sont un souci constant pour les chapitres liégeois. La fondation de nombreux autels entraîne la construction de chapelles latérales. Le plan initial -celui de la croix latine généralement adopté s’en trouve modifié : plusieurs vaisseaux passent ainsi de trois à cinq nefs.

C’est en prononçant ces mots tracés sur le cadre que Notger s’agenouille devant le Christ en majesté. Aveu d’humilité. le PECCATI PONDERE PRESSUS ne fait nullement allusion à une ruse sacrilège ; c’est une formule souvent utilisée par les dignitaires ecclésiastiques au Moyen Age. Le sens et les divers composants de la scène ont suscité maintes questions et maintes hypothèses. Pourquoi Notger est-il nimbé ? L’objet qu’il tient en main, est-ce un codex (livre) ou un rotulus (rouleau) contenant le privilège d’administration du baptême accordé à l’église Sainte-Adalbert ? L’édicule devant lequel Notger s’agenouille représente-t-il la collégiale Saint-Jean, la paroissiale Saint-Adalbert ou le Saint-Sépulcre de Jérusalem? L’ivoire est justement célèbre et reconnu unanimement comme l’un des chefs-d’oeuvre de l’art mosan. Il orne le plat de couverture d’un évangéliaire conservé à Saint-Jean jusqu’en 1715.

Urbanisme et théologie

Consacrée un 1er mai (987?) et nantie des revenus indispensables au bon fonctionnement de l’institution, la collégiale s’inscrit dans la politique générale d’accroissement, d’embellissement et de défense que Notger développe à Liège. Protégée, l’église Saint-Jean l’est par le bras de Meuse que Notger fait canaliser. Son image dans la ville est très différente d’aujourd’hui. Elle se dresse comme un repère au nord de l’île peu peuplée, juste en regard de la cathédrale. Cette liaison visuelle et symbolique ne relève pas du hasard. Elle a été voulue par Notger, comme le note l’un de ses biographes : “Notger édifia l’église sur une éminence de l’île, juste en face de la cathédrale SaintLambert dont Notre-Dame était la patronne principale, afin que l’apôtre préféré, que le Christ du haut de la croix avait donné pour fils à la Vierge, eut toujours la vue de sa mère et que le gardien de Marie fut toujours gardé par elle“. En implantant Saint-Jean et Sainte-Croix, Notger a retranscrit dans l’urbanisme l’épisode du Golgotha rapporté par Jean : “Femme, voilà votre Fils“, et au disciple “Voilà votre mère.

Une réplique symbolique du dom d’Aix-la-Chapelle

Au XIVe siècle, Jean d’Outremeuse souligne à propos de Saint-Jean “la fachon et forme reonde ensi que astoit et est l’englise Nostre Damme d’Yais-le-Grain.” Le chroniqueur mesure-t-il toute la pertinence de ce rapprochement ? La collégiale notgérienne reproduit exactement la chapelle palatine construite par Charlemagne vers 800. Elle en adopte le plan central. A l’est, le choeur est de petites dimensions (il sera, comme à Aix, remplacé par un choeur gothique plus vaste). Au centre, l’octogone -c’est la partie la plus caractéristique de l’édifice- est bordé d’un déambulatoire surmonté de tribunes. A l’ouest se dresse l’avant-corps : une tour massive flanquée de deux tourelles d’escaliers.

La nouvelle église baroque

La dégradation de l’édifice médiéval a acculé les chanoines à reconstruire la rotonde et le choeur. De 1752 à 1770, une nouvelle église est bâtie sur les anciennes fondations. Ses plans ont été établis par un architecte tessinois, Gaetano Matteo Pisoni. La source d’inspiration n’est plus à Aix, mais à Venise dans l’église Santa Maria della Salute, oeuvre de Baldassare Longhena (1630). Le mobilier de l’ancienne collégiale a repris place dans le nouvel édifice. Il est encore en grande partie conservé, notamment l’imposant maître-autel de marbre, un somptueux cadeau – il a coûté 4000 florins – du doyen André-René de Beekman (1694-1729). Le nouveau statut d’église paroissiale (1803) a enrichi le patrimoine de Saint-Jean de meubles liturgiques indispensables : les fonts baptismaux et la chaire de vérité proviennent de l’église Saint-Adalbert. Copies romantiques des confessionnaux baroques de l’église Saints-Pierre-et-Paul de Malines ( 1683-1684 ), les confessionnaux de Saint-Jean s’affirment à contre-courant de la vogue néo-gothique. Ils illustrent quelques grands thèmes chrétiens : la Foi, l’Espérance, la Passion, la Pénitence, la Mort.

Le massif occidental : un rempart contre les ténèbres

Seule partie de l’édifice médiéval épargnée par la reconstruction du XVIIIe siècle, l’avant-corps occidental a fait l’objet de plusieurs campagnes de  travaux. Progressivement surhaussé du XIe au XVe siècle, il domine un édifice aujourd’hui englouti dans la ville. Autrefois, il remplissait des fonctions pratiques et liturgiques. Ses tourelles d’escalier donnaient accès aux étages du massif central et aux tribunes de l’octogone. Haut lieu de la liturgie pascale et du culte du Sauveur vainqueur de la mort, il était encore voué au culte des anges, tout spécialement à saint Michel, gardien du paradis, défenseur des forces du Bien (que l’on situait à l’est) contre les forces du Mal (que l’on imaginait à l’ouest). L’avant-corps occidental formait, à Saint-Jean comme dans les autres édifices religieux, un rempart contre Satan. Et ceci explique l’absence de porte axiale si souvent observée en région mosane.

Trois chefs-d’oeuvre de l’art gothique

Vous êtes toute belle et pleine de charme (…) comme une aurore toute brillante de lumière (…) belle comme la lune, éclatante comme le soleil.

Cette vision mystique du Cantique des Cantiques s’est miraculeusement incarnée dans la plus célèbre des statues de l’église Saint-Jean, la Vierge assise à l’Enfant. Chef-d’oeuvre de l’art mosan et de l’art gothique européen, elle est l’une des plus belles, des plus précieuses et des plus harmonieuses interprétations du thème de la Vierge à l’Enfant. Marie, Siège de la Sagesse (Sedes Sapientiae), reine assise sur un trône riche de pierreries, Nouvelle Eve écrasant le dragon est aussi une femme d’une éclatante beauté. Ces deux témoins douloureux du Golgotha dominaient autrefois l’entrée du choeur. La robe serrée par une ceinture, drapée d’un voile-manteau, le visage crispé et incliné, le regard noyé de tristesse, les mains jointes, la Vierge s’efforce de contenir une souffrance intolérable, la perte de son enfant. Saint Jean en portant la main au front exprime le même accablement.

Le trésor d’une église disparue : saint-Adalbert

Elle avait été fondée par Notger en mémoire de son ami Adalbert, évêque de Prague et évangélisateur de la Pologne, massacré en Poméranie par les Prussiens Obotrites le 23 avril 997. Des quatre paroissiales de l’Ile, elle était seule à détenir le droit de baptême. L’église disparut avec l’Ancien Régime, mais une partie de son mobilier et de son trésor échut à Saint-Jean. C’est heureux, car de l’argenterie religieuse de l’ancienne collégiale, victime des réquisitions françaises, il ne reste rien.

Le relief de Guillaume de Wavre

Sous une voûte cintrée, trois convives assistent à l’onction des pieds du Christ par la Madeleine. La tête d’un serviteur apparaît à droite derrière un guichet ménagé dans le mur. A gauche, saint Jean, patron de la collégiale, présente le donateur, le chanoine Guillaume de Wavre, décédé le 23 janvier 1457. Ceci est son monument funéraire. Le thème, inhabituel dans l’art funéraire, surprend moins si l’on sait que, jadis, l’oeuvre ornait le réfectoire situé en bordure du cloître et que Guillaume de Wavre portait une attention particulière aux pauvres et au culte de sainte Marie-Madeleine, dont la paroisse liégeoise était, au Moyen Age, le quartier des filles de joie. Le relief révèle d’indéniables ressemblances avec l’art du peintre de Louvain Thierry Bouts (v. 1415-1475).

L’évangélaire de Quercentius : les derniers feux du livre manuscrit

Assis sur un promontoire, saint Jean écrit l’ Apocalypse. Son aigle-attribut tient l’encrier. Derrière lui, baignée de brume, la ville s’étend des deux côtés du fleuve, paisible et ignorante des terribles visions. Cette superbe miniature, qui s’inscrit dans la grande tradition des paysagistes mosans Joachim Patinier et Henri Blès, est l’oeuvre de Thomas Vanden Putte dit Puteanus, peintre et bourgeois de Saint-Trond (1532-1609). Elle appartient à un évangéliaire calligraphié en 1565 par un chanoine de Saint-Jean, Robert Quercentius (1513-1599). Professionnelle de la belle écriture, la main de Quercentius livre un ultime combat contre la machine, donnant aux caractères tracés l’apparence de l’imprimé. L’art séculaire du livre manuscrit, enrichi d’enluminures, s’éteint, vaincu par le progrès. A Liège, un premier imprimeur s’est installé : Walthère Morberius.

LE DESTIN DES COLLÉGIALES LIÉGEOISES

Après la suppression des chapitres (1797), les collégiales sont affectées à des fins profanes. Le Concordat de 1801 permet leur réouverture au culte. Une seule va disparaître : Saint-Pierre, la plus ancienne. La démolition de Saint-Lambert impose de choisir une église qui servira désormais de cathédrale. Un moment envisagée, Saint-Martin est écartée au profit de Saint-Paul qui jouit d’une situation centrale appréciable. Les autres ci-devant collégiales deviennent paroissiales. Leur patrimoine s’accroît de pièces de mobilier indispensables à leur nouveau rôle -fonts baptismaux, chaire de prédication, confessionnaux- et d’objets du culte récupérés dans  les paroissiales vouées à la disparition. Toutes ont été l’objet, dès le XIXe siècle, d’importants travaux de restauration. Toutes sont de fabuleux trésors d’art. Toutes font partie de notre patrimoine commun. Celui que nous avons reçu et que nous devons transmettre. Quel destin allons-nous leur réserver ?


[Dans la plaquette richement illustrée, à télécharger ci-dessous, plus d’informations sur :]

      1. la collégiale Saint-Denis : une tour forte dans l’enceinte notgérienne,
      2. la collégiale Saint-Barthélémy : la dernière née des collégiales liégeoises,
      3. la collégiale Saint-Martin-en-mont : cathédrale éphémère, forteresse sacrée, une fondation détournée,
      4. la collégiale Saint-Paul : Eracle, premier promoteur immobilier de l’île,
      5. la collégiale Sainte-Croix : Liège sous la protection de la croix,
      6. la collégiale Saint-Jean-l’Evangéliste : l’église de Notger,
      7. la collégiale Saint-Jacques : une grande abbaye bénédictine…

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

Tous les édifices présentés ont fait l’objet d’excellentes monographies publiées dans la série des Feuillets de la Société royale Le Vieux-Liège (en vente dans la plupart des églises, ils comportent une bibliographie du sujet).

On se référera aussi aux catalogues d’expositions

      • Millénaire de la collégiale Saint-Jean de Liège (Liège, 1982) ;
      • La restauration des monuments à Liège et dans sa province depuis 150 ans (Liège, 1986) ;
      • Trésors d’art religieux au pays de Visé et de saint Hadelin (Visé, 1988) ;
      • Saint-Martin. Mémoire de Liège (Liège, 1990) ;
      • Le culte de saint Hubert au pays de Liège (Saint-Hubert, 1990 et Liège, 1991) ;

…ainsi qu’aux études suivantes :

      • La Wallonie. Le pays et les hommes. Lettres-arts-culture, ss la dir. de R. LEJEUNE et J. STIENNON (2 tomes, 1977-1978) ;
      • J. STIENNON et Ch. MAHAUX, Cités de Belgique. Liège (Artis-Historia, Bruxelles, 1981) ;
      • J.-L. KUPPER, Liège et l’Eglise impériale. XIe-XIIe siècles (Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, CCXXVlll, Paris, 1981) ;
      • P. COLMAN et B. LHOISTCOLMAN, Recherches sur deux chefs-d’oeuvre du patrimoine artistique liégeois : l’ivoire dit de Notger et les fonts baptismaux dits de Renier de Huy (dans Aachener Kunstblätter, 52, 1984, 151-186) ;
      • R. JANS, Le trésor de la collégiale Saint-Pierre à Liège (dans Bulletin de l’Institut archéologique liégeois, 98, 1986, 333-338) ;
      • J. HENDRICK, La peinture au pays de Liège. XVIe, XVIIe et XVllle siècles (Liège, 1987) ;
      • P. HOFFSUMMER, L’étude des charpentes dans le bassin mosan en Belgique grâce à la dendrochronologie du chêne (dans PACT, 22, 1988, 69-84) ;
      • J.-L. KUPPER, L’évêque Notger et la fondation de la collégiale Sainte-Croix à Liège (dans Haut Moyen-Age. Culture, éducation et société. Etudes offertes à Pierre Riché, Paris, 1990, 419-426) ;
      • Chr. DURY, Fraternités et clergé secondaire du diocèse de Liège au Moyen Age. Contribution à la protohistoire des assemblées représentatives (dans Le Moyen Age, 96, 2, 1990, 287-316) ;
      • G. DENHAENE, Lambert Lombard. Renaissance et humanisme à Liège (Anvers, 1990).

RASSENFOSSE, Armand (1862–1934) et SERRURIER-BOVY, Gustave (1858-1910)

Catalogue de l’exposition au Musée de l’Ancienne Abbaye de Stavelot (20 juin – 20 septembre 1975) et au Service provincial des Affaires culturelles de Liège (30 septembre – 25 octobre 1975) sous les auspices du Ministère de la Culture française et du Service provincial des Affaires culturelles de Liège. La transcription intégrale des textes de ce catalogue est disponible dans wallonica.org…

LONDON STOCK EXCHANGE : A Glossary of Stock Market Terms (1995)

The London Stock Exchange is central to the success of London as one of the foremost international financial centres. Its business affects almost everyone in the UK. Today, more than 10 million people own shares, while many more belong to a pension scheme, have an insurance policy or another form of collective savings that are invested in shares traded on the London markets. The Exchange’s role has evolved over the centuries and today it plays a vital part in the UK economy. This booklet explains the meanings of words and phrases which are widely used in the financial sector…

FAIT-MAIN : La bonne voisine ou l’ange sauveur (1918)

Ci-dessous, la transcription intégrale du livret “fait-main” téléchargeable en PDF (Collection privée).

Dédié à Madame Joséphine Kaiser

La bonne voisine ou l’Ange sauveur

I

Ils étaient deux – dépassant la soixantaine
Ils connaissaient la misère depuis bien des semaines
Eux qui avaient vécu sans peur du lendemain
Ils étaient dans la gène, et ils avaient faim.
Le mari, abattu, prenant son courage,
Tint à sa femme ce douloureux langage.
– Fernande, écoute, je vais te montrer
Ce qu’il nous reste, car il faut ravitailler.

Prenons notre carnet. – Voici un double mark,
Et puis ensuite, un mark, deux marks et trois marks,
Voici encore un franc en un billet bleu
Tout cela, ensemble, nous aidera un peu.
Cela nous fait donc, pour la somme entière,
Sept francs vingt-cinq centimes. – Quelle misère !
Il reste encore un peu de monnaie,
Mais, hélas, pas assez, car il faut que je paie
Lard, saindoux, riz toréaline, – Que sais-je
Les articles qu’il y a, – Oh, Dieu, que n’ai-je

Seulement vingt francs. Je pourrais peut-être bien
Prendre le tout et ne laisser vraiment rien.
Avec le reste, au magasin communal,
Je pourrais avoir les choses principales.
Beurre, sirop, biscuits, – et ainsi nous pourrions
Ëtre un peu d’avance dans nos provisions.
– Mais non… non… je n’ai aucune espérance
De trouver moyen de calmer nos souffrances,
Car, quand la faim vous talonne, c’est bien souffrir,
Et cette souffrance ne nous fait pas mourir.
– Ah, que veux-tu, Arthur, il faut bien y passer.
Personne, au monde, ne viendra nous aider.

Sur mauvaises jambes, il faudra faire bon couer,
Résignons-nous, n’agravons pas notre malheur,
Être deux vieux débris, se consolant entre eux,
Espérant encore des moments plus heureux.

II

Ils se quittent. – Le pauvre mari tout défait
Va dans son atelier, dans le jardin et fait
Quelques menus ouvrages pour se distraire,
Mais, hélas, il n’y parvient pas – Au contraire,

Il voit, comme un spectre, l’avenir tout noir,
Et, devant cette vision, il perd tout espoir.

III

Qui vient là ? – C’est une jeune femme en noir
Qui traverse la cour, et qui rentre sans le voir
Dans la cuisine. – Il vient – C’est leur voisine,
Qui, sans doute, a besoin d’eux. – A sa mine

Souriante et joyeuse, il se doute
Que pour qu’elle se déplace ainsi, sans doute
Qu’elle a une nouvelle à faire savoir
– Ah, Madame, quel plaisir, pour nous, de vous voir
Et quel est le service que vous demandez
Car, vous savez que pour vous, nous ferons
L’impossible, même, s’il y a occasion.
– Le service que je vous demande, écoutez,
Le voici – Refuser, d’ailleurs, vous n’oseriez
Ce petit cadeau prendre sans regarder,

Prenez de bon coeur, si vous voulez m’obliger
Je vous dirais seulement, que, bien malheureux
Non de votre faute, vous secourir un peu,
M’est venu à l’idée – Prenez, je le veux,
– Emus jusqu’aux larmes, étonnés, les deux vieux,
Ne voient plus rien – Ils veulent refuser, mais
Elle leur dit – Prenez, prenez, et si jamais
Vous n’acceptez pas, je reprends mon amitié
Avec mon estime – Ainsi j’ai décidé.
Muets, perdus, les deux bons vieux se regardant
Tombent dans les bras l’un de l’autre, en pleurant

Doucement, profitant de leur trouble, elle sort,
Laissant les deux bons vieux, à leurs doux transports.

IV

Ange tutélaire que Dieu a envoyé
Pour soulager des bons vieux la noire misère
Pour rendre un peu de coeur à ces désolés
Reçois, de leur part, leurs souhaits bien sincères

De bonheur, longue vie, et de félicité
Que ton existence soit, non une vallée de larmes
Pour toi, mais une promenade remplie de charmes.
Qu’à ta demande, tes désirs soient exaucés
Et que l’avenir soit toute félicité.
Et vit longtemps, car chaque jour qui passe,
Tu fais le bien, et jamais tu ne te lasses.

Liège, le 10 août 1918
Signé : A. Laurent

Le petit livret dormait dans une brocante et le voilà pérennisé dans notre DOCUMENTA. La qualité littéraire de l’histoire est ce qu’elle est mais le travail que représente la réalisation de cet opuscule est impressionnant. Qui prendrait cette peine de nos jours ? Par curiosité, nous sommes allés à l’exact opposé de cette émouvante initiative et nous avons demandé à une Intelligence Artificielle de nous générer un dessin, avec la requête “La bonne voisine ou l’ange sauveur (1918).” Voici le résultat : choisis ton camp, camarade !

1918 ?

DESIRON & HICK : invitation au défilé IO du 10 mars (Liège, années 1980)

Josette LIZEN & Myriam HICK ont créé une ligne de vêtements “très design” dans les années 80, baptisée IO. C’était logique, puisque le cadre initial de leurs créations était le magasin de mobilier design que Josette et son mari René DESIRON animaient rue des Clarisses à Liège. Malgré les interprétations variées du nom de la marque elle-même (io ? lo ? 10 ?), plusieurs défilés ont été organisés avec des mannequins volontaires, proches de l’équipe (sur l’invitation, on voit Catherine Francotte), comme ici, dans les salons de l’Emulation. Souvenirs, souvenirs…

Les différents éléments de l’invitation sont téléchargeables ci-dessous :

      • l’invitation complète,
      • le texte en papier couché et
      • la photo imprimée sur papier transparent.

Eaux et forêts (1975)

Toutes les analyses sociales actuelles montrent que l’homme attache de plus en plus d’importance à la qualité de la vie. Ce nouveau concept d’appréciation apparaît alors que les facteurs d’agression du milieu de vie de l’homme se multiplient inconsidérément.

C’est donc en dehors des grands centres urbains et industriels que l’homme doit rechercher un équilibre plus “naturel”. Parmi les milieux naturels, les forêts constituent des îlots de désintoxication, de repos et de détente.

Plus que jamais, la forêt exerce sur l’homme un incontestable attrait : des milliers de gens envahissent nos bois pour y chercher le calme, l’air pur, le délassement, loin des soucis quotidiens.

Pour répondre à ce besoin, l’Administration des eaux et forêts s’efforce de rendre la forêt publique plus accessible par la réalisation d’équipements touristiques appropriés.

Une action en profondeur est entamée au cours de cette année 1975 pour mieux faire connaître la forêt-et les fonctions qu’elle remplit: protection des équilibres naturels, production de matière ligneuse, rôle social et récréatif.

La forêt ne pousse pas toute seule, elle constitue un ensemble vivant et fragile. Elle a été façonnée par les sylviculteurs et aménagée en fonction des besoins de la collectivité tout en visant à assurer sa pérennité.

La forêt mérite non seulement d’être appréciée mais davantage respectée. C’est dans le but de la faire connaître, d’apprendre à l’aimer et à la respecter, que la présente plaquette est conçue.

Cette forêt si belle et si multiple qui vous accueille vous demande en revanche votre intelligente attention : éviter tout ce qui pourrait l’enlaidir ou la détruire. Bienvenue en forêt !

E. CLICHEROUX, Directeur général des eaux et forêts

Fonds des cartes postales

Voici plusieurs exemples de cartes promotionnelles ou militantes qui, pour certaines, n’auraient plus le droit d’être publiées aujourd’hui, par le simple jeu de la ‘cancélisation‘ puritaine actuelle. Qu’il s’agisse d’autocollants anti-nucléaires, de cartes postales de pubs ou d’affiches digitalisées, découvrez-en la quintessence ci-dessous : elles restent un support intéressant qui témoigne autant de la créativité visuelle des bailleurs de pub, que des lieux communs sur lesquels une époque pouvait s’appuyer. Ô tempora, ô mores…

Le jeu est le suivant : vous cliquez sur le lien dont le titre vous intrigue, vous affichez ainsi le recto de la carte. Vous devez alors deviner l’objet de la campagne promotionnelle. Libre à vous d’ensuite vérifier votre analyse en ouvrant le PDF : il contient recto et verso de la carte. Allez-y, régalez-vous…


Les fonds qui manquent le moins…

L’année du tilleul (1985)

Planter un arbre … Renouveler la vie

…est une action de sensibilisation du Ministère de la Région wallonne pour l’Eau, l’Environnement et la Vie rurale menée conjointement avec la R. T.B.F. et le Crédit Communal, avec la collaboration des horticulteurs de Wallonie (U.P.A.H.).

“Quand éclatent, entre le printemps finissant et l’été naissant, les rayons d’un soleil au comble de ses effets, un seul arbre semble rendre à l’astre de lumière les hommages rituels : le tilleul. Cent mille fieurs et davantage se livrent sans compter. S’approcher de la couronne, c’est entrer dans une ivresse d’odeurs. Le parfum prodigue ses huiles essentielles aux abeilles et bourdons quis’ abreuvent de nectar, en libations sans fin.
Si le vent léger fait bruire lestement le dôme feuillu l’atmosphère magique dissipera avec volupté cette évanescente ambiance. C’est un repos de l’âme et du corps qui capté par d’agiles cueilleurs, va séjourner au-delà du temps, en des sachets au pouvoir miraculeux. Est-ce pour ce climat inimitable que les tilleuls ont été plantés en point d’orgue aux paysages ?
Tantôt seuls, gardiens de lieux de culte. Tantôt alignés pour souligner la majesté des plus belles allées du monde.
S’ils sont encore le souvenir de siècles de croissance, c’est peut-être que l’on pressentit au moment de les élire leur exceptionnelle longévité.
Un tilleul, c’est un univers, tellement les images quis’ allument dans l’esprit peuvent varier. Du point ponctuant les pâturages, à l’atmosphère des beaux jours, tout est souvenir lorsque, fumante, l’infusion vient réchauffer, apporter la sérénité, réconforter avec le miel de tilleul, des vicissitudes du temps mauvais.
Fleurs et bractées recroquevillées dans leur emballage de cellophane, réminiscences, à l’image des plus belles lignes que l’on écrivit sur le tilleul, celles de Marcel Proust au rituel de la madeleine trempée dans une tisane de. . . tilleul.”

J.-P. Lebailly

CHiCC : 1944… les bombes ! (témoignages, 1994, rééd. 2004)

“A l’occasion du 60e anniversaire de la libération de la Ville de Liège, la Commission Historique et Culturelle de Cointe, Sclessin, Fragnée et du Bois d’Avroy, a souhaité procéder à une première réédition de sa Brochure n°7, écrite par divers membres de la Commission, mise en forme et éditée en juin 1994 par Monsieur Emile DEGEY, notre Président d’Honneur. Le titre en était: 1944-1994. Il y a 50 ans… LES BOMBES !

Les textes originaux ont été repris tels quels, sous le nom de leurs auteurs. D’autres informations ont été ajoutées ainsi que des illustrations rassemblées par Monsieur Pol SCHURGERS, notre Vice-Président, chargé de cette réédition 2004…”

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Et dans la wallonica, vous pouvez la transcription
de l’éditorial de René Hénoumont, en cliquant ici…