RASSENFOSSE, Armand (1862–1934) et SERRURIER-BOVY, Gustave (1858-1910)

Catalogue de l’exposition au Musée de l’Ancienne Abbaye de Stavelot (20 juin – 20 septembre 1975) et au Service provincial des Affaires culturelles de Liège (30 septembre – 25 octobre 1975) sous les auspices du Ministère de la Culture française et du Service provincial des Affaires culturelles de Liège. La transcription intégrale des textes de ce catalogue est disponible dans wallonica.org…

RENAN, Ernest (1823-1892) : Vie de Jésus (1863)

Ernest RENAN (1823-1892)

[ACADEMIE-FRANCAISE.FR] Élu en 1878 à l’Académie française, au fauteuil 29, Grand officier de la Légion d’honneur, Professeur au Collège de France, Philologue. Né à Tréguier (Bretagne), le 27 février 1823. Mort le 2 octobre 1892.

EAN 9782702188477

Philologue très versé dans les langues sémitiques, après avoir abandonné l’état ecclésiastique, il fut deux fois lauréat de l’Institut ; professeur d’hébreu au Collège de France en 1862, il fit paraître en 1863 la Vie de Jésus, qui est son œuvre capitale, et qui souleva d’extraordinaires polémiques ; des quantités incroyables d’attaques ou de défenses de cette œuvre parurent en France et à l’étranger ; le pape l’appela le blasphémateur européen, des manifestations hostiles se produisirent au Collège de France, qui amenèrent la suspension de son cours. Le gouvernement impérial lui offrit comme compensation l’administration de la Bibliothèque nationale qu’il refusa. Son nom fut prononcé pour un fauteuil à l’Académie, mais l’évêque Dupanloup associa le nom d’Ernest Renan et de Taine à celui de Littré qu’il combattait avec passion. Après la guerre de 1870, les idées du monde gouvernemental s’étaient modifiées, Ernest Renan fut réintégré dans sa chaire en 1870 et nommé par l’élection administrateur du Collège de France en 1883 où il fut réélu tous les trois ans. Membre de l’Académie des Inscriptions depuis 1856, il fut élu à l’Académie française le 13 juin 1878 en remplacement de Claude Bernard, et reçu le 3 avril 1879 par Alfred Mézières.

Son discours de réception produisit en Allemagne une vive émotion qu’Ernest Renan dut calmer en publiant une lettre soi-disant adressée à un ami d’Allemagne. La haine du parti religieux contre Renan n’a jamais désarmé ; le maréchal de Mac-Mahon refusa de le nommer officier de la Légion d’honneur ; Renan obtint ce grade seulement en 1880, il est mort Grand-officier de la Légion d’honneur, au Collège de France, le 2 octobre 1892 ; ses funérailles eurent lieu aux frais de l’État. Onze ans après sa mort, on lui éleva une statue à Tréguier, son pays natal ; l’inauguration donna lieu à de telles manifestations que le gouvernement qui les avait prévues, dut prendre de grandes mesures de police pour éviter des émeutes (13 septembre 1903).

Ernest Renan a laissé l’Histoire des origines du Christianisme, 8 volumes, l’Histoire du peuple d’Israël, 5 volumes, des Études d’Histoire religieuse, des Drames philosophiques, des traductions et divers autres ouvrages. L’Histoire comparée des langues sémitiques. Il reçut Claretie et fit partie de la Commission du Dictionnaire

VIENNE : Les Crehay, peintres spadois (ULiège, 1991)

Ce mémoire de fin d’études a été présenté par Philippe Vienne (membre de l’équipe wallonica), en vue de l’obtention du grade de licencié en histoire de l’art et archéologie de l’Université de Liège, année académique 1990-1991.

 

SCENES & TYPES : la “femme noire”

“Du XVIe siècle jusqu’à nos jours, les stéréotypes, croyances et images occidentales attachées à la ‘femme noire‘, sont caractérisés par leur remarquable permanence. Ils forment autant de représentations traversées par une ambivalence fondamentale se traduisant par des attitudes occidentales essentiellement masculines de fascination et/ou de répulsion selon le rapport entretenu par les Européens avec leurs propres sociétés et, en miroir, selon leur représentation valorisée ou dévalorisée de la ‘nature‘. Cet article souligne l’importance de la variabilité du lien entre ambivalence occidentale et degré de ‘négroïdité‘, habituellement délaissée au profit de la couleur dermique, dans la construction de trois imaginaires attachés à la Négresse, la Mulâtresse et la Peule…” [Plus dans l’article de Yann le Bihan : L’ambivalence du regard colonial porté sur les femmes d’Afrique noire (2006)]

Héritage du Fonds Primo, ces séries de photos anciennes (principalement des cartes… postales !) sont livrées telles quelles à votre sagacité et votre sens critique, qui ne manquera pas d’être aiguisé par une lecture préliminaire de l’article de wallonica.org : BLANCHARD Pascal et al. : Sexe, race & colonie | La domination des corps du XVe siècle à nos jours (2018).

Par ailleurs, on notera l’interpellant dispositif qui consiste à montrer systématiquement une femme dénudée (principalement, la poitrine nue) dans une posture voulue accueillante (un euphémisme d’époque pour ‘érotique‘), avec une indication géographique (Afrique occidentale ; Algérie ; Gourbi de Kamès…) et un commentaire pseudo scientifique (Scènes & Types : Jeune femme maure ; Type de femme ; Nu académique marocain…).

Ces appellations contrastent fortement avec d’autres, moins scientifiques, figurant dans les mêmes collections – La belle Fathma, Captive, Rêveuse, Les amoureux, Beauté égyptienne, Les Amoureux ou Esclave… – pour ne pas insister sur celles qui nous ramènent carrément à Tintin au Congo : “Ti regardes… mais ti toche pas !

Nos grands-parents trouveraient-ils dès lors normal de rapprocher ce recensement pseudo-ethnographique (lieux, catégories, description formelle…) de celui des oiseaux du Musée d’Histoire naturelle du Royaume de Belgique où figure le Tétra Lyre et la Sitelle européenne ? Autre temps, autres mœurs.

Pour visualiser chaque série, cliquez sur l’image et faites défiler les cartes postales. Vous constaterez que nous nous sommes refusés à travailler par thème ou à catégoriser les images : vous y trouverez autant de bustes de madones que de (trop) jeunes femmes dans des mise-en-scène sordides ou pathétiques. Le débat est lancé…

TISSANDIER Gaston, L’eau (1878)

TISSANDIER Gaston, L’eau (Paris : Hachette, Bibliothèque des merveilles, 4ème éd., 1878) : texte intégral de la troisième édition de l’ouvrage, scanné et océrisé par Daniel Baise (Fonds Primo). La troisième édition est également disponible sur le site de la Bibliothèque nationale de France (BnF) avec reconnaissance de caractères (comme ici, vous pouvez faire des copier-coller au départ du document).

Tissandier (1843-1899) est un savant français, spécialiste d’aérostation. Il était professeur de chimie à Paris, fondateur et rédacteur en chef du journal La Nature. Actif comme photographe de 1870 à 1897, il était membre de la Société française de photographie, de 1887 à 1899. Il effectua plusieurs ascensions en ballon au-delà de 5 000 m d’altitude pour étudier l’atmosphère. Le 15 avril 1875, accompagné de Joseph Eustache Crocé-Spinelli et d’Henri Sivel, il atteignit l’altitude de 8 600 m à bord du Zénith, mais ses deux compagnons succombèrent, victimes du manque d’oxygène. En 1883, avec son frère Albert, il appliqua pour la première fois l’électricité à la navigation aérienne en expérimentant avec succès un dirigeable muni d’une hélice entraînée par un moteur électrique. [d’après larousse.fr]

© Daniel Baise


“ETENDUE

Une immense quantité d’eau couvre la plus grande partie du globe.

Buffon

On peut voir l’Océan partout. Partout il apparaît, imposant et redoutable… Sur le globe, l’eau est la généralité, la terre l’exception. Il est toutefois bien difficile d’évaluer exactement la superficie des mers : les mouvements lents du sol qui s’abaisse on s’élève, les vagues qui découpent sans cesse les rivages rocheux, les bancs de madrépores et des polypiers qui grandissent de jour en jour au sein des eaux, modifient constamment le relief des continents et soumettent la carte du monde à d’éternelles variations. On sait cependant que la mer occupe environ les deux tiers de la surface du globe. Cette surface étant de 5 100 000 de myriamètres carrés, celle de l’Océan est évaluée à 3 700 000. Les mers sont inégalement réparties sur le globe ; l’hémisphère austral est pourvu d’eau, bien plus abondamment que l’hémisphère boréal ; la sphère terrestre se trouve ainsi divisée en deux parties égales, dont l’une est à peu de chose près le monde de la mer, et l’autre le monde de la terre ferme. La carte I montre, en effet, que, sauf l’Australie et une faible partie du sud de l’Amérique, une moitié du globe est exclusivement le domaine de l’élément liquide…

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