TISSANDIER Gaston, L’eau (1878)

TISSANDIER Gaston, L’eau (Paris : Hachette, Bibliothèque des merveilles, 4ème éd., 1878) : texte intégral de la troisième édition de l’ouvrage, scanné et océrisé par Daniel Baise (Fonds Primo). La troisième édition est également disponible sur le site de la Bibliothèque nationale de France (BnF) avec reconnaissance de caractères (comme ici, vous pouvez faire des copier-coller au départ du document).

Tissandier (1843-1899) est un savant français, spécialiste d’aérostation. Il était professeur de chimie à Paris, fondateur et rédacteur en chef du journal La Nature. Actif comme photographe de 1870 à 1897, il était membre de la Société française de photographie, de 1887 à 1899. Il effectua plusieurs ascensions en ballon au-delà de 5 000 m d’altitude pour étudier l’atmosphère. Le 15 avril 1875, accompagné de Joseph Eustache Crocé-Spinelli et d’Henri Sivel, il atteignit l’altitude de 8 600 m à bord du Zénith, mais ses deux compagnons succombèrent, victimes du manque d’oxygène. En 1883, avec son frère Albert, il appliqua pour la première fois l’électricité à la navigation aérienne en expérimentant avec succès un dirigeable muni d’une hélice entraînée par un moteur électrique. [d’après larousse.fr]

© Daniel Baise


“ETENDUE

Une immense quantité d’eau couvre la plus grande partie du globe.

Buffon

On peut voir l’Océan partout. Partout il apparaît, imposant et redoutable… Sur le globe, l’eau est la généralité, la terre l’exception. Il est toutefois bien difficile d’évaluer exactement la superficie des mers : les mouvements lents du sol qui s’abaisse on s’élève, les vagues qui découpent sans cesse les rivages rocheux, les bancs de madrépores et des polypiers qui grandissent de jour en jour au sein des eaux, modifient constamment le relief des continents et soumettent la carte du monde à d’éternelles variations. On sait cependant que la mer occupe environ les deux tiers de la surface du globe. Cette surface étant de 5 100 000 de myriamètres carrés, celle de l’Océan est évaluée à 3 700 000. Les mers sont inégalement réparties sur le globe ; l’hémisphère austral est pourvu d’eau, bien plus abondamment que l’hémisphère boréal ; la sphère terrestre se trouve ainsi divisée en deux parties égales, dont l’une est à peu de chose près le monde de la mer, et l’autre le monde de la terre ferme. La carte I montre, en effet, que, sauf l’Australie et une faible partie du sud de l’Amérique, une moitié du globe est exclusivement le domaine de l’élément liquide…

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