“Celui-là, vous le tenez. Vous le tenez à la gorge !… Vous pouvez I’envoyer à la guillotine…”
Nous citons de mémoire les premiers mots de la plaidoirie de l’avocat Badinter, il y a quelques années, (si peu !…) pour Patrick Henry, assassin d’un jeune garçon qu’il avait enlevé pour rançonner ses parents. Crime tellement odieux que le procès n’en avait plus qu’un sens : pour ou contre la peine de mort.
“Cette peine, avait plaidé Robert Badinter, et il devait tenir parole comme ministre de la Justice, sera abolie ! Quelques-uns d’entre-vous ont des enfants. Ils vous demanderont, plus tard : ‘Tu étais juré au procès de Patrick Henry ?’ et alors, vous verrez leur regard !“
Chantage. Terrorisme. Infernale pression exercée sur d’honnêtes citoyens, mais la défense a tous les droits, I’horreur de la peine de mort justifie tout ! Ce chantage, ce terrorisme, pourtant, aujourd’hui se retournent. Au procès d’Action directe, à Paris, l’un des accusés menace de mort jurés et magistrats, paralysant la Justice, chaque juré – qui pourrait exiger d’eux un courage civique proche de l’héroïsme ? – s’éclipsant.
On ne reconnaît plus l’arbre à ses fruits. Le ver est dans tous les fruits quand on adopte certaines méthodes.
Philippe Toussaint
JOURNAL DES PROCÈS n°096
Cliquez ici pour retourner à la page-mère du Journal des procès…