Journal des procès n°093 (31 octobre 1986)

Ce numéro du Journal des procès est à nouveau perturbé par l’actualité ! ll y a l’affaire Happart : nous sommes reconnaissants à Robert Senelle, éminent juriste flamand, de nous avoir donné un article, rien n’étant plus souhaitable en I’espèce que de pouvoir lire dans un journal francophone pareille analyse, quelles que soient les conclusions qu’on puisse en tirer, en connaissance réelle de cause.
Nous publions par ailleurs un important arrêt en matière de liberté d’expression qui, comme tous ceux de la Cour européenne des droits de I’Homme, est fort long. Le moyen toutefois d’y pratiquer des coupes sombres sans le dénaturer ? Nous avons choisi d’y consacrer une bonne partie de ce numéro, ainsi qu’au commentaire nourri du professeur Hanotiau, ne voulant pas informer à moitié…
Voilà qui explique que nous ayons été contraints de reporter encore la publication d’autres articles, notamment la suite du Discours du juge Goth de F. Ringart et aussi de la bande dessinée juridique de Damien Moreau ! Enfin, de ne pas consacrer ce billet d’humeur à M. Bokassa, illustration allégorique de la phrase fameuse selon quoi le pouvoir rend fou, et le pouvoir absolu, absolument fou. ll faut ajouter que ce n’est point sans l’aveu de différents gouvernements que des Bokassa ont pu, peuvent encore bafouer monstrueusement les droits de I’Homme.
Quarante ans après Nurenberg, nul ne veut s’aviser que les crimes contre I’Humanité sont imprescriptibles et que la compétence est universelle. ll est tellement plus simple de faire l’autruche et d’envoyer ces gens-là, ou de les laisser aller, se faire pendre ailleurs…

Philippe Toussaint


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