Pierre-Joseph Redouté, natif de Saint-Hubert (où on peut voir une fontaine construite en son honneur, avec son buste) connaissait, dit-on, les fleurs aussi bien que Linné, Ses Liliacées et ses Roses qu’il exécuta à I’aquarelle, et dont nous reproduisons une des planches en couverture de ce numéro, furent publiés de 1827 à 1833 sous le titre “en indiquant assez le caractère et la valeur“, lit-on dans le Dictionnaire Larousse du XIXème siècle (de très loin supérieur, comme le savent les amateurs, aux éditions suivantes de cet ouvrage) “Choix des plus belles fleurs prises dans différentes familles du règne végétal, de quelques branches des plus beaux fruits, groupés quelquefois et souvent animés par des insectes et des papillons“. Ce titre, a-t-on envie de dire, est l’homme même, la modestie s’y mariant avec bonheur au génie. Il y a une sorte de délicieux mystère dans ces œuvres de Redouté, surpassant de beaucoup celles d’autres peintres de fleurs contemporains, comme Van Huysum et Saint-Jean, quelle que soit leur perfection, Nul ne s’y trompe mais nul ne sait pourquoi au juste, sauf peut-être que l’amour des fleurs était, chez Redouté, si constant et si sûr que le destin, généreux comme il advient parfois, le fit mourir d’un coup dans le jardin des plantes à Paris au moment qu’il achevait, d’un pinceau aussi précis et délicat qu’une caresse, le portrait d’un rose.
Philippe Toussaint
JOURNAL DES PROCÈS n°343
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