Journal des procès n°087 (13 juin 1986)

L’idée – ou utilisons le mot plus vague de : sentiment, selon quoi la morale et toutes ces sortes de choses, dont d’aucuns aiment à dire: “C’est bien joli, tout ça, mais…” empêcheraient la réussite et que, dès lors, il suffirait d’agir décidément la truffe à ras de terre pour que les biens de ce monde soient à nous, cette idée, ce sentiment existent chez beaucoup. On serait pauvre parce qu’on est honnête ; ne soyons plus honnête et automatiquement, on devient riche !

On a un peu I’impression que c’est ce qui s’est passé avec l’élection du Président de la République autrichienne. C’est en s’encombrant de scrupules qu’on ferait une politique pleine de noblesse mais appauvrissant le pays. L’heure est aux réalistes et, en I’espèce, la réalité est qu’une majorité d’Autrichiens assument parfaitement un passé nazi, répugnant à une démocratie inefficiente et optant plutôt pour un Etat musclé.

C’est leur affaire. C’est la nôtre que M. Waldheim, dont il est en tout cas certain qu’il n’a pas dit toute la vérité sur sa conduite pendant la guerre, ait été Secrétaire général des Nations-Unies, lesquelles furent créées au lendemain de la guerre 40-45 pour que plus jamais le nazisme ne renaisse.  Ce qu’on sait aujourd’hui de M. Waldheim, d’aucuns le savaient quand il exerçait ses hautes fonctions à New York. Les archives étaient là, et furent consultées – mais on ne nous dit pas par qui. Pour ceux qui ne disent pas de la morale et de ces sortes de choses que “c’est bien joli tout ça, mais…” c’est le coup le plus dur peut-être porté à ce grand espoir qui naquit au lendemain de la guerre.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°343 (20 février 1998)

Pierre-Joseph Redouté, natif de Saint-Hubert (où on peut voir une fontaine construite en son honneur, avec son buste) connaissait, dit-on, les fleurs aussi bien que Linné, Ses Liliacées et ses Roses qu’il exécuta à I’aquarelle, et dont nous reproduisons une des planches en couverture de ce numéro, furent publiés de 1827 à 1833 sous le titre “en indiquant assez le caractère et la valeur“, lit-on dans le Dictionnaire Larousse du XIXème siècle (de très loin supérieur, comme le savent les amateurs, aux éditions suivantes de cet ouvrage) “Choix des plus belles fleurs prises dans différentes familles du règne végétal, de quelques branches des plus beaux fruits, groupés quelquefois et souvent animés par des insectes et des papillons“. Ce titre, a-t-on envie de dire, est l’homme même, la modestie s’y mariant avec bonheur au génie. Il y a une sorte de délicieux mystère dans ces œuvres de Redouté, surpassant de beaucoup celles d’autres peintres de fleurs contemporains, comme Van Huysum et Saint-Jean, quelle que soit leur perfection, Nul ne s’y trompe mais nul ne sait pourquoi au juste, sauf peut-être que l’amour des fleurs était, chez Redouté, si constant et si sûr que le destin, généreux comme il advient parfois, le fit mourir d’un coup dans le jardin des plantes à Paris au moment qu’il achevait, d’un pinceau aussi précis et délicat qu’une caresse, le portrait d’un rose.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°322 (7 mars 1997)

Ni l’écrivain ni l’homme n’étaient machiavéliques chez Machiavel et la misogynie de la Mandragore était peut-être plus conventionnelle que foncière. Montaigne, il est vrai, disait du Prince qu’ il “s’y trouveroit toujours à tel argument, de quoi fournir à responces, dupliques, tripliques, quadrupliques” et “une infinie contexture“.

La lettre que voici, qu’écrivait Machiavel en 1574, à son savantissime ami Vettori (qui lui avait fait le récit d’une bonne fortune) n’est en tout cas guère “machiavélique” : “Etant en ma villa, j’ai eu une aventure si agréable, si délicate, si noble par sa nature et les circonstances que je ne saurais la louer et l’aimer autant qu’elle le mérite. Je devrais, comme vous l’avez fait avec moi, vous raconter les commencements de cet amour, dans quels rets il me prit, où il les tendit et de quelle sorte ils étaient. Vous verriez que ce sont des rets d’or, tissus parmi les fleurs, tressés par Vénus, si suaves, si doux que seul un cœur malhonnête aurait pu les rompre. Je ne le voulus pas et m’y laissai prendre en sorte que les fils, tout d’abord délicats, sont devenus plus forts et se sont enfin resserrés par des nœuds qu’il n’est plus possible de briser… Qu’il vous suffise de savoir que, bien que je sois voisin de cinquante ans, je ne suis arrêté ni par les soleils, ni par les chemins sauvages, ni par l’obscurité des nuits ; toute voie me paraît droite et je m’accommode de toute habitude différente des miennes, celles même qui leur sont le plus contraires. Je me suis jeté, je le sens, dans un grand embarras mais j’éprouve tant de douceurs, soit par le bonheur de son regard merveilleux et enivrant, soit par les consolations qui éloignent le souvenir de mes douleurs, que, si je pouvais à nouveau être libre, je n’y consentirais pas. J’ai laissé de côté les pensées élevées et graves ; je n’ai plus de plaisir à lire les anciens ni à raisonner les choses modernes. Tout se borne pour moi à des conversations délicieuses dont je rends grâce à Vénus et à Chypre tout entière.

Voilà qui n’était ni duplique, triplique ou quadruplique mais d’une belle et droite contexture !

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°319 (24 janvier 1997)

Le jeu de dés est certainement un des plus anciens. Pascal a calculé que parmi les trente-six combinaisons différentes du jeu à deux dés (avec trois dés, il y en aurait deux cent seize) le nombre sept est celui pour lequel il est le plus avantageux de parier, les nombres deux et douze étant les moins probables. Il tablait en l’espèce sur une table additionnant les coups :

02 03 04 05 06 07
03 04 05 06 07 08
04 05 06 07 08 09
05 06 07 08 09 10
06 07 08 09 10 11
07 08 09 10 11 12

Le 7 y est repris six fois, le 2 et le 12 une seule. Cette martingale devrait jouxter la certitude mais le hasard n’est jamais aboli par un coup de dés, comme les mallarméens le savent. On sait que le juge Bridoie assurait, dans Rabelais, qu’il n’était pas de plus sûr moyen de juger sainement d’une cause : encore convenait-il de prendre de gros ou de petits dés, selon l’importance du procès, cela allait de soi. C’est en vain que saint Louis notamment défendit de jouer aux dés. Ce ne fut qu’avec l’invention des cartes à jouer, qui nous vinrent d’Asie à la fin du XIIe siècle, que l’usage en diminua mais sans se perdre. C’est, sans doute, que les dés sont le jeu par excellence d’où découlèrent une foule de manières de les jeter, comme le passe-dix, la râfle,le quiquenove, l’espérance, le trictrac, l’oie et la partie surupte où on annonce d’avance le point qu’on veut faire, et qui désespérèrent longtemps les mères de famille humblement asservies au dé à coudre.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°318 (10 janvier 1997)

Ciel ! la terre est en chemise ! On devine ses formes, on ne les voit plus,  quelle émotion ! Qui ne se souvient d’avoir, au saut du lit, brûlant et frissonnant, le front appuyé sur le carreau glacé de la fenêtre, redécouvert le monde et sa métamorphose ? Plus de contours, rien que des formes ! Plus de détails, rien que des promesses ! Silence ! sous la neige, elle dort et palpite faiblement.

Le froid gèle les mains du faiseur de boule et, vivante, la neige brûle ses doigts. La beauté se fait chair, la forme, volupté : qu’elle est ronde la boule ! L’enfant la veut immense, plus grande que la terre, plus douce que le soleil et plus joyeuse que l’amour. L’hiver dicte sa loi qui est celle du souvenir enfoui sous la blancheur. Linceul d’acier jaillissant de sa gaine. Jeux permis et dangereux, jeux du monde transformé, réduit à la simple expression de l’unité qu’aurait un dessin d’une seule ligne onduleuse, à perte de marges. Le paysage s’agrandit sous la lumière assourdissante, yatagane, terrible. Au loin, marchant à pas menus, un merle ose laisser sa trace, une patte puis l’autre : on lui collerait cent mille francs d’amende, ivre de lumière. A quand le printemps ? siffle-t-il. Patience ! le temps doit faire son œuvre et si le grain ne meurt…

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°085 (30 mai 1986)

L’arrêt rendu mardi après-midi à Bruxelles par la cour militaire, confirmant le jugement de première instance qui condamnait Olivier Dupuis à deux ans d’emprisonnement, mais en assortissant cette condamnation d’un sursis probatoire pour la moitié de la peine à la condition que l’intéressé travaille pendant deux ans au profit d’une association luttant contre la faim dans le monde, est un chef-d’œuvre dans son genre.

Confessons que nous n’avons jamais compris ce que cherchait au juste Olivier Dupuis, dont nul ne nie par ailleurs la sincérité et la générosité, en refusant tout à la fois de faire un service militaire et un service civil. La guerre, semble-t-il dire, si elle doit éclater, procédera des relations Nord-Sud, c’est-à-dire entre pays où on ne meurt pas de faim et ceux où c’est le sort d’un nombre immense. Donc, estime Olivier Dupuis, la meilleure manière de lutter contre un ennemi éventuel est de faire pression pour que les pays riches aident les pays pauvres. C’est oublier peut-être une autre problématique : le drame Nord-sud n’élude pas la tragédie Est-Ouest.

Reste que la cour militaire va au-delà des réquisitions du ministère public. Mais ce sont surtout les motifs de la décision (que nous ne manquerons pas de publier et de commenter) qui suscitent notre admiration en quelque sorte perverse. A tous les arguments de la défense tendant à récuser des juges militaires en ce que, dans une affaire pareille, ils sont à la fois juges et parties, la cour militaire trouve des réponses qui ressortissent curieusement à une tautologie. Comment des juges militaires pourraient-ils se laisser influencer, sous-entendu par les idées-mêmes qui sont à la base de leur engagement idéologique ? Leur honneur de soldat est un garant suffisant. Ils sont indépendants, comme d’ailleurs, précise I’arrêt, les juges civils, qui n’ont pas d’étiquette politique.

Tout cela a été lu imperturbablement par M. le conseiller Durant, dans un silence d’autant plus impressionnant qu’on avait I’impression qu’il aurait suffi d’un enfant, faisant une remarque naïve, pour qu’on se réveille.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°339 (26 décembre 1997)

Cette estampe sur bois est peut-être la plus ancienne du genre. Elle serait antérieure à 7423 et aurait été tirée, soit en Allemagne, soit dans les Pays-Bas. Elle a cette singularité d’être sur papier de coton non collé, en sorte que I’impression I’a traversée à ce point qu’on la voit presque aussi bien à l’envers qu’à I’endroit.

Cette estampe coïncide avec la vulgarisation en Europe du papier de chiffe (de l’allemand chipe) sans lequel I’estampage était à peu près impossible, sauf sur étoffe. Cet art d’imprimer sur étoffe était déjà en usage en Chine, dès l’an mille semble-t-il, mais on peut aussi remonter à l’Egypte antique. Ainsi, une fois encore, le problème de l’origine d’une technique débouche-t-il sur des discussions sans fin, aucune découverte de cet ordre ne pouvant être datée précisément.

Il n’importe point peu, car les gravures sur bois du début du XVème siècle ont sans doute suggéré aux artistes de cette époque d’obtenir les reproductions de leurs œuvres à plusieurs exemplaires par d’autres procédés, par exemple la gravure sur métal. Dans le premier cas toutefois, I’empreinte venait des parties en relief de la planche et, dans le second, des creux. Épineuse question ! Pas plus en somme que l’énigme de notre estampe où la fermeté du dessin se marie à la naïveté en même temps qu’à la hardiesse…

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°337 (28 novembre 1997)

L’estampe que nous reproduisons en couverture nous montre des membres de la Ligue catholique, dans la seconde moitié du XVIème siècle, défilant dans les rues de Toulouse, avec flambeaux et fouets à la ceinture : tout un programme ! L’Inquisition, établie depuis longtemps en Espagne, venait d’être officiellement généralisée dans tous les pays catholiques par le pape Paul III, en vue de faire disparaître toute trace de protestantisme. L’Index instauré en 1557, vouait à la destruction les livres jugés nocifs et le successeur de Paul III, Pie V accrut le caractère coercitif de cette politique, non seulement par la publication de “bons livres”, le catéchisme, le bréviaire,le missel et l’œuvre sans cesse republiée de la “Somme de Saint Thomas d’Aquin” mais encore par les bûchers où I’on brûlait vif.

Parallèlement, des catholiques fondèrent spontanément la Ligue, dite aussi Sainte Union pour la défense de la foi, mais aussi, en France, pour détrôner Henri III au profit du duc de Guise, la politique faisant bon ménage avec la religion.

D’abord soutenue par beaucoup de bons bourgeois, sincèrement pieux, la Ligue et ses processions menaçantes ne tardèrent pourtant pas à les inquiéter. Nous possédons à ce propos des textes où nombre de ces catholiques sincères s’alarmaient de ces démonstrations de force en ne manquant point de relever qu’y participaient, avec une ferveur particulière, des gens qui étaient en réalité la lie de la société. Sous couvert de la foi, c’était bien simplement des brutes, des gens qui aimaient la violence pour la violence qui revêtaient robes et cagoules, en exhibant leurs fouets. La recette est ancienne et toujours actuelle. On peut penser par exemple aux horreurs dont I’Algérie est aujourd’hui la proie, ou au Ku Klux Klan, les démonstrations de force en cagoules étant toujours nécessairement redoutables, la foi, quelle qu’elle soit, ne devenant plus que prétexte à violence. Giordano Bruno, dont nous vous parlons en page 20, en sait quelque chose.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°329 (13 juin 1997)

Cette enluminure du début de la Renaissance italienne, florentine en I’espèce, nous montre la Justice en gloire, tenant, on serait tenté de dire “exhibant”, un glaive et une balance. C’est encore ainsi qu’on la représente, quoique le plus souvent avec une balance à deux plateaux, appelant I’idée qu’on peut y mettre dans chacun le pour et le contre afin d’en faire la pesée et non, comme ici, une balance romaine, plus proche en somme, symboliquement, de la pesée des âmes après la mort dans différentes religions.

L’enluminure que nous avons jointe en dessous, qui est de la même époque, nous montre les effets de la Justice pénale, c’est-à-dire ce qu’on risque à enfreindre les lois ou les coutumes. Longtemps en effet, les peines ne furent réputées efficaces que si le peuple pouvait voir les châtiments, au nombre desquels I’humiliation publique. Comme de tout temps, on mettait aussi l’accent sur l’égalité dans ces représentations symboliques et que même un prêtre, par exemple, n’était pas à I’abri de la répression. C’était tout à fait inexact naturellement. D’une part I’Eglise revendiqua très tôt le droit exclusif de juger les siens, parfois sévèrement mais en secret, d’autre part il serait aisé de montrer combien certaines
classes sociales échappèrent à la répression.

Ce clerc tonsuré et cette jolie jeune femme étaient-ils censés avoir été pris en flagrant délit de fornication, comme tant de personnages de Boccace qui, au demeurant, pour son compte, n’en faisait point un crime mais, au contraire, si les sentiments des amants étaient sincères, et quelle que fût par ailleurs leur situation sociale ou d’état, avait plutôt tendance à murmurer “proficiat” !
Rien de nouveau sous le soleil à cet égard depuis le XIVème siècle, la morale de Boccace n’ayant pas une ride et s’opposant toujours à celle des cagots, des hypocrites et des justiciers par goût.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°315 (29 novembre 1996)

Autrefois, les procureurs – c’est-à-dire ceux qui géraient des dossiers et représentaient des personnes en justice – avaient l’habitude d’épingler sur leur robe des documents relatifs aux affaires dont ils étaient chargés. Ils trouvaient sans doute ça pratique ; peut-être aussi voulaient-ils montrer qu’ils étaient très occupés, donc importants. Le superbe dessin colorié que nous reproduisons en couverture est évidemment une charge, une exagération cocasse de cette coutume. Dans un ordre plus modeste, nos avocats ornent souvent leurs épitoges de trombones, à défaut de pouvoir exhiber, comme leurs confrères français, des décorations. C’est mieux : ces petites agrafes indiqueraient en effet qu’on ne se prend guère au sérieux et qu’à tout le moins on est sensible à l’égalité, nul avocat n’étant censé être plus qu’un autre. Marie Denis, dont les billets sont toujours merveilleux dans la Revue Nouvelle, écrivait un jour, à propos des falbalas judiciaires, qu’elle ne voyait pas d’objection aux toges et aux simarres à la condition qu’il y en eût aussi à la disposition des justiciables, ce qui serait le signe d’une égalité réelle entre toutes les parties à un procès. C’était judicieux : rien n’est jamais plus gai que de piéger les vaniteux à leurs propres rets.

La querelle, feutrée, est ancienne pour ou contre les toilettes judiciaires et la Cour de cassation, à laquelle les événements donnent une publicité qui n’est sûrement pas pour lui plaire, a pu paraître un peu ridicule à cet êgard à des gens qui n’avaient jamais songé jusqu’ici à y pénétrer.

Sans doute conseillers et avocats généraux ont-ils le bon goût de se moquer Lln
brin d’eux-mêmes en s’appelant, quand ils revêtent le drap rouge et I’hermine, des “homards”, mais il ne faudrait pas pousser, ils y tiennent et l’argument le plus convaincant que nous ayons entendu à ce sujet dans la bouche d’un haut magistrat était : “Si vous me posez la question, je vous répondrai tout de suite qu’il faut supprimer ce faste d’antan. Mais je préférerais que vous ne me le demandiez pas…”
Oh ! le rusé !

Philippe Toussaint


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