Arduina n°2 (magazine, 1997-1998)

195 FB / 33 FF / 11 FL : des francs belges ou français, des florins, c’est la marque d’une autre époque. On la trouve au pied de la couverture de l’éphémère magazine Arduina, dont trois numéros seulement nous sont parvenus (merci à notre regretté collaborateur David Limage pour cela). La collection est néanmoins complète comme cela et restera disponible dans les ressources de notre documenta.wallonica.org


Dans le même fonds…

JANSSENS L. : L’organisation professionnelle des Maîtres-Menuisiers de Bruxelles à travers les âges (catalogue de l’exposition, 1988)

Ce catalogue a été édité à l’occasion de l’exposition “L’organisation  professionnelle des Maîtres-Menuisiers de Bruxelles à travers les âges“, organisée par l’Association des Maitres-Menuisiers de Bruxelles et Halle-Vilvoorde, avec la collaboration de la Kredietbank, dans la salle d’exposition de la Kredietbank T’Serclaes, 22, Montagne-aux-Herbes-Potagères, 1000 Bruxelles (8 – 22 juin 1988).

  • © Luc Janssens
  • Traduction : Patrick Thonart
  • Éditeur responsable : Jan Leyssens, rue Jules Broeren 14 – 1070 Bruxelles

FLUIDE GLACIAL n°93 : les bonnes feuilles (mars 1984)

Début 1975 paraît le dixième numéro de L’Écho des savanes, le dernier auquel Gotlib contribue. Avec son ami Jacques Diament et le dessinateur Alexis, il lance alors un nouveau magazine satirique, Fluide glacial. Le premier numéro paraît le 1er mai 1975. Initialement conçu comme un trimestriel, Fluide glacial devient mensuel dès 1976. À la fois auteur et rédacteur en chef, Gotlib rassemble autour de lui une équipe d’artistes dont il se sent proche : Alexis, Forest, Masse, Solé, bientôt suivis par Binet, Edika, Goossens, Gimenez, Franquin, Moebius, Bretécher, Dister, Fred, Loup, Pétillon, auxquels s’ajouteront de nombreux jeunes auteurs, dessinateurs ou écrivains, dont Léandri, Frémion ou Jean-Pierre Jeunet.

Plutôt que de les livrer aux souris, nous publions dans la documenta les bonnes feuilles des numéros que nous avons pu sauver. Ici, le numéro 93, paru en mars 1984. Voici donc :

Les trois premières pages du numéro, avec le sommaire

LELONG, Carmen Cru, les huîtres


COUCHO, Le Banni

EDIKA, Rue Saint-Denis

BINET, Les Bidochon en voyage organisé

Visiter le site commercial du magazine…
  • Pour les collectionneurs, les archives complètes de Fluide Glacial ont été scannées par BEDETHEQUE.COM.

Arduina n°1 (magazine, 1997-1998)

195 FB / 33 FF / 11 FL : des francs belges ou français, des florins, c’est la marque d’une autre époque. On la trouve au pied de la couverture de l’éphémère magazine Arduina, dont trois numéros seulement nous sont parvenus (merci à notre regretté collaborateur David Limage pour cela). La collection est néanmoins complète comme cela et restera disponible dans les ressources de notre documenta.wallonica.org

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ARDUINA (n°1, septembre 1997) 10.78 MB 4 downloads

© Collection privée ...


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WESH MAG n°1 (2021)

Paru en mai 2021, WESH MAG n°1 est la première édition du magazine (fanzine) de la Maison de Jeunes du Thier-à-Liège : “Ce magazine est le fruit d’une demande des jeunes de la Maison de Jeunes. Ils/ elles voulaient pouvoir s’exprimer et vous faire vivre un petit brin de vie au sein de leur MJ…
© MJ Thier


Commander un exemplaire
du Wesh Magazine

 

Journal des procès n°507 (23 septembre 2005)

BROUILLET, André : La petite fille en rouge © DP

À quoi ou qui rêve cette petite fille peinte en rouge dans un écrin de fleurs vives par un certain André Brouillet (1857-1914) en 1895 ? Son immense chapeau lui-même évoque une corolle, par exemple celle d’un œillet, en anglais carnation, ce même mot signifiant dans notre langue la couleur de la chair. Le visage de la fillette semble être de porcelaine, semblable à celle dont étaient faites les têtes des poupées des gamines habitant les beaux quartiers de jadis. Le peintre lui a demandé de poser, cela se devine à son regard et à la manière hiératique dont elle tient son cerceau. Derrière ce regard, toutefois, l’on devine qu’il y a bien un rêve d’enfant, des images qui immobilisent le jeune modèle de l’intérieur comme le regard du peintre l’a immobilisé de l’extérieur.
Rêvons à notre tour : on peut imaginer que la petite fille est devenue d’abord une demoiselle courtisée par de riches prétendants, et qu’elle a épousé ensuite l’un d’entre eux, un officier fringant tué dans les premiers jours de la Grande Guerre.
Juste avant sa mort, le même André Brouillet aura pu peindre, posé par le même modèle, une Jeune femme en noir, dont le regard portera toute la tristesse du monde.
On ne rêve pas que de choses gaies. Si, comme l’écrit Renan, il arrive que la vérité soit triste, il en va de même du rêve. Alors que le Journal des procès tire (provisoirement, qui sait ?) sa révérence, on trouvera que le rêve qui passe dans les yeux de la petite fille en rouge était peut-être rien moins que joyeux. Mais, quoi qu’il en soit, cela ne devrait pas nous empêcher de continuer à rêver. Il ne faut jamais cesser de rêver.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°096 (12 décembre 1986)

“Celui-là, vous le tenez. Vous le tenez à la gorge !… Vous  pouvez I’envoyer à la guillotine…”

Nous citons de mémoire les premiers mots de la plaidoirie de l’avocat Badinter, il y a quelques années, (si peu !…) pour Patrick Henry, assassin d’un jeune garçon qu’il avait enlevé pour rançonner ses parents. Crime tellement odieux que le procès n’en avait plus qu’un sens : pour ou contre la peine de mort.

Cette peine, avait plaidé Robert Badinter, et il devait tenir parole comme ministre de la Justice, sera abolie ! Quelques-uns d’entre-vous ont des enfants. Ils vous demanderont, plus tard : ‘Tu étais juré au procès de Patrick Henry ?’ et alors, vous verrez leur regard !

Chantage. Terrorisme. Infernale pression exercée sur d’honnêtes citoyens, mais la défense a tous les droits, I’horreur de la peine de mort justifie tout ! Ce chantage, ce terrorisme, pourtant, aujourd’hui se retournent. Au procès d’Action directe, à Paris, l’un des accusés menace de mort jurés et magistrats, paralysant la Justice, chaque juré – qui pourrait exiger d’eux un courage civique proche de l’héroïsme ? – s’éclipsant.

On ne reconnaît plus l’arbre à ses fruits. Le ver est dans tous les fruits quand on adopte certaines méthodes.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°317 (27 décembre 1996)

Voici venu le temps des baisers, donnés on dérobés, jamais volés, baisers de l’an toujours nouveau que cette enluminure du XIIIe siècle nous restitue et nous annonce tout à la fois. Rien n’a changé, ni la fringante ardeur de qui donne ou dérobe, ni la réserve étonnée mais non surprise de la dame, ni le regard réprobateur de la vioque (il y a aussi des viocs !) dont on peut s’amuser à deviner ce qu’elle confie à sa voisine. Est-ce : “Il aurait pu se raser de plus près !” ou “Mais ma parole, il bande !“, ou encore : “Moi qui vous cause, les hommes, je sais ce qu’en vaut l’Aune !” ?

Nos souhaits aux lecteurs du Journal des procès s’inspireront de cette belle image (censée représenter Sainte Hélène qui aurait été une fille d’auberge, pour qui le père de l’empereur Constantin appéta vivement, l’épousant sur l’heure après lui avoir fait troquer le coutil contre du brocart, et lui faisant dare-darc un joli petit enfant, lequel… Voyez les Bollandistes !)

Embrassez-vous, embrassez-vous, il en restera toujours quelque chose de supérieurement estimable ! Ne craignez point les regards de ceux que vitupérait avec tant de raison Georges Brassens, car les baisers donnent immanquablement une petite gueule bien sympathique…

C’est l’époque, c’est l’heure, c’est l’instant où les rois mages n’apportent pas seulement de l’or, de la myrrhe et de l’encens, toutes choses périssables et négligeables, mais une hotte de baisers donnés ou dérobés : échangés, c’est encore mieux !

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°313 (1 novembre 1996)

Rien n’est plus beau que la façade de la Badia Fiesolana, cette ancienne abbaye bénédictine romane de marbres blancs, gris et verts, à quelques kilomètres de Florence, devenue aujourd’hui le siège de I’Université européenne. L’équilibre de cette construction est fascinant car complexe. Ce n’est pas par hasard, par exemple, que dans le deuxième rectangle, à gauche, au niveau supérieur, se trouve un croissant de marbre vert, d’un vert qu’aucune reproduction ne trahit et comme on n’en trouve, je crois, qu’à Prato. A première vue, ce croissant est insolite, voire importun, tandis qu’il avertit en quelque sorte, comme parfois certaine note de musique longtemps gardée au début d’un morceau d’orchestre, isolée et initiatique. Ce croissant vert met l’accent sur le jeu des couleurs de la façade et sur le rythme d’autant plus savant qu’on le prendrait d’abord pour simple, presque enfantin, au lieu qu’il est possible de méditer devant la Badia Fiesolana jusqu’à se saouler de sa beauté, comme d’un poème mystérieux (tous les grands poèmes le sont) ou d’une musique, d’une mélodie qui, pour Lévi-Strauss, est l’ultime clef de l’homme.

Il suffit ensuite de faire quelques pas pour aller faire l’amour avec sa belle dans les fourrés, non sans découvrir de ces hauteurs de Fiesole, la vallée de l’Arno, la ville de Florence, la chaîne des Apennins et, dans le lointain, les montagnes de Carare. En un mot, là où il faisait si bon prendre ses vacances quand ce n’êtait pas encore hors de prix.

Philippe Toussaint


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Journal des procès n°341 (29 janvier 1998)

La gravure que nous reproduisons en couverture nous montre deux manières qu’on avait de procéder autrefois à l’épreuve de l’eau. On dépouillait l’homme ou la femme suspectés d’un crime, on leur liait le pied droit à la main gauche et le pied gauche à la main droite ; on les jetait alors dans un tonneau rempli d’eau ou dans une rivière. S’ils allaient au fond, ils étaient reconnus innocents (et on les repêchait) mais s’ils ne s’enfonçaient pas, ils étaient réputés coupables.

“Cela fe faifoit” lit-on chez un vieil auteur “devant bien du monde ; & l’on ne peut raisonnablement douter des faits rapportez, comme ils le font, par un grand nombre d’Auteurs. Il n’y a pas lieu non plus de douter, fi l’effet était naturel, ou non. On convenoit, & il eft affez évident, qu’il y avoit du surnaturel dans l’expérience. Lors qu’un homme étoit éprouvé pour plufieurs crimes, dont il était soupçonné, on le voyoit tantôt s’enfoncer dans l’eau, & tantôt furnager, felon qu’il étoit innocent ou coupable de ces diverfes fautes ; c’eft pourquoi on réiteroit plufieurs fois l’épreuve (…) On voyoit des perfonnes qui fçachant qu’elles enfonçoient dans l’eau, fe préfentoient hardiment à l’épreuve, & fe trouvoient enfuite bien furprifes, de fe voir demeurer fur l’eau malgré qu’elles en euffent.”

On prenait donc Dieu à témoin : Il n’allait tout de même pas permettre qu’un innocent surnage ! Dans le même temps, on était parfois bien ennuyé. Une femme dont les preuves avaient été rapportées qu’elle avait empoisonné plusieurs personnes, condamnée à être jetée dans une rivière, une corde au cou et au bout de la corde une grosse pierre, surnagea tranquillement, en sorte que I’exécution se transforma en épreuve et qu’elle fut proclamée innocente, comme on peut le lire dans un manuscrit du douzième siècle de l’église de Laon, qui parle tout uniment d’une preuve qui se fit “Juridiquement & devant le monde.” Savoir si le juridique et la publicité font paroles d’Évangile ?

Philippe Toussaint


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