Hommage à Georges COLLIGNON (1923-2002)

(d’après une idée de Georges Collignon, fils)

QUI ÊTES-VOUS GEORGES COLLIGNON ?

Un fort belle histoire… de l’Art qui a commencé en 1939 à l’Académie des beaux-Arts de Liège et qui se poursuit inlassablement. Comment évoquer l’œuvre d’un de nos plus grands peintres belges, alors que les plumes les plus distinguées l’ont fouillée, analysée, aimée – ce qui constitue par ailleurs une bibliographie très intéressante ? En rappelant le plus simplement possible les temps forts de sa carrière.

La rencontre avec Paul KLEE, lors d’une visite à la biennale de Venise en 1948, paraît avoir été décisive dans l’engagement du peintre vers l’art non figuratif. Dès ce moment, il commence une oeuvre importante où son exceptionnel don de coloriste est mis en évidence. Sa probité et son amour du beau travail ne l’abandonneront jamais. Sa participation au mouvement CoBrA va le confirmer dans cette discipline et le faire connaître dans le circuit international de l’art.

En 1951, Il part pour Paris ety séjournera jusqu’en 1969. Il va tout naturellement avoir sa place dans les plus importants salons d’art abstrait de l’époque, aux côté d’un MAGNELLI, d’un ALECHINSKY, d’un DELAHAUT, d’un BURY … c’est une époque importante…

Découvrez la suite dans le document original, richement illustré…

BROUWERS : Liège sur scène (texte intégral, 2000)

Liège sur scène. Et pourquoi pas Liège sur Seine ? Ou Paris sur Meuse ? C’est que nous portons le cœur en bandoulière aux couleurs que chantait Chevalier et qui composent la fleur de Paris. Du Paris auquel Liège tente un peu de ressembler par son petit « Quatorze Juillet», sa frivolité, sa bohème, ses coquetteries et son négligé. Et puis par ses théâtres qui doivent plus à Paris qu’à Bruxelles. On y goûte davantage Molière ou Pagnol que Ghelderode ou Beulemans. Ces théâtres, je pense les avoir connus et crois continuer de les connaître, tous un peu tournés vers la France et sa culture, si ce n’est vers son folklore, ses modes ou ses manies. Cela va d’Ariane Mouchkine au Moulin Rouge, de Sartre aux chansonniers montmartrois.

Voilà presque cinquante ans que je vis le théâtre à Liège. J’avoue y avoir tout fait. J’ai été spectateur d’abord, puis critique, comédien, metteur en scène, il m’est même arrivé de faire une régie ou d’aider à planter un décor. J’essaie de continuer à pratiquer ce métier unique et que des milliers de gens rêvent d’exercer. Professeur d’art dramatique pendant vingt ans, j’en ai vu défiler des élèves de tous âges, irrésistiblement attirés par notre miroir aux alouettes ! J’ai aimé tous ces aspects du métier du spectacle.

Je crois que c’est comme spectateur que j’ai connu mes plus grandes joies. D’ailleurs, un comédien est d’abord un spectateur. Trop d’acteurs ont tort de n’aller jamais au théâtre. On y perd rarement son temps même si les dieux, certains soirs, ne descendent pas sur le plateau. Tout ce qu’on y peut observer ! Ne serait-ce que les spectateurs : notre public d’hier ou de demain. J’avoue penser comme Alfred de Musset : « Il faut dans ce bas monde aimer beaucoup de choses pour savoir après tout ce qu’on aime le mieux ». J’ai donc appris à tout goûter : l’opéra et le théâtre un peu fou que nous vivons depuis les années cinquante dont celui d’Arrabal (lequel a fini par mettre en scène un opéra à Liège), la haute comédie aussi bien que la revue, le drame, même quand « on distancie », selon la formule de Brecht, et la farce dialectale.

Tout cela m’a familiarisé avec le Royal, le Gymnase (l’ancien et le nou-veau), le Trocadéro et l’Étuve, la Courte Échelle et le Trianon, la Place et le Moderne, le Proscénium et vingt autres endroits où les déesses du théâtre ont posé cothurnes ou pieds légers. On leur a quelquefois écrasé les orteils ou pincé les fesses à Thalie et à Melpomène, mais elles ne se sont pas offensées de ces familiarités, pas plus que Molière ne s’est gendarmé quand on a détourné Harpagon de sa cassette ou Tartuffe de sa discipline. J’ai écrit un livret d’opéra-comique et cela m’a donné la joie d’approcher dans leur vie quotidienne des musiciens et des chanteurs ; deux de mes comédies ont été adaptées en wallon, et j’ai pu admirer le tour de force hebdomadaire de ces acteurs qui maintiennent vivant notre dialecte. J’ai aimé travailler avec des femmes et des hommes de radio et de télévision, j’ai profité des gaîtés du music-hall (comme on disait avant que ne règnent les variétés) et surtout, j’ai adoré approcher Beckett avec Olinger, le directeur du Théâtre des Capucins, de Luxembourg, ou retrouver Molière à Bruxelles dans une production de Laurent Gaspard.

Vous comprendrez que j’ai des choses à raconter. La vie est pleine d’incidents qui deviennent des anecdotes quand ils cessent d’être dramatiques. Qui ne prend plaisir à les relater, ces entremets de la vie, en y mettant un brin de mensonge, juste ce qu’il faut pour rejoindre la vérité ?

José Brouwers

BROUWERS J., Liège sur scène est paru chez Luc Pire / RTBF Liège en 2000. L’ouvrage est aujourd’hui épuisé et n’a pas été réédité.

Table des matières

      • Prologue
      • Acte I : Beaucoup de bruit pour rien
      • Acte II : Il ne faut jurer de rien
      • Acte III: Comme avant, mieux qu’avant
      • Acte IV : La main passe
      • Acte V : Faisons un rêve
      • Épilogue

[SUDPRESSE/LIEGE, 26 septembre 2000] Pour ses 50 ans de scène, José Brouwers a choisi de marquer le coup en couchant sur papier tous ses souvenirs : du Conservatoire à La Meuse où il a été journaliste, jusqu’à son immense carrière au Gymnase, sans oublier l’Arlequin, ce théâtre qu’il a créé et qu’il dirige encore aujourd’hui. Liège sur Scène, c’est certes le parcours d’un homme, mais c’est surtout un tableau de la vie culturelle liégeoise de ces 50 dernières années. La sortie officielle de l’ouvrage, aux éditions Luc Pire, est prévue pour ce 29 septembre, à l’Arlequin. En avant-première, nous vous dévoilons quelques extraits d’un livre plein d’anecdotes…

Pour lire tout le livre…

LUCAS : THX 1138 (dossier de presse, 1971)

Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s’identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d’assemblage de policiers-robots. Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l’amour dans une société qui l’interdit formellement. Pour THX 1138, c’est désormais la prison qui l’attend…

Pour lancer en 1969 sa nouvelle société de production American Zoetrope, Francis Ford Coppola convainc la Warner Bros de financer THX 1138, dont le budget se monte à 777 777, 77 dollars (le chiffre fétiche de Coppola étant le 7). Face au résultat final qui reflète la vision de George Lucas, la major demande que le film lui soit retiré. En 1971, THX 1138 sort en salle avec un montage non approuvé par son auteur.

Des années plus tard, après avoir construit un véritable empire commercial, Lucas reprend son ouvrage. Après la première trilogie de La Guerre des étoiles, c’est au tour de THX 1138 de bénéficier en 2004 d’un véritable lifting. Les images et les sons dans le film sont restaurés et retouchés.

Avec l’aide de sa société d’effets spéciaux ILM, George Lucas ajoute de nouveaux plans numériques : une chaîne d’assemblage de robots, un plan du métro dans la cité souterraine, des monstres aux abords de la surface, rendant encore plus réaliste ce monde de demain. Il peut être enfin satisfait. Sa vision du futur, plus moderne que jamais, est désormais respectée.

UN DOCUMENTAIRE DU FUTUR

THX 1138 s’inscrit dans la lignée de la science-fiction d’anticipation sociale inaugurée par H.G. Wells, prolongée en littérature par Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley et 1984 de George Orwell. Au cinéma, Fritz Lang lui donne ses lettres d’or au temps du muet avec Metropolis.

A la fin des années 60, ce courant plus adulte de la science-fiction s’épanouit au sein de Hollywood avec des films comme La Planète des singes ou 2001 l’odyssée de l’espace. Une nouvelle ère s’annonce pour le film d’anticipation. Soutenu par Francis Ford Coppola, George Lucas profite de la tendance pour transformer son court-métrage d’école THX 1138 4EB en long-métrage produit par la Warner.

The Future is coming” prédit la bande-annonce originale de THX 1138 à sa sortie en 1971. Le film se présente comme une parabole sur l’état du monde à l’époque. George Lucas se lance dans ce qu’il appelle de la ‘science-fiction sociologique’. Son futur naît d’un présent qu’il observe avec le regard aiguisé d’un ancien étudiant en anthropologie.

Au temps des cheveux longs, des drogues prohibées et de l’amour libre, George Lucas imagine une société du futur où tous ont le crâne rasé, où la prise de drogue est obligatoire et l’accouplement interdit. Envisageant son film comme un documentaire, il tourne entièrement à San Francisco en décors réels, dans des souterrains, des laboratoires et des tunnels en construction.

Univers concentrationnaire, policiers-robots, individus conditionnés : THX 1138 reflète la colère des jeunes Américains des campus à la fin des années 60, luttant contre l’oppression, le totalitarisme, les états policiers. A la sortie du film, George Lucas déclare : “Je voulais montrer que le pouvoir est devenu si fort, si vaste, si bureaucratique qu’on ne peut le localiser. Personne ne sait qui gouverne le système.

C’est dire combien le film conserve encore aujourd’hui toute la pertinence de sa démonstration. Comme l’affirme Steven Spielberg lui-même, THX 1138 reste tout simplement parmi les meilleurs films de science-fiction jamais réalisé.

Pour en savoir plus…

ROULIN : Catalogue de l’exposition Sculptures dans la ville (Namur, 2002)

Cette exposition importante dans la ville de Namur donne un bon aperçu des sculptures réalisées ces dix dernières années. Dans mon parcours artistique marqué par la métallurgie du cuivre de ma ville natale, Dinant, et par les rochers de la Meuse qui ont influencé mon vocabulaire plastique, il y a eu une première période abstraite. Jeune artiste, l’abstraction dans les années cinquante était une façon d’être moderne et de rompre avec l’enseignement que j’avais reçu à l’École d’Art de Maredsous. En 1966, j’installe une première fonderie à Maredret et c’est la technique même du bronze coulé à la cire perdue qui me suggère le retour à la figure. La qualité, la finesse de la reproduction métallique, que je décris comme une opération quasi magique, m’y encourage. Depuis, je poursuis cette recherche où le corps humain prend une importance de plus en plus grande, jusqu’aux sculptures de cette exposition. Sols, colonnes de dimensions moyennes, sculptures monumentales sont installées sur les places de Namur. Exposés dans les bâtiments de la SMAP, les sites, sculptures de petites tailles aux sujets d’origines mythologiques, montrent un retour à la narration. Dans la Province enfin, plusieurs réalisations, signe urbain comme la Porte du Millénaire à Andenne, monument comme celui dédié à Adolphe Sax à Dinant, ou sculpture intégrée à l’architecture comme le Mur des Marcheurs de Gerpinnes sont autant de découvertes qui peuvent compléter cette exposition…

Félix Roulin, 2002

Pour en (sa)voir plus, téléchargez le catalogue intégral de l’exposition. Il est richement illustré et en 4 langues :

VERBRUGGEN : Catalogue de l’exposition Noël en Ardenne (Charleroi, 1996)

Hiver en Ardenne

Noël en Ardenne. Les formes fantomatiques de quelques bouleaux dénudés divisent l’espace. Des épicéas, rassemblés en une masse compacte et sombre, forment écran sur fond de collines. Des cordes de bois attendent le long d’un sentier enneigé. Quelques fermes cherchent frileusement à s’abriter autour d’une église. Un vaste champ étend sur toute sa surface enneigée la fragilité intense d’une blancheur immaculée. Un coupe-feu que le passage des débardeurs a rendu boueux est devenu impraticable : voilà quelques paysages d’hiver observés en leur isolement et transposés par des peintres de l’Ecole Liégeoise du Paysage.

Une exposition thématique est bien le moyen le plus adéquat pour illustrer clairement l’extrême diversité qui, à cause de la liberté d’expression et les subtilités des techniques employées, résulte nécessairement de toute création artistique.

Partant d’une source d’inspiration partagée, chaque artiste improvise, chacun usant à sa guise des moyens conformes à l’intention à réaliser. Comme dans un duel, chaque peintre se réserve jalousement le choix des armes. La plus large diversité est de mise.

De ces multiples variations sur le même thème ne peuvent résulter qu’une hétérogénéité éminemment disparate, ainsi qu’une pluralité surprenante de subjectivités diverses, toutes exprimées de manière plus ou moins exacerbées. Tel peintre se contentera de reproduire, avec une fidélité plus ou moins relative, un coin jugé particulièrement pittoresque. Un autre tentera, à travers la vision d’un refuge forestier, de transposer ses hantises ou ses besoins d’isolement. Pour tel autre encore, le paysage sera prétexte ou support.

Déterminons plus concrètement le sujet, ce paysage à transposer sur la toile. Evitons surtout de confondre les notions, d’amalgamer la fin et la manière, de mêler le résultat recherché aux moyens d’y parvenir. Il s’agit bien de se rendre compte que, même pour un peintre, simplement soucieux de reproduire avec minutie le charme inhérent d’un coin pittoresque (l’orée d’un bois, un étang, une falai-se, une vue panoramique), ce ne sont ni les arbres, ni les collines ou les berges d’un ruisseau qui, à eux seuls, constituent l’essence du paysage. Au-délà de ces éléments mélangés, il s’agit d’un espace à rendre : une étendue géographiquement limitée, un ensemble, hétéroclite certes mais cohérent et harmonieux, animé par les arbres et les collines et traversé, éventuellement, par un cours d’eau. Outre ces composantes-là, cet espace possède sa luminosité propre, son relief, sa profondeur, ses nuances vivifiantes, sa végétation caractéristique, bref une identité que, dans une succession de plans renforcés par les tonalités dominantes, des ombres et des valeurs, l’artiste devra réduire aux deux dimensions de son tableau. En y ajoutant, inévitablement, les acquis de sa propre subjectivité.

Sous le pinceau de Ferdinand Khnopff, maître symboliste renommé séjournant fréquemment à Fosset, au nord d’Amberloup, l’eau étale de l’étang du Ménil n’était nullement une eau morte. A travers la vision familière du domaine familial, le peintre rend perceptible le frimas matinal, projettant ainsi dans une oeuvre aux apparences réalistes, cette mélancolie accablante qui, renaissant sans cesse d’une égocentrique lassitude, ne le quitte jamais.

A l’opposé de celui-ci, Lucien Hock, dans ses paysages fagnards, transposa douloureusement la vacui-té des hauts plateaux qui bordent les tourbières. Il accentua à plaisir la noirceur des sapins, visiblement plus sombres qu’ailleurs, pour qu’ils forment écran et lui permettent ainsi de parachever une insolite et manifeste théâtralité.

Plus distant, comme s’il se contentait de rechercher uniquement l’objectivité du lieu, Paul Lepage peint le chemin creux que le charroi a défoncé. Au-delà d’un semblant de froideur, il exprime, presque malgré lui, une douce sentimentalité, qui, si elle demeure à fleur de peau, n’en est pas moins désarmante et bénéfique.

Originaire de Flandre, Evariste Carpentier se souviendra des leçons d’Heymans et Claus. Il côtoya longuement les impressionistes français, dont Monet, qui engendrèrent, chez lui, une nouvelle vision. Traitant le paysage dans une optique délibérément impressionniste, il sera, indéniablement, le pré-curseur belge de ce mouvement. Prônant les théories luministes et incitant ses élèves à se préoccuper davantage des phénomènes visuels et des problèmes de luminosité, il débarrasse, définitivement croit-il, la peinture liégeoise de la grisaille et des contours.

Ainsi, face au paysage choisi, tous établissent avec celui-ci des liens différents. Ne fut-ce que pour certains, tel Richard Heintz, dans le but avoué d’aller à l’extrême et de se dépasser toujours davantage. Bien avant que ne fut pratiqué véritablement [et presque exclusivement) cet art du paysage, né avec l’impressionnisme, les règles principales qui allaient le régir préexistaient déjà. Bruegel, en son temps, pressentait les possibilités multiples de l’environnement familier, visualisé en ses variations saison-nières bien connues. Sachant que ces moyens étaient susceptibles de participer à son art basé sur la narration et la communication, il avait, dans son célèbre tableau Le dénombrement de Bethléem, créé admirablement une singulière vision d’ensemble. Ayant transposé la Judée biblique en terre brabançonne, il avait magistralement concrétisé une étonnante impression de ferveur en marche sur fond de blancheur hivernale. Au-delà de cette transposition, il avait cherché à convaincre ses contempo-rains que la transhumance humaine provoquée par les vicissitudes juridiques d’un dénombrement imposé par une autorité étrangère, devait être considérée comme un bain de jouvence, prélude à une renaissance due à une ère nouvelle.

La présente exposition fut réalisée par la juxtaposition nécessairement arbitraire de deux notions aisément rapprochées : Noël [hiver, froidure, isolement) et Ardenne [la définition géographique englobant dans ce cas, outre la région située au sud de Liège, les solitudes fagnardes à l’est de cette ville).

Jacques Goijen, collectionneur, découvreur, organisateur infatigable d’expositions concernant la peinture dite de l’École Liégeoise du Paysage, n’en est certes pas à son premier essai en ce domaine. Usant des multiples possibilités que les expositions thématiques mettent à sa libre disposition, il rassemble judicieusement quantité d’oeuvres éminemment dissemblables et que seul un fil conducteur, fut-ce un lien ténu, relie entre elles. Procédant de la sorte, provoquant des voisinages insolites et des rencontres plus ou moins fortuites, il aiguise la curiosité, voire la complicité active du spectateur. Par ce truchement, il force ce dernier à prêter davantage attention aux différenciations, aux subtilités du langage pictural, aux techniques, aux nuances, aux différences d’interprétation ou de transposition, bref au style sinon à l’unicité des compositions mises en exergue.

Ce moyen lui permet surtout de faire partager avec d’autres amis, les joies enthousiasmantes, bien réelles et pourtant peu définissables, de la découverte. Un simple aveu de ma part explicitera peut-être plus concrètement ce propos que ne le feraient une argumentation spécieuse ou une dialectique rigoureuse : chaque nouvelle exposition mise en place par Jacques Goijen, m’a permis de découvrir des auteurs inconnus, des valeurs insoupçonnées. Toutes m’ont permis, au-delà du plaisir esthétique ressenti, de rendre justice à quelque peintre dont l’oeuvre fut, après sa mort, bien injustement mise sous le boisseau.

Dans ce contexte précis, je n’hésite pas à citer volontiers les noms de Ludovic Baues, Joseph Bonvoisin, Emmanuel Meuris, Robert Nibes, Louis Thérer ou Fernand Vetcour, me contentant d’énumérer ces quelques noms sans vouloir établir une quelconque gradation dans les talents ou les valeurs. Prétendre que cette liste n’est en rien limitative, relèverait seulement du pléonasme ! Il va également de soi que je ne concède nullement aux seules expositions précitées, l’admiration due aux oeuvres de Heintz, Jamar, Donnay, Mambour, Pasque ou Scauflaire, même s’il est hautement réjouissant de retrouver, de temps à autre, en si heureuse compagnie, des compositions plus ou moins inédites de ces maîtres, dont plus personne n’ignore encore l’importance.

Noël en Ardenne. Des tourbières fagnardes entourent de leurs solitudes une croix esseulée, indiquant ainsi l’endroit précis où disparurent des fiancés légendaires. Neiges en hiver sur fond de collines estompées par les bancs de brouillard qui traînent. Paysages captés en leur âpreté par des peintres désireux de transposer ainsi le reflet de leur propre désarroi. Entre l’arbre sans feuilles et l’autre rive de l’étang nocturne, les glaces de l’embâcle se disloquent. Une lumière étrangement diffuse accentue le côté tragique d’une vision hivernale. La saison d’hiver a de ces démesures.

Dans un livre auquel j’avais collaboré avec lui, Omer Marchal avait écrit : “Mon Ardenne à mot, l’Ardenne d’un Ardennais ordinaire : un petit pays immense où tout se passe en une vie. Dire l’Ardenne, c’est dire forêt. Un terroir noir, sans aménité.”

Il y a quelques jours, comme sur la pointe des pieds, Omer Marchal nous a quitté pour s’en aller au pays de son père où, d’après Verlaine, les bois sont sans nombre … Qu’il nous soit permis d’évoquer une franche amitié et de dédier ce texte à sa mémoire ardennaise.

Jo Verbruggen (10 novembre 1996)

Pour en voir plus…

Les artistes présentés

      • ABSIL Félicien
      • BONVOISIN Joseph
      • CAMBRESIER Jean
      • DELFOSSE Joseph
      • DELSAUX Jérémie
      • FABRY Lucy
      • FAISANT Luc
      • FAUFRA Roger
      • FRANCOIS Jean
      • HANSOTTE Gaston
      • HEINTZ Richard
      • HUQUE Ivan
      • IGOT Andrée
      • JACOBS Dieudonné
      • JAMAR Armand
      • LIARD Robert
      • MARTINET Milo
      • NIBES Robert
      • PASQUASY Emile
      • PRINCE Ferdinand
      • THEATRE Henri
      • THERER Louis
      • THEUNISSEN Paule
      • VETCOUR Fernand

Les fugueurs du livre : Salon de la petite édition, indépendante et alternative (2024)

Les Fugueurs du livre au B3 (Liège)

Le Comptoir du livre est heureux de vous accueillir au salon des Fugueurs du livre 2024, rendez-vous incontournable de l’édition indépendante et alternative à Liège. Pour sa onzième édition, c’est au B3, espace public dédié à la lecture et à la vie culturelle, que prend place l’événement. Ce nouveau partenariat avec le centre de ressources et de créativité provincial permet d’articuler les traditionnelles activités du salon (éditeurs sur stands, dédicaces, rencontres et tables rondes) avec de nouvelles propositions : ateliers liés aux métiers du livre, visites guidées, accès inédit aux réserves.

Les Fugueurs du livre proposent cette année encore une programmation riche et variée, laissant la part belle à la prise de parole d’éditeurs émergents ou confirmés. Ils ont l’occasion par ailleurs de se déployer dans un lieu exceptionnel qui abrite les livres et les lecteurs : on ne pouvait rêver mieux pour célébrer le travail de celles et ceux que l’ASBL représente au quotidien !

Le Comptoir du livre ASBL.
Qui sommes-nous ?

Vitrine incontournable de l’édition alternative depuis 2001, le Comptoir des petits éditeurs et des métiers du livre (pour déplier son intitulé complet) est un lieu qui soutient les propositions des éditeurs indépendants, tous domaines confondus : littérature, livre d’artiste, revues, bande dessinée, albums illustrés, jeunesse et autres inclassables.

Soucieux de valoriser les démarches éditoriales dans une perspective double, à la fois contemporaine et patrimoniale, le Comptoir du livre met un point d’honneur à présenter ces ouvrages par maison d’édition, de manière aussi exhaustive que possible. À côté de ses activités de librairie, le Comptoir du livre organise tout au long de l’année des expositions en lien direct avec les publications qu’il propose au public. La vie du Comptoir est également ponctuée de rencontres avec une grande diversité d’acteurs du livre : auteurs et éditeurs, artistes et relieurs. L’ASBL est aussi à l’initiative d’événements de plus grande ampleur tels que le salon des fugueurs du livre et des événements thématiques (poésie sonore, écopoétique…) ainsi que d’une résidence annuelle, Ma Nuit au Comptoir.

Chacun de ces événements proposé par Le Comptoir vise à stimuler la création littéraire et artistique en lien avec la chaine du livre, tout en générant des dialogues avec des ouvrages plus anciens qui figurent dans nos stocks. C’est que le temps offert à un livre sur les tables de la librairie est lent ; il en va d’une certaine éthique dans notre mission de service au secteur éditorial indépendant. Nombre de chemins de lecture sont des autoroutes balisées. D’autres sont des sentiers de traverse où règne l’imprévu. Le Comptoir du livre aime à se perdre dans les terrains en friche, broussailleux et luxuriants, de l’édition, mais sans jamais perdre celles et ceux qui font le choix d’y entrer. Bastion, repaire, refuge, cabinet de curiosités, le Comptoir du livre est peut-être d’abord et avant tout le guide, non dogmatique, d’un voyage dont on ne connaît pas toujours la destination.

Le Comptoir
106 rue Féronstrée
B-4000 Liège
Tél. +32 (0) 493 995 335
comptoirdulivre.asbl@gmail.com
www.comptoirdulivre.be
Heures d’ouverture :
Du mercredi au samedi de 13h à 18h
Fermé dimanche, lundi et mardi.
Possibilité de visite sur rdv les lundi et mardi.

Cliquez ci-dessous pour retrouver les fiches signalétiques des exposants et des partenaires des Fugueurs : Actes Nord, éditions Antoine Degive, Antonio Jiménez Saiz, Archidoc, Artgo, Bandes détournées, Boustro, Bozon2x, Burn-août, Cactus inébranlable, le Caïd, CFC, le Chat polaire, David Cauwe, Daronnes, Dérivation, éditions des Instants, E2 Sterput, ESAC – Cambrai, Exemplaire, Fifi, Fourre-tout, la Gazette du rock, les Grands Champs, Hélène Jean bon, Hématome, la Grange Batelière, la Lettre volée, l’Âne qui butine, l’Arbre à paroles, l’Arbre de Diane, le Mulet, le Sabot, le Taillis pré, Les Carnets du Dessert de Lune, Les Éditeurs singuliers, Maelstrom, Mayak, Météores, Midis poésie, Murmure des soirs, Maxime Gillot (Hyper Studio], Ni Fait Ni à Faire, Panthère première, Papier machine, Partis pour, rétine, Riso des bois, Rotolux, Territoires de la mémoire, Vanloo, Volumen, VROUM, Yellow Now…

LIEGE : L’ancien palais des princes-évêques et des états du pays de Liège (1980)

Avant de devenir le siège du Gouvernement provincial et d’abriter quelques-uns des hauts magistrats du Royaume, le Palais des Princes-Evêques a connu de nombreux avatars dus à l’action d’hommes qui furent illustres ou anonymes, inspirés par le désir de réaliser un ouvrage prestigieux ou contraints par les vicissitudes d’une histoire principautaire aussi riche que tourmentée.

Aujourd’hui, cette étonnante création architecturale constitue sans doute le plus éclatant témoignage de la pérennité liégeoise.

J’ose espérer que la diffusion de la présente brochure, réalisée grâce à l’active collaboration du Ministère des Travaux publics et de la Province de Liège, contribuera un tant soit peu à rendre moins fugace l’inévitable envoûtement que ce vénérable monument exercera sur tous ceux qui, dès 1980 et grâce au Millénaire de la Principauté, auront enfin la chance de le visiter plus systématiquement.

Gilbert MOTTARD, Gouverneur de la Province de Liège

Cliquez ici…

Pour en savoir plus, lisez des extraits de la brochure dans notre TOPOGUIDE ou découvrez ses différentes illustrations, ici…

 

MELAGE : L’âme belge, Poèmes pour le centenaire (1930)

MÉLAGE (F.). L’âme belge. Poèmes pour le centenaire. Carlsbourg, Édition de la revue belge de pédagogie, 1930; in-4, 60 pp., broché, couverture rempliée. Avec les illustrations de F. Mabin-Joseph.

Nous avons transcrit l’intégralité du texte dans la POETICA…

Curieux ? Téléchargez le document complet ici…

Open System Project – Musiques diverses (1983-1985)

Ouais… ‘y a mieux, comme titre… Mais on n’imagine pas combien l’acronyme perfide recèle de peu glorieuses mutations. Une fois qu’on sait qu’il s’agit d’Open System Project, le doute n’est plus permis…

Lisez la suite de la transcription complète du dossier de présentation de l’Open System Project dans wallonica.org (dossier rédigé… en 2024, par Alain Croibien) ou téléchargez-le ici (avec un index complet des artistes qui sont commentés dans les 15 numéros de la revue)…

Les quinze numéros du magazine sont téléchargeables via les liens ci-dessous : servez-vous !

Mama Roma Show (Liège, 1978-2012)

Avez-vous remarqué comme il est difficile parfois de déterminer avec précision le début d’un événement ou le départ d’une aventure? L’histoire de l’aviation ou du cinéma n’a pas débuté un jour X à une heure X parce que, subitement, un avion a volé 15 mètres ou que 3 spectateurs ont vu des images animées tressauter devant leur yeux apeurés. Non, bien sûr. Avant d’en arriver là, il aura fallu une somme de hasards, de recherches, de désespoirs, de signes avant-coureurs difficiles parfois à déceler pour dire : Enfin, la grande aventure commence !

Il en est de même pour le Mama Roma Show (dans des proportions bien réduites, restons les pieds sur terre !). Dire que tout a commencé en 1978 est un peu simpliste. Il y avait déjà 15 ans que Louis faisait tordre de rire des salles entières dans des scènes comiques. Henri faisait déjà du théâtre (savez-vous qu’il est diplômé du Conservatoire d’Art Dramatique ?) et il réalisait déjà — mal ! — des petits costumes à 5 sous…

Pour lire la transcription complète de la brochure, jetez un coup sur wallonica.org ; sinon, vous pouvez télécharger le programme du spectacle de 1986 au Trocadero de Liège, ici…