La vie liégeoise n°10 (octobre 1974)

Ami lecteur, que tu sois de chez nous ou que tu viennes d’au-delà de nos frontières, la Ville de Liège est heureuse de te recevoir chez elle. Elle te souhaite la plus cordiale bienvenue et te rappelle que l’Office du Tourisme est à ton entière disposition pour te servir.

L’article consacré à la rue du Pont à Liège est entièrement retranscrit dans le topoguide

CAHIERS MARXISTES n°165 : 1789-1989 (janvier-février 1989)

La Révolution française est comme une borne dans l’histoire de toutes les nations.

Ce constat de l’historien marxiste Eric Hobsbawm suffirait-il à justifier la présente livraison des cm, presque entièrement consacrée à 1789. On ne nous soupçonnera pas d’entrer en compétition avec les fastes français du bicentenaire, grandioses et déjà envahissants.

Guy Lemarchand, professeur à l’université de Rouen, traite en expert de la situation en France à la fin de l’ancien régime. Robert Devleeshouwer, ancien professeur à l’université de Bruxelles, signe un texte original et impétueux sur la révolution française et la Belgique. Quant à Philippe Raxhon, jeune historien liégeois, il explore pour nous un événement mal connu, le centenaire de la révolution française dans la cité ardente.

Une substantielle note de lecture de Claude Renard sur 1789 dans les provinces belgiques complète cette série “révolutionnaire”.

Rosine Lewin, rédactrice en chef

IRSN : Tétra lyre (Lyrurus Tetrix Tetrix, planche 329)

Le Fonds PRIMO contient des merveilles dont, entre autres, ces planches de l’ancien Musée Royal d’Histoire naturelle de Belgique que Daniel Baise a scanné au fil des années.

Les curieux connaissent en général plutôt bien son avatar moderne, le Muséum des Sciences naturelles, mais pas forcément l’institut de recherche dont il est la vitrine, l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique.

Pour en savoir plus,
cliquez sur NATURALSCIENCES.BE
et pour télécharger la planche


Planchons encore…

HALKIN Joseph, Atlas d’histoire de la Belgique avec tableaux résumés (Namur, Wesmael-Charlier, 1929)

DISCOURS PRONONCÉ A LA CÉRÉMONIE SOLENNELLE DES FUNÉRAILLES DU PROFESSEUR Joseph HALKIN, le 8 avril 1937, à la salle académique de l’Université de Liège

“Mes chers Collègues,
Mesdames,
Messieurs,
Pour la seconde fois cette année, notre Faculté des Sciences et notre Université sont cruellement éprouvées. Il y a trois mois, nous rendions hommage ici même à la mémoire du vénérable Professeur Gravis. Aujourd’hui c’est à notre collègue Joseph Halkin que nous apportons un dernier témoignage de notre estime et de notre affection. Jacques-Joseph-Marie Halkin, qui vient d’être enlevé brusquement à sa famille et à ses collègues, était né à Liège en 1870. Il fit ses études moyennes à l’Athénée Royal de notre ville, ses études supérieures dans notre Université, où il obtenait en 1894 le grade de docteur en histoire avec grande distinction. L’année suivante, il se présentait au Concours des Bourses de voyage. Le succès qu’il y remporta lui permit de se rendre à l’étranger, où il fit un séjour de trois années. Il partit d’abord pour Paris, où il fréquenta l’Ecole des Chartes, la Sorbonne et le Collège de France. Puis il se rendit en Allemagne, où nous le trouvons inscrit successivement dans les Universités de Berlin, de Leipzig, de Halle et de Göttingen. Historien de formation, il semble que ce séjour en Allemagne ait eu une influence décisive sur l’orientation de sa carrière. S’il consacre encore la dernière partie de son voyage d’études dans ce pays au dépouillement des archives de l’ Abbaye de Stavelot-Malmedy déposées à Düsseldorf, il s’est cependant déjà tourné vers la géographie, ainsi qu’en témoigne la fréquentation assidue, l’année précédente, des séminaires de géographie et d’ethnographie des Universités de Berlin et de Leipzig. Et peu de temps après son retour en Belgique, il publie, dans la Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres, en 1900, son premier travail relatif à la science à laquelle il allait désormais consacrer son activité, un mémoire intitulé : « L’enseignement de la géographie en Allemagne et la réforme de l’enseignement géographique dans les Universités belges ». A la vérité, un enseignement coordonné de la géographie· n’existait pas dans nos Universités avant cette époque. L’arrêté créant les grades scientifiques de candidat, licencié et docteur en géographie est daté du 20 février 1900 et les épreuves de la licence figurent pour la première fois au programme de notre Université en 1902-1903. C’est à l’occasion de l’institution de cette licence que Joseph Halkin devint membre de notre corps professoral. Le 16 novembre 1901, il fut chargé, à la Faculté des Sciences, de l’enseignement de la géographie ethnographique, de la méthodologie de la géographie et de la géographie coloniale, cours qui
n’avaient pas encore figuré dans nos programmes. En 1903, il recueillit une partie de la succession du Professeur Lequarré, admis à l’éméritat : les cours de géographie politique générale, de géographie politique spéciale, d’histoire de la géographie et des .découvertes géographiques et les exercices de géographie politique à la Faculté des Sciences, le cours de géographie politique à l’Ecole de Commerce annexée à la Faculté de Droit. Trois ans plus tard, il créait dans cette même école le cours d’Ethnographie. En 1928, lors de l’institution du grade scientifique de Docteur en Sciences anthropologiques, il assuma dans cette section la charge de l’enseignement de l’Ethnographie, de l’Ethnologie et de la Géographie humaine, y compris les éléments de l’histoire de ces sciences. La mise en vigueur de la nouvelle loi sur la collation des grades académiques a dû lui causer une joie profonde, car elle consacrait une réforme dont notre collègue souhaitait depuis longtemps la réalisation : la transformation du grade scientifique de géographie en grade légal. Enfin, en 1932, il était chargé du cours de méthodologie spéciale des sciences géographiques, destiné notamment aux futurs agrégés de l’enseignement moyen du degré supérieur, c’est-à-dire aux futurs professeurs de l’enseignement moyen.

Joseph Halkin est entré dans notre corps professoral en 1901, en qualité de chargé de cours. Il fut promu professeur extraordinaire en 1906 et professeur ordinaire en 1911. Ses collègues de la Faculté des Sciences l’élirent au Décanat en 1913. En 1931, l’Université l’élevait aux fonctions de Secrétaire académique. Ce que fut sa carrière scientifique, une voix plus autorisée que la mienne, celle de notre collègue M. Tulippe, va vous le dire. Qu’il me soit permis cependant de signaler que la liste de ses publications est longue et témoigne d’un labeur assidu. A partir de 1900, ses travaux portent presque exclusivement sur des questions de géographie, et notamment sur l’enseignement de cette science. Joseph Halkin ne s’est d’ailleurs pas borné à donner des conseils, il a prêché d’exemple, en publiant ses manuels et ses atlas qui sont dans toutes les mains. Par intervalles on voit cependant la formation première reprendre le dessus : notre collègue revenait aux recherches historiques. Ses mérites furent reconnus par de nombreuses distinctions scientifiques, belges et étrangères
et par de nombreuses distinctions honorifiques, dont les principales sont les suivantes : Officier de l’Ordre de Léopold, Commandeur de l’Ordre de la Couronne, Médaille civique de première classe, Officier d’académie de France, Commandeur de l’Ordre de Saint-Sava de Yougoslavie.

Quant à son enseignement, je ne veux aussi en dire que quelques mots, puisque M. Kraentzel a bien voulu accepter de prendre la parole. Je tiens cependant à signaler que notre collègue a tout de suite compris l’importance d’un enseignement mutuel, de rapports constants entre professeur et étudiants, car, dès 1902, il fondait le Séminaire de Géographie et, un peu plus tard, le Cercle des Géographes liégeois. Et je dois ajouter qu’ayant assisté à la manifestation organisée en son honneur, le 29 décembre 192 7, par ses élèves et anciens élèves, j’ai pu me rendre compte des liens étroits qui unissaient le professeur et les étudiants et j’ai été profondément touché par les marques de gratitude et d’estime qui lui furent prodiguées à cette occasion par ceux qu’il avait formés. Pendant trente-quatre ans, Joseph Halkin a assumé une tâche d’enseignement écrasante. Ce n’est qu’en 1935 qu’il a songé à se décharger d’une partie de ses cours, lorsqu’il fut certain de les remettre en bonnes mains, et il eut la joie de les voir attribuer à celui sur lequel il comptait pour lui succéder. Malheureusement, il allait bientôt ressentir les premières atteintes du mal qui devait l’emporter. Il lutta courageusement, continuant à fréquenter son séminaire jusque dans ces tout derniers mois. Pour nous comme pour ses proches, c’est une grande consolation de songer que sa confiance et son optimisme n’ont jamais été ébranlés. De ce collègue toujours courtois et aimable qui fut à Liège le pionnier de l’enseignement des sciences géographiques, notre Université conservera pieusement le souvenir. Elle s’associe au deuil qui frappe Madame Halkin, ses enfants, notre cher collègue Léon Halkin et leur famille et les prie d’agréer l’expression de ses sincères condoléances.”

M. J. Duesberg, Recteur de l’Université de Liège

…ses manuels et ses atlas qui sont dans toutes les mains“, notamment dans celles de mon grand-père Maximiliaan Ignatus Hustinx, dont vous trouverez la copie annotée via ce lien :

LE VIF : Les 100 qui ont fait la Belgique (dossier, 25e année, n° 28-29, 2007)

“Pourquoi celui-ci et pas celui-là ? La place dévolue à chacun est-elle équitable ? Quand on publie un dossier du type « top 100 », on se heurte vite à des choix impossibles. On entend déjà persifler ceux qui auront relevé des omissions impardonnables. Ou ceux qui déplorent le besoin très actuel de classer (décideurs de l’année, communes bien gérées…). “Comment comparer le fondateur d’une grande boîte pharmaceutique avec un Prix Nobel ? remarque fort justement un professeur de l’ULB consulté par la rédaction. Les gens doivent comprendre que les découvertes, c’est du travail d’équipe.” Néanmoins, l’intérêt du public pour les grandes figures d’hier et d’aujourd’hui est une réalité. En 2005, la RTBF et la VRT ont organisé un vote des téléspectateurs pour élire le “plus grand Belge” de tous les temps. Jacques Brel a remporté la palme d’or du côté francophone, le père Damien a écrasé la concurrence du côté flamand . Notre classement, lui, reprend les personnalités qui se sont illustrées depuis 1830. Exit, donc, Ambiorix. Mais aussi Godefroid de Bouillon ou Rubens. Nous n’avons pas retenu non plus des vedettes plébiscitées aujourd’hui par le grand public et peut-être oubliées demain. Notre sélection, forcément subjective, associe les Belges les plus influents, ceux qui ont marqué leur époque et ceux qui participent à l’identité belge. Sans oublier certains noms dont le pays est moins fier… “

Pour en savoir plus…

AGORA X.4 : Le sport durable (2004)

ON L’APPELAIT JACK RABBIT. Il était venu de Norvège sous le nom de Herman Smith Johannsen. Il a passé sa vie à skier, à aménager des pistes de ski et à donner le goût du ski de fond aux Québécois. Il était légendaire de son vivant. Il participait encore à des compétitions à l’âge de soixante-quinze ans. La longueur des trajets qu’il parcourait à plus de quatre-vingt-dix ans étonnait tout le monde. Il est mort en 1987, à l’âge de cent douze ans, après avoir donné son nom à des événements et des hôtels. Le sport durable c’est lui.

Voilà un domaine où il existe depuis Hippocrate, dont on connaît les préceptes sur l’équilibre entre l’alimentation et l’exercice physique, un consensus qui se renforce avec le temps : l’activité physique est une bonne chose, les modes de vie sédentaires une mauvaise chose. “Ils accroissent toutes les causes de mortalité, font doubler le risque de maladies cardio-vasculaires, de diabète et d’obésité et font considérablement augmenter les risques de cancer du côlon, d’hypertension artérielle, d’ostéoporose) de dépression et d’angoisse” (OMS)

Dans un pays comme le Canada où ce genre de message est régulièrement diffusé, l’accès à des  lieux qui facilitent l’activité physique et la rendent agréable est facile et souvent gratuit. Il n’empêche que 49 % de la population est inactive. Entre l’âge de douze et quatorze ans, le pourcentage d’inactifs n’est que de 20 %.Il passe à 31 % de quinze à dix-neuf ans, à 41 % de vingt à 24 ans, à 50% entre vingt-cinq et et trente-quatre ans. L’inactivité se stabilise ensuite. A l’âge de soixante-quinze ans et plus, elle atteint 63 %.

Chez les jeunes en particulier, l’activité physique est en déclin au Canada. “Au cours des dernières années, l’incidence de l’obésité chez les adolescents a doublé ; l’incidence d’un surplus de poids a augmenté de 92 % chez les garçons et de 57 % chez les filles entre 1981 et 1993. Depuis une décennie, les enfants canadiens dépensent 400 % moins d’énergie que leurs compatriotes d’il y a quarante ans et 60 % d’entre eux ne se conforment pas aux normes d’une bonne condition physique pour leur groupe d’âge.” Cette lamentable situation est en grande partie le résultat d’un développement où l’on sacrifia les besoins des enfants aux intérêts de l’industrie automobile, à la poursuite d’un progrès auquel on sacrifiait la nature d’autre part. Sauf exception, les anciens collèges et couvents du Québec possédaient une immense cour de récréation, généralement bien aménagée et parfois belle au point d’en être inspirante : y marcher était un plaisir auquel on rêvait pendant les heures de classe ennuyeuses pour s’y adonner le moment venu, comme un enfant court vers la mer, sans avoir à mobiliser sa volonté. Autour des nouveaux collèges, il n’y a que des terrains de stationnement.

Au moment où le Cégep d’Ahuntsic a été fondé à Montréal, à la fin de la décennie 1960, il y avait un grand boisé dans le voisinage immédiat. On refusa de le céder au Cégep, qui l’aurait transformé en un parc destiné à ses milliers d’étudiants. On leur offrit plutôt un gymnase et une piscine olympique. Mais voilà : ces équipements offrent bien des avantages, notamment pour la préparation aux compétitions olympiques, mais ils ne préparent pas à l’activité physique durable. L’homme ressemble encore à l’oiseau migrateur. Il est soumis à la polarité. Il se déplace d’autant plus facilement qu’il est attiré par un but enchanteur : beauté du paysage, ivresse de l’air de la montagne, parfum des fleurs, saveur des champignons, attraits d’une ville comme le vieux Québec, où dans certaines rues, la vue est réjouie par le caractère à la fois unique et varié des maisons anciennes, et par l’attrait des boutiques qui jalonnent les rues étroites conduisant au fleuve. Aux Etats-Unis, royaume des gadgets de l’entraînement physique, parmi les exercices que les personnes actives pratiquent, la marche domine dans 43 % des cas, le travail au jardin ou dans la cour suit avec 28 %,le jogging ou la course représentent 10% des activités, le vélo mobile ou fixe, 12 %, la gymnastique 15%.

Nous vivrons mieux lorsque nous aurons plus de sollicitude pour la vie autour de nous et pour la polarité dont nous avons besoin pour nous unir à elle. Georges Hébert, à qui nous devons l’hébertisme, est l’un de ceux qui avaient mis ses contemporains en garde contre une approche trop rationnelle et trop volontariste de l’éducation physique.

Le docteur André Schlemmer lui a rendu cet hommage : “Il est antinaturel, ennuyeux et même fatigant de demander à un être d’accomplir un exercice qui n’a de sens qu’en soi ou qui ne correspond qu’à une conception rationnelle. Un effort qui n’est pas porté par la spontanéité expressive ou efficace n’est pas seulement lassant : il réussit mal à être éducatif, formateur et bienfaisant. Les exercices analytiques et scientifiques, qu’il s’agisse de gymnastique, d’entraînement aux sports ou de piano, sont antinaturels et, de ce fait, leur résultat est médiocre, malgré le temps et l’effort demandés. C’est là la découverte géniale de Georges Hébert et l’inspiration de toute son oeuvre.

Jacques DUFRESNE

Le PDF intégral du magazine a été retranscrit par notre équipe et océrisé (vous pouvez en copier-coller le texte) :

Arduina n°3 (magazine, 1997-1998)

“Faites une fleur à la nature, protégez-la !”

Le message de la Fédération Touristique du Luxembourg Belge, dont nous nous sommes déjà fait l’écho, a des accents bucoliques. Il n’en cache pas moins une préoccupation qui se fait de plus en plus pressante. “Protéger la nature, respecter l’environnement, garder les villes et villages propres…” Ces consignes, indissociables du devoir civique de tout un chacun, sont plus que jamais d’actualité.

Respecter la nature, c’est aussi, sinon d’abord se respecter soi-même… en contribuant simplement au bien-être de tous.

La pollution s’est hissée parmi les fléaux majeurs qui menacent notre planète. Sous les formes, parfois les plus pernicieuses, voire presque anodines – serait-on tenté de croire – ses ravages ne cessent de ronger notre environnement. L’homme clôture, asphalte, bétonne… et produit de plus en plus de déchets.

Si I’habitude nous masque le triste visage qu’offrent nombre de villes, le contraste s’affiche de façon nettement plus cinglante dans nos campagnes et nos forêts !

Qui sont-ils donc, ces prétendus amoureux de la nature qui sèment papiers et détritus sur leur passage. Dans notre société tout entière vouée à la consommation, les producteurs tiennent évidemment une large part de responsabilités en matière de pollution. Avec pour souci majeur le “bien-être” et la facilité des consommateurs, en rendant leurs produits toujours plus accessibles, les fabricants contribuent ainsi à I’augmentation des déchets. Emballages divers et bouteilles dans des matières plastiques, boîtes métalliques, sont hélas, de plus en plus volontiers éparpillés dans la nature par des gens sans scrupule.

Sans doute, est-ce là, affaire d’éducation et respect de la part des uns, mais ne pourrait-on pas aussi espérer, de la part des autres, une prise de conscience à ce niveau, débouchant sur des méthodes de conditionnement plus respectueuses de la nature ?

On peut aussi s’interroger sur les infrastructures mises à la disposition du public. Le nombre de poubelles, apparaît, par exemple dans certains cas, parfois bien dérisoire sur les sites censés faire face à un taux de fréquentation élevé. Il faut bien évidemment des moyens humains et matériels pour faire lace à la situation. Dans ce domaine, la balle est dans le camp des autorités auxquelles il revient donc d’allier le geste à la parole. Conseiller le public, c’est bien. Encore faut-il que celui-ci puisse appliquer les consignes…

Tout est question de volonté. Afficher un slogan sensibilisateur est déjà une première étape. Donnons-nous, donnez-nous, les moyens de joindre I’acte à la parole… Et tant qu’à parler de “message”, prêchons un peu pour notre paroisse, en vous suggérant, chers lecteurs, d’assurer à votre manière, la promotion du produit que vous tenez entre les mains. Vous qui appréciez Arduina, parlez-en donc à vos amis et connaissances. La démarche d’une publication comme celle-ci ne peut être garantie de succès, que si tous ceux qui aiment I’Ardenne s’associent à notre cause.

Christian Léonard
Rédacteur en chef


195 FB / 33 FF / 11 FL : des francs belges ou français, des florins, c’est la marque d’une autre époque. On la trouve au pied de la couverture de l’éphémère magazine Arduina, dont trois numéros seulement nous sont parvenus (merci à notre regretté collaborateur David Limage pour cela). La collection est néanmoins complète comme cela et restera disponible dans les ressources de notre documenta.wallonica.org


Dans le même fonds…

FLUIDE GLACIAL n° 394 : Spécial Belgique (avril 2009)

Quand un magazine d’UMOUR et BANDESSINÉES, j’ai nommé Fouloude Goziol ou, plus communément Fluide Glacial, se paie une tranche de Belgitude, cela donne ceci…

Les gens du monde : le Belge (page 51)

Le Belge est un français comme vous et moi mais en septante fois plus zievereer. On distingue couramment quatre types de Belges. Pour les croiser, il suffit de se perdre à Bruxelles en allant à un vernissage de Schuiten-Peeters ou à l’anniv’ de Jean-Claude Van Damme, par exemple, et de demander son chemin.

Si le Belge fait semblant de ne pas comprendre et vous répond “Walen Buiten” avec des cris gutturaux qui évoquent la laryngite aviaire du corbeau, c’est que vous êtes tombé sur un Flamand. Mince comme la monture de ses lunettes design, racé comme un canapé griffé des “6 d’Anvers”, travailleur et aisé, le Flamand est persuadé d’aider Dieu et le roi à sauver la Belgique. D’ailleurs, s’il était moins overbooké, iI se chargerait lui-même de la débarrasser de ses 4 millions de Wallons qui la plombent avec leur chômage longue durée et leurs cirrhoses hors de prix. En attendant la guerre de Sécession, il se console en écoutant des groupes flamands before-buzz et after-hype, recommandés par David Bowie, et en dénonçant son voisin qui mange du pain français.

Si te Belge est bruyant et expansif, vêtu d’un jogging fluo et d’un T-shirt “Franck Michael World Tour”, roule les yeux et les “r”, c’est que vous êtes tombé sur un Wallon venu claquer ses indemnités chômage à Bruxelles. Enfermés dans leur enclave territoriale où les hivers et les plans sociaux sont longs et rigoureux, les Wallons ont décidé de ne pas se laisser aller au suicide collectif qu’espèrent d’eux les Flamands. Pour les aider à garder la niaque, ils peuvent compter sur une nourriture roborative (sirop de Liège, tarte al djote, panier-repas de la Croix Rouge…), les chansons d’Adamo et Frédéric François (deux enfants du pays qui ont eu le courage de ne pas s’installer à Monaco) et surtout les apparitions télévisées cultissimes de leur ministre socialiste, Michel Daerden, à côté duquel Eltsine aurait eu l’air sobre (voir ses 670 sketches sur youtube). Comme il n’est pas pressé et qu’il a le cœur gros comme un haut-fourneau éteint, le Wallon vous offrira sûrement une gaufre et vous racontera sa vie de façon si désespérée et si drôle que le petit frenchy maniéré que vous êtes
prendra sa première leçon d’humour grunge (l’exact opposé d’un spectacle d’Arthur).

Troisième solution, le Belge t’appelle “tich” et t’emmène boire direct une Duvel au Verschueren ou au Belga. Tu as affaire à un Bruxellois (il y en a un million dans la capitale). Les mots “convivialité” et “collant” ont été inventés pour eux. Censés être tous “totally bilingual” (d’après leurs CV bidon), ils sont en fait à 80% francophones mais ne supportent pas (surtout Tinlot) d’être pris pour des Wallons (qu’ils trouvent terriblement ordinaires et provinciaux). Vaguement complexé d’être belge, le Bruxellois admire en secret le Flamand désinhibé qui assume grave sa belgitude (alors que de son côté, le Flamand déporterait volontiers en Wallonie le Bruxellois francophone qui fait tache dans sa capitale). Mais le Bruxellois est avant tout fier d’être au cœur du royaume, à un jet d’urine du Manneken-Pis et du
palais du roi adoré, à quelques stations du sporting-club d’Anderlecht et de l’Union St Gilloise, au pays de Tintin, de Gaston, d’Eddy Merckx, d’Annie Cordy, de l’entarteur, de Sttellla, des Snuls, de l’Atomium, des gouvernements sans Premier ministre… Bref, le Bruxellois se la joue mais on lui pardonne parce qu’il a de quoi.

Dernier cas, si le Belge vous répond avec un superbe mix d’accent allemand et de wallon, vous êtes tombé sur un des membres de la communauté germanophone (ils sont 70 000). Le mieux est de faire comme tout le monde en Belgique : s’en foutre et passer votre chemin. De toute façon, le royaume
de nos voisins est si petit qu’on ne peut pas s’y perdre.

Pascal Fioretto, Fluide Glacial

Pour en savoir plus…

THONART : Tolkien or the Fictitious Compiler (ULiège, 1984)

THONART P., Tolkien or the Fictitious Compiler (ULiège, 1984) est un mémoire de fin d’études présenté en Philologie germanique à l’Université de Liège, Faculté de Philosophie & Lettres, en 1984. L’exemplaire conservé par les bibliothèques universitaires n’étant plus consultable (détruit lors d’inondations), on trouvera dans wallonica.org l’intégralité du texte. On notera que le Professeur John Ronald Reuel Tolkien (Oxford) était Docteur Honoris Causa de l’Université de Liège (1954) et qu’il collabora pendant plusieurs années avec Simonne D’Ardenne qui y était professeur, pour l’édition et la traduction de textes médiévaux.

D’autres informations sur la biographie de l’auteur du Seigneur des Anneaux (porté au cinéma par Peter Jackson), du Hobbit et d’une multitude d’autres histoires de la Terre du Milieu sont disponibles dans la très complète biographie rédigée par Humphrey Carpenter (Paris, Christian Bourgois, 2002).

On trouvera dans l’article THONART : Tolkien or the Fictitious Compiler (ULiège, 1984) de wallonica.org, la table des matières du texte intégral (en anglais), pour naviguer entre les différents chapitres de l’étude, qui a été transcrite par nos équipes. Ci-dessous, le PDF océrisé du document original…

GAUTRIN H.F. : Vers un Québec branché pour ses citoyens rapport sur le gouvernement en ligne (2004)

Présenté en 2004 par le Henri-François Gautrin, adjoint parlementaire au premier ministre libéral nouvellement élu, le dénommé “Rapport Gautrin” a sonné le glas de multiples aides gouvernementales accordées au secteur de la culture. D’aucuns ne s’en sont jamais relevés. La courtoisie politique du rapport a néanmoins voulu que l’auteur y rende un hommage à l’Encyclopédie de l’Agora, jusque là généreusement soutenue par le premier ministre sortant, Bernard Landry, qui comptait en faire, disait-on, l’encyclopédie officielle du Québec (le parallèle avec la Wallonie n’est pas dénué d’intérêt…). Ainsi, Gautrin :

LES CONDITIONS NÉCESSAIRES AU SUCCÈS – (Page 151) Vers un Québec branché pour ses citoyens

Des initiatives qui visent à mettre du contenu sur l’Internet

Plusieurs initiatives québécoises visant à mettre du contenu en ligne méritent d’être soulignées. Parmi celles-ci, citons le site de l’Encyclopédie de l’Agora (www.agora.qc.ca), “première encyclopédie virtuelle, évolutive et participative en langue française“. Cette encyclopédie, qui permet aux utilisateurs de faire une recherche sur plus de 6 000 documents, est aussi la première qui a été conçue entièrement en fonction d’Internet. Toute personne peut soumettre un texte à l’encyclopédie afin d’en bonifier le contenu : “chaque élément qui s’ajoute au noyau original de l’oeuvre fait l’objet d’un jugement personnel respectant les principes exposés dans la Charte de L’Encyclopédie.” Le site propose ainsi des textes originaux, tout en regroupant des liens qui mènent à d’autres sites Internet reliés au sujet. C’est ainsi que des collections entières de livres peuvent être téléchargées à l’écran! “Cette année, 6 000 000 personnes, dont 1 200 000 Canadiens francophones et 4 500 000 Européens, auront consulté l’encyclopédie et ses documents, répartis en 12 catégories. Cette fréquentation continue de doubler d’une année à l’autre. Un vieux rêve se réalise ainsi : la diffusion de la pensée québécoise dans l’ensemble de la francophonie en synergie avec une technologie moderne. À titre d’exemple, 48 500 personnes ont lu les écrits du politologue Marc Chevrier au cours des 24 derniers mois, chose impensable avec le simple support papier…”