AGORA XI.3 : Inaptitude. Pour la défense des êtres sans défense (2006)

Tour le monde en conviendra : c’est au sort qu’elle réserve aux plus vulnérables de ses membres que l’on peut juger de la qualité d’une société.  Aussi avons-nous voulu profiter du 60′ anniversaire du Curateur public du Québec, institution chargée de la protection des droits des personnes inaptes, pour nous pencher sur le sort qui leur est réservé au Québec et ailleurs dans le monde.

Historiquement, on s’est d’abord préoccupé de préserver le patrimoine de I’inapte, plutôt que de veiller sur sa personne. Avec la promulgation des droits de I’homme, à l’époque moderne, c’est la primauté de la personne elle-même qui apparaît. Mais ce souci pour la personne mettra du temps à s’imposer dans le cas des inaptes. Ce n’est que tout récemment (deux ou trois décennies tout au plus), en effet, qu’on en est venu à assurer de manière adéquate leur protection. Le Québec, à ce chapitre, occupe une position d’avant-garde. Si la protection juridique des personnes inaptes s’est étendue, encore faut-il que ces droits soient effectivement respectés. Ce qui est loin d’être toujours le cas.

Par ailleurs, le droit, s’il est indispensable, est-il pour autant suffisant ? De par son existence même, il soumet en effet les relations humaines au formalisme, à une certaine rigidité. Comment faire en sorte que I’importance que nous accordons dans I’abstrait à la sollicitude pour les plus faibles se traduise dans la vie quotidienne par un vif intérêt pour les êtres concrets, uniques, qui ont besoin du soutien continu de la société pour être reconnus dans toute leur dignité ? Comment concilier ce besoin de protection avec celui de liberté et de vie communautaire chaleureuse ? Voilà notre premier but en publiant ce fascicule, réalisé en partenariat avec le Curateur public du Québec…

Stéphane STAPINSKY

Le PDF intégral du magazine a été retranscrit par notre équipe et océrisé (vous pouvez en copier-coller le texte) :

AGORA VII.3 : L’Encyclopédie de l’Agora, un portail éclairé (2000)

En 2000, Jacques DUFRESNE, Hélène LABERGE et leur tribu publiaient un numéro spécial du magazine trimestriel L’agora : des idées, des débats. Ce numéro 3, volume 7, du magazine qui parut en avril-mai 2000, était entièrement consacré à une nouveauté pour l’époque : le portail de l’Encyclopédie de l’Agora. L’éditeur responsable de wallonica.org venait de rejoindre l’équipe et Jacques allait par ailleurs lui confier la mise en oeuvre d’un portail wallon (walloniebruxelles.org) qui partagerait les mêmes dossiers de fond. Le tout était techniquement possible grâce au logiciel Lotus Notes, aujourd’hui désuet, dont Bernard Lebleu avait détourné le module “bibliothèque”. En savoir plus sur wallonica.org…

Plusieurs articles du magazine ont été retranscrits par notre équipe et celui-ci a été intégralement ‘océrisé’ (vous pouvez en copier-coller le texte) :

THEATRE NATIONAL : Pelléas et Mélisande (saison 1976-1977)

Le Théâtre National de Belgique (direction : Jacques Huisman) présente PELLEAS ET MELISANDE, un rêve de Maurice Maeterlinck, dans une mise en scène de Henri Ronse. Les décors, les costumes et les lumières sont de Beni Montresor ; la musique d’Arnold Schoenberg (décor musical de Yvan Dailly, avec la collaboration technique de Willy Paques ; régie de Michel Dailly.)…

C’était la saison 1976-1977, ma mère était costumière au Théâtre du Gymnase liégeois qui accueillait alors la troupe bruxelloise du TNB pour mon premier Pelléas (et mon premier Schoenberg après La nuit transfigurée). J’en ai gardé le programme, celui-là et les suivants. Etais-je déjà conscient que, bien des années plus tard, il servirait une de nos missions, chez wallonica.org : exhumer et pérenniser des publications qui ont vécu un temps puis, hélas, sont passées aux oubliettes, malgré leur intérêt réel. La technique au service de l’homme : nous avons scanné et “océrisé” (effectué la reconnaissance de caractères) le programme de l’époque et nous vous le livrons ici en texte intégral (révisé et corrigé), comme à l’accoutumée sans publicités. Le fichier PDF résultant de cette dématérialisation est disponible dans notre DOCUMENTA…

Patrick THONART

Pour en savoir plus, quoi d’autres que lire la retranscription intégrale de la plaquette (hors pubs), avec des illustrations sélectionnées par l’équipe wallonica.org… Tous en scène !

ARMEE BELGE : Eléments de Kiswahili véhiculaire à l’usage des militaires de la base de Kamina

“Kamina est non seulement la plus importante des bases congolaises, mais elle est aussi, potentiellement, une base Internationale. Elle possède deux pistes permettant en même temps les décollages et les atterrissages d’escadrilles. Leurs caractéristiques sont celles des aérodromes de l’O.T.A.N. La base est équipée d’un puissant armement antiaérien. Les bâtiments militaires sont en béton et dispersés afin de mieux résister à une attaque atomique. Sur le terrain de manœuvres de l’armée peuvent s’effectuer des tirs réels de canons Vickers de 20 millimètres et de mitrailleuses Thomson…” [d’aprèsLEMONDE.FR]

Manifestement, l’investissement avait été moindre en termes de formations données aux militaires belges, pour faciliter la coopération avec les “travailleurs indigènes” évoqués par van Lierde (cfr. wallonica) ; en témoigne ce syllabus authentique (collection privée) : “Eléments de Kiswahili véhiculaire, à l’usage des militaires de la base de Kamina” (non-daté avec, en couverture, un dessin daté de 1952).

L’avant-propos du syllabus ne manque pas d’intérêt pour qui désire s’imprégner des mentalités en cours à l’époque. Nous le transcrivons tel quel :

Vous trouverez dans la brochure élaborée par le Commandant de la Base de Kamina, à l’intention de ceux appelés à s’y rendre, le conseil d’apprendre avant le départ, des rudiments de Kiswahili… [lire la suite dans wallonica.org]

© Collection privée

ROUVEZ A. TH., Cités et villes belges (1909)

A tous ceux qui aiment leur pays, aux amis des sites et des monuments, à ceux qui furent appelés “Les pittoresques”, je dédie ces pages parues pour eux dans les feuilles volantes des journaux, dans la Revue Générale, dans Notre Pays, etc.

A.-TH. ROUVEZ

“Michelet, le poète de l’histoire selon M. Ollivier, rend compte en ces termes de ses études sur les petites villes qui devaient former la Belgique :
Je sondai, dit-il, les caves ou fermenta la Flandre, ces masses de mystiques et vaillants ouvriers. Leurs fortes amitiés (communes), leurs franches vérités (assemblées), je leur refis tout pieusement, n’oubliant pas leurs cloches et leur carillon fraternel. Je remis dans sa tour mon grand ami de bronze, ce redouté Roelandt dont la voix solennelle, entendue de dix lieues a la ronde, fit trembler Jean Sans Peur, Charles le Téméraire. Un point très capital que les contemporains négligent et nos modernes, c’est de distinguer fortement, de caractériser la personnalité spéciale de chaque ville. Cela pourtant est le réel, le charme de ce pays si varié. Je m’y suis attaché ! Ce m’était une religion de leur refaire leur âme a chacune de ces vieilles et chères villes, et cela ne se peut qu’en marquant fortement comme chaque industrie et chaque genre de vie créaient une race d’ouvriers


D’autres du même fonds…

Campagne Entretemps (cartes postales)

Voici plusieurs exemples de cartes promotionnelles qui, pour certains, n’auraient plus le droit d’être publiés aujourd’hui, par le simple jeu de la ‘cancélisation‘ puritaine actuelle. Une librairie liégeoise avait en son temps lancé une campagne promotionnelle satirique en faveur des libraires indépendants : “Soutenir les libraires indépendants, c’est soutenir les éditeurs indépendants.” Les cartes postales représentaient des célébrités de l’époque, brandissant un livre dont le titre évoquait ironiquement leur réputation. Un texte était mis en évidence : “Nous finirons bien par trouver le livre qui vous convient.” Osé, trop osé ? A vous d’en débattre…

Carte postale satirique montrant l’acteur Gérard Depardieu qui brandit un livre : “Le dernier stade de la soif”…

“Féminismes pluriels”

“La bibite à Bon Dieu”

“Bob et Bobette : Le chevalier errant”

“Sale temps pour Oui-Oui”

Pierre Desproges : “Encore des nouilles”

Conrad et Paul : Couilles de taureau

Et au verso de chaque carte…

D’autres dans la même collection…

QUITIN : Eugène Ysaye (1938)

QUITIN José, Eugène Ysaye, Etude biographique et critique (Bruxelles : Bosworth & Co, 1938)

“Dans la cité de GRETRY et d’YSAYE, de DEFRECHEUX, d’Henri SIMON, de MIGNOLET, chacun prend une conscience plus vive et plus exigeante de la communauté spirituelle wallonne. La leçon liégeoise se prend face aux horizons comme devant les œuvres, parmi les chansons, au sein de la foule comme dans l’intimité. Accueil aimable qui est partout. Je songe naturellement, et de préférence, aux contacts liégeois que m’aura valus [sic] le “beau métier”, à la sommation quotidienne qui, des bancs attentifs, monte vers la chaire : sommation de renouvellement, de vie, de clarté. Belle jeunesse avide de recevoir! Elle ne se doute pas que nous aussi nous recevons, et beaucoup, et qu’il y a dans la classe austère, échange et réciprocité de devoirs et de gratitude. Ce qui est tout à fait beau, tout à fait bon, c’est quand il nous est permis d’écouter à notre tour, d’apprendre auprès de l’élève d’hier. Je ne savais d’Eugène YSAYE que ce que tout le monde en sait. Pour avoir eu la primeur du beau travail si informé, si compétent déjà, de M. José QUITIN, j’éprouve le sentiment d’une faveur reçue, reçue de Liège. Je mesure à mon plaisir, le plaisir qu’éprouvera le public wallon et un public plus vaste, celui même, pourquoi pas ? de l’Européen YSAYE.

Je souhaite à ce livre de faire aimer la supériorité vraie, le travail, le désintéressement, l’amitié, la simplicité, la bonhomie. YSAYE, c’est tout cela, et YSAYE, c’est Liège, c’est la Wallonie, une des expressions les plus parfaites que notre petite patrie ait livrées d’elle-même.”

Arsène SOREIL

N.B. L’ouvrage de José Quitin (1915-2003) n’est pas repris dans les fiches bibliographiques de la BnF. Si le propos est franchement hagiographique, cette étude donne néanmoins un bon aperçu de la vie et de l’œuvre d’Eugène Ysaye. © Collection privée


D’autres référenes ?

Les grands génies de l’humanité : L’amorce d’un nouveau millénaire – depuis 1980

Le tournant du siècle fut marqué par une véritable révolution dans nos manières de communiquer et de nous divertir: l’explosion d’Internet bouleversa nos habitudes ainsi que l’arrivée du MP3, du téléphone portable et de l’appareil photo numérique. Dans le domaine artistique, Michael Jackson et Karlheinz Stockhausen innovèrent avec de nouveaux sons, tandis que George Lucas misait sur les technologies de pointe pour réaliser sa célèbre trilogie, Star Wars. Si ce nouveau millénaire témoigne également d’avancées spectaculaires en matière de médecine et de sciences avec la première greffe des deux mains et le clonage d’une brebis, il fait toutefois la lumière sur les dangers d’un progrès mal contrôlé. Cet ouvrage vous invite à découvrir ou à redécouvrir ces génies qui ont posé les fondations du XXIIe siècle et qui continuent aujourd’hui encore à faire évoluer le monde…

 

Fonds Vienne

Philippe VIENNE (né en 1961) est un des collaborateurs bénévoles les plus actifs de l’équipe wallonica.org. Non content de participer aux activités de la CHiCC, un de nos partenaires privilégiés, il est écrivain et, à ses moments perdus (quand, on se le demande), il ratisse nos villes et nos campagnes pour faire des clichés impressionnants qui, souvent, illustrent les articles de wallonica.org. Ce “vice” n’est pas récent chez lui et, avant même de devenir historien de l’art, il avait exercé son regard à travers la photographie, de nature comme d’œuvres d’art. Le résultat est listé ci-dessous :


Les fonds qui manquent le moins…